Il y a une complication de destinée qu’il est impossible de débrouiller, et avec laquelle on roule en souffrant, sans jamais prendre terre pour regarder autour de soi. […] Destinée peut-être dans l’origine aux stéréotypes d’Herhan, et n’y ayant pu être employée à cause de son étendue, elle passa, dans tous les cas, aux mains du savant libraire M. […] Destiné, sans y songer, à être neuf et original en toute recherche, dès qu’il s’occupa de philosophie, il la prit par un côté qu’avaient négligé ses amis et ses premiers maîtres ; il s’adressa historiquement à la plus noble des sectes antiques, l’envisageant comme un acheminement à la sagesse moderne : son idée première était probablement de revenir par l’histoire à la doctrine, à une doctrine plus élevée, impartiale, élargie. […] Le second ouvrage, le seul qu’on possède sous sa forme historique définitive, était destiné à établir le lien entre les deux autres : il comprend le récit des événements de la Gaule depuis la grande invasion des barbares au ve siècle jusqu’au démembrement de l’empire frank sous les derniers Carlovingiens. […] Fauriel, si elle faisait croire qu’il se borne à retracer les destinées particulières de l’Aquitaine et de la Provence ; j’y ai dégagé ce milieu et comme dessiné ce courant, mais on le perd bien souvent dans la considération de l’ensemble.
Tony Révillon se lève, annonce la fondation du club de Montmartre, destiné à fonder la liberté, et logiquement, ainsi qu’il le déclare, à détruire la monarchie, la noblesse, le clergé. […] Un sol défoncé par les charrois, et où les pieds butent dans la boue, contre les rails du nouveau chemin de fer, destiné à doubler l’ancien. […] Quel est l’inconnu destiné à sortir de ces jours-ci ! […] Il se pourrait bien que ce grand 89, que personne, même parmi ses adversaires, n’aborde dans un livre, qu’avec toutes sortes de salamalecs, ait été moins providentiel pour les destinées de la France qu’on ne l’a supposé jusqu’ici. […] 89 eût pu inaugurer le gouvernement d’un autre peuple, d’un peuple aimant sérieusement la liberté et l’égalité, d’un peuple instruit, jugeur, de libre examen, mais pour le tempérament sceptique, blagueur et gogo de la France, 89 me semble destiné à devenir le régime mortel.
Ces hommes ont des destinées diverses, traversées ; ils souffrent, ils combattent, ils aiment. […] Son père, qui, outre son état, avait la charge de valet-de-chambre-tapissier du roi, destinait son fils à lui succéder, et le jeune Poquelin, mis de bonne heure en apprentissage dans la boutique, ne savait guère à quatorze ans que lire, écrire, compter, enfin les éléments utiles à sa profession. […] Cinq ans lui suffirent pour achever tout le cours de ses études, y compris la philosophie ; il fit de plus au collège d’utiles connaissances, et qui influèrent sur sa destinée. […] qu’il est bien peu vrai que ce qu’on doit aimer, Aussitôt qu’on le voit, prend droit de nous charmer, Et qu’un premier coup d’œil allume en nous les flammes Où le Ciel en naissant a destiné nos âmes !
Le ciel commence à se révéler à lui, et son œil ardent interroge les destinées des astres. […] une même destinée, un même mal a emporté, à six mois de distance, ces deux femmes excellentes d’intelligence et de caractère : l’une qui avait le génie et l’autre le talent, toutes deux l’amour du beau et du vrai. […] Si, au contraire, elle est le partage d’un être vaniteux qui s’ignore et se croit beau, elle le condamne à un profond ridicule, et toute sa destinée sociale s’en ressent. […] Il a vu le côté riant ou grand de toutes les destinées sociales, de tous les partis, de tous les systèmes. […] Je l’ai beaucoup écouté, en réfléchissant beaucoup sur son caractère, sur sa destinée et sur chacune de ses paroles.
Les vers de Mme Desbordes-Valmore, les plaintes et les cris exhalés en ses précédents recueils, ont assez montré que telle était sa nature et que la destinée n’avait pas manqué non plus à cette douloureuse vocation.
A l’instant où on leur prononça l’arrêt, ils remirent au greffier des lettres, des cachets et des portraits destinés à leurs familles.
Lettre du comte de Saint-Germain (pendant la guerre de Sept Ans). « La misère du soldat est si grande, qu’elle fait saigner le cœur ; il passe ses jours dans un état abject et méprisé, il vit comme un chien enchaîné qu’on destine au combat. » 783.