Bien avant cette grande irruption du Nord, Tacite avait rappelé l’instinct poétique des Germains autant que leur courage, le belliqueux bardit dont ils s’inspiraient, en marchant au combat, leurs hymnes à leurs dieux, leurs chants à l’honneur d’Arminius.
Ils m’ôtent tout cela, ces dieux, Et tu veux que je n’aie aucun sujet de plainte Sur cet affreux arrêt dont je souffre l’atteinte ? […] Lorsque l’invasion marchait dans nos chemins, Affreuse, et que les dieux eux-mêmes étaient tristes, Qui sut le mieux mourir parmi nous ? […] Ses personnages sont grecs à peu près comme le sont les dieux et les déesses des peintres de la Renaissance. […] Je suis le roi, le vainqueur des anciens Dieux, et j’ai la foudre, fabriquée par Vulcain. » « Quel est donc ce Vulcain dont ils parlent tous ? […] Il faudrait être complètement abandonné des dieux et des hommes pour ne pas trouver, en la jouant, au moins quelques inflexions vraies.
Quoiqu’en République, il faut être poli même avec les dieux ; pour nous qui avons vu si bien chanter le Christ et Jéhovah par le grand poète, le grand romancier de Notre-Dame de Paris, nous trouvons que ces fictions ont du bon, ne serait-ce qu’au point de vue de l’art, et qu’il y a de sa part un peu d’ingratitude à leur préférer le néant et le doute, deux bien vilaines connaissances pour les petits comme pour les grands esprits. […] Ce fut une protestation comme celle de ces pauvres chrétiens des premiers siècles, qui parfois, à leurs risques et périls, au milieu de la foule idolâtre, allaient insulter les idoles, en attendant qu’il plut au dieu caché de susciter une main assez forte pour les jeter bas. […] — Replacer les tragédies et les comédies grecques dans le milieu qui les a produites, éclaircir et élargir leur étude en l’étendant sur le monde antique par les aperçus qui s’y rattachent et les rapprochements qu’elle suggère, soulever le masque de chaque dieu et de chaque personnage entrant sur la scène pour décrire sa physionomie religieuse ou son caractère légendaire, commenter les quatre grands poètes d’Athènes, non point seulement par la lettre, mais par l’esprit de leurs œuvres et par le génie de leur temps, tel est le plan que je me suis tracé et que j’ai tâché de remplir. […] Métamorphose indiquée : par sa nature ambiguë, son génie troublant, ses instincts obscènes ; ses artifices de sorcier, par le monde démoniaque qu’il entraînait après lui, Bacchus, au temps même de sa splendeur olympienne, était un diable parmi les dieux.
Alexis prend les choses de loin et son dieu dès le sein de sa mère et même dès celui de ses grand-mères. […] Maurice du Plessys est le dieu des décadents, et M. […] Le dieu était muet ; le prophète consent à parler. […] C’est Dieu qui lui a inspiré son invention, c’est Dieu qu’il invoque en mélangeant ses substances et en cuisinant ses produits chimiques, non plus le dieu des armées apparemment, mais le dieu des alambics et des cornues. […] Lui aussi, c’est Claude, c’est-à-dire un être surhumain, idéal, planant au-dessus de la terre, détaché de toute passion humaine, un ange et un dieu.
Trop longtemps on s’est représenté Goethe comme une sorte de Jupiter Olympien, calme, majestueux, impassible et se donnant, du haut de son piédestal, le plaisir, assez puéril pour un dieu, d’embarrasser les mortels des contradictions de son génie. […] C’est le vestibule du temple ; vestibule bigarré, qui nous laisse pressentir combien, avant de pénétrer jusqu’au saint des saints, nous rencontrerons sur notre route de dieux différents. […] La mission du poète est trop haute et trop universelle pour qu’il la poursuive à l’aise, en la circonscrivant dans le terre-à-terre borné d’un parti ; même en servant les mêmes dieux, autre est l’œuvre de la politique, autre celle de la poésie. […] Sa dernière poésie est une profession assez peu déguisée d’athéisme ; qu’on se figure les Dieux païens de Schiller, moins la fantaisie et la grâce du sentiment, moins le talent même, qui finit, lui aussi, ami infidèle comme les autres, par abandonner Heine. […] Ses yeux lançaient des flammes pendant que sa bouche blasphémait les dieux.
Le libre examen, qui n’épargne pas même les religions et les dieux, ne saurait être interdit à regard des poètes. […] De ses souvenirs de sa vie de soldat et des problèmes qu’il y rattachait, sortit ce livre de Grandeur et Servitude militaires, un noble livre, tout plein de choses fières, fines, maniérées et charmantes, où il sculpta d’un ciseau coquet et qu’il croyait sévère la statue de l’Honneur, le dernier dieu qu’il eût aimé à voir debout et respecté au milieu des ruines.
Pierre Il ne souffre pas qu’on touche à ses dieux. […] Ils n’ont pas les mêmes moyens de réalisation, ils ne suivent pas les mêmes rites, ne professent pas les mêmes concepts, mais ils honorent le même idéal essentiel et servent le même dieu.