Ce n’est point cependant que des recherches subséquentes aient eu pour résultat de découvrir entre leurs divers représentants des différences importantes de structure d’abord négligées à tort, mais seulement que de nombreuses espèces alliées, présentant divers degrés de différences, ont été subséquemment découvertes. […] Comment expliquer la différence si générale, mais non pas universelle, qu’on observe entre la structure de l’embryon et celle de l’adulte ? […] J’étais donc curieux de voir quelles différences on pouvait observer dans leurs petits. […] Quelques différences très caractéristiques, telles que la largeur du bec, étaient à peine apparentes chez les petits. […] Mais l’exemple du Culbutant à courte face prouve que cette. règle n’est pas universelle, car, ou les différences caractéristiques doivent avoir apparu à une période plus hâtive que de coutume, ou bien ces différences, au lieu de s’être transmises à l’âge correspondant se sont transmises un peu plus tôt171.
L’une sociologique qui insiste sur la part prépondérante du facteur social dans la formation et l’évolution de nos sentiments ; et par suite sur la possibilité d’une uniformisation, d’une rationalisation et d’une socialisation progressive des sensibilités ; l’autre, individualiste, qui reconnaît dans la sensibilité de chaque individu un fond irréductible aux influences sociales et qui conclut de là à l’impossibilité de réduire les différences sentimentales non moins que les différences intellectuelles. […] Dans la mesure où les différences sentimentales entre individus tiennent à des différences de culture, l’éducation peut assurément tenter de diminuer ces différences et d’uniformiser les sensibilités. […] L’individualisme stirnérien est une revendication en faveur de la « différence » affective, de l’originalité sentimentale quelle qu’elle soit. — C’est aussi bien l’individualisme de l’impulsif, du maniaque, de l’excentrique, du névrosé en quête de sensations bizarres et compliquées (tel un Des Esseintes), que l’individualisme du grand poète, du grand artiste qui exprime des manières de sentir délicates, puissantes on profondes, vraiment neuves et intéressantes, vraiment capables d’éveiller un écho dans l’âme des autres hommes. […] Il conviendrait encore, du moment où on se pose en champion de la différence humaine et de l’originalité, d’avoir des désirs vraiment neufs et intéressants, des sentiments qui vaillent la peine d’être exprimée. […] Il ne fait aucune différence entre l’altruisme grégaire, expression de la brutalité, de la lâcheté et de la bêtise collective et certaines formes supérieures — possibles et désirables après tout — de l’altruisme.
Les plaisirs et les douleurs n’ont-ils par eux-mêmes aucunes différences qualitatives, mais seulement des différences quantitatives ? […] Seuls, les états intellectuels qui les accompagnent, sensations, perceptions, jugements, raisonnements, leur communiquent une couleur distinctive et établissent entre eux des différences discernables. […] Les différences qualitatives du plaisir et de la douleur tiennent donc aux perceptions qui s’y mêlent. […] D’abord, il y au moins une différence de qualité indéniable qui appartient bien en propre à la sensibilité même, à savoir la différence du plaisir et de la peine : ce n’est pas avec des considérations de pure quantité, de pure intensité, qu’on expliquera le contraste de la jouissance et de la souffrance ; à intensité égale, la jouissance et la souffrance offrent le plus frappant contraste de qualité qu’on puisse concevoir. Maintenant, pourquoi ne pas admettre dans le plaisir même des différences de qualité qui ne soient pas indifférentes ?
Il y a donc entre les sensations des différences plus petites que les plus petites différences aperceptibles. […] La forme la plus simple du jugement n’est autre que l’aperception d’un changement, d’une différence. […] Là où il y a pluralité aperçue, il y a discernement de quelque différence, et toute ressemblance suppose pluralité. L’aperception de la ressemblance suit d’ailleurs immédiatement celle de la différence et achève le jugement. […] Son élément essentiel est cette perception d’une ressemblance que nous retrouvons au fond de toute pensée, avec la perception de la différence.
On peut répondre, d’abord, qu’il y a une différence notable entre un petit coup et un souvenir de coup : c’est que le second ne fait aucun mal. […] Reconnaître, c’est donc saisir à la fois des différences et des ressemblances, saisir des rapports, comparer. […] Il faut donc un certain lien qui unisse les deux termes, il faut dans la mémoire une certaine synthèse simultanée des différences successives. […] Voilà pourquoi leur différence réelle est en même temps une différence sentie, que je pourrai ensuite dégager et abstraire ; voilà pourquoi aussi je puis me souvenir du plaisir au sein de la douleur. […] C’est là la différence de l’art naturel et de l’art humain.
Je le veux bien, en ce sens qu’il n’y a aucun moyen de traduire mathématiquement la différence entre les deux. […] C’est cette différence que j’appelais autrefois l 2. » Ainsi, prenant c pour unité de temps, nous pouvons dire que ce qui est donné à un observateur réel en S′ comme la fixité d’une grandeur spatiale, comme l’invariabilité d’un carré l 2, apparaîtrait à un observateur fictif en S comme la constance de la différence entre le carré d’un espace et le carré d’un temps. […] n carrés, chacun de ces carrés étant celui de la différence entre les distances des points A′ et B′ à l’un des 4, 5, 6…, n plans. […] Nous devrons tenir compte de cette différence caractéristique, qui nous a préoccupé déjà et sur laquelle nous concentrerons notre attention tout à l’heure. […] Entre la perception de la ligne droite A′ B′ à l’intérieur du système S′, et la conception de la ligne brisée A′ C′ B′ quand on se suppose à l’intérieur du système S, il n’y aurait pas une différence de nature.
Plus ces différences seront grandes, plus l’élimination sera vaste. […] Nous n’avons qu’à la retourner pour en posséder une autre, nommée par Mill méthode des différences. […] Elle a pour but le dégagement des différences. […] Elle est fondée tout entière sur deux remarques : l’une est que deux portions égales et contiguës de l’espace, comme deux portions égales et successives du temps, sont exactement les mêmes, sauf cette différence que la seconde est après la première ; l’autre est que, si cette différence, posée une première fois, n’a pas eu d’effet sur le mouvement, cette même différence, posée une seconde fois, n’aura pas non plus d’effet sur le mouvement, à condition que la seconde fois elle soit absolument la même, et que nulle autre différence influente et nouvelle ne soit intervenue. […] Elle n’est qu’un autre cas de la méthode de différence et n’a que peu d’emplois.