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1751. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Voilà les larges assises du genre, et aussi, toutes choses égales, ses plus bas degrés. […] Resterait à reprendre la discussion de Georges Sorel sur le degré de bienfaisance ou d’efficace de ces mythes, ce qui n’est point aujourd’hui notre affaire. […] À ces étages l’esprit de la critique peut différer par son degré, par son objet, par le talent qu’il met en jeu ; il ne diffère pas par sa nature. […] Et si la critique gastronomique est peut-être le plus bas degré de la critique, on ne saurait nier qu’elle en soit déjà un degré. […] Il a porté le sens de la contemporanéité au même degré que Baudelaire et les Goncourt celui de la modernité.

1752. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

On ne peut donc s’empêcher de reconnaître qu’il existe entre ces deux classes d’esprits, catalogués d’après leur mode de vision, une différence de nature et non plus de degrés. […] L’art n’est, à son plus haut degré, que l’expression positive de la réalité suprême et Novalis eut raison d’écrire : « Le noyau de toute ma philosophie, c’est l’absolue réalité de la poésie ; plus une chose est poétique, plus elle est vraie. » « Die Poesie ist das echt absolut Reelle. […] En faisant qu’elles exigent toutes de notre esprit, malgré leurs différences d’aspect, la même espèce d’attention et, en quelque sorte, le même degré de tension, on accoutumera peu à peu la conscience à une disposition toute particulière et bien déterminée, celle précisément qu’elle devra adopter pour s’apparaître à elle-même sans voile. » Maeterlinck a bien illustré cette théorie.

1753. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

S’il veut expliquer pourquoi la Palestine a passé de main en main, sans rester jamais sous une domination fixe, « c’est que Dieu ne veut pas qu’elle soit longtemps entre les mains de traîtres et pécheurs, chrétiens ou autres. » Il a vu à Jérusalem, sur les degrés du temple, la marque des pieds de l’âne que Notre-Seigneur montait « lorsqu’il entra le dimanche des Rameaux. » Il décrit les Éthiopiens, gens qui n’ont qu’un pied, mais si large qu’ils peuvent s’en servir comme d’un parasol. […] Lentement, par degrés, à travers les douloureuses plaintes des chroniqueurs, on voit ce nouvel homme se former en s’agitant, comme un enfant qui crie parce qu’une machine d’acier en le blessant lui fortifie la taille.

1754. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

. —  La foule périt de faim par degrés ; mais deux hommes — dans une énorme cité survécurent, —  et ils étaient ennemis. […] Néanmoins c’est le Steinbach et la Jungfrau, et quelque chose d’autre encore, bien plus que Faust, qui m’ont fait écrire Manfred. » — « L’œuvre est si entièrement renouvelée, ajoutait Gœthe, que ce serait une tâche intéressante pour un critique de montrer non-seulement les altérations, mais leurs degrés. » Parlons-en donc tout à notre aise : il s’agit ici de l’idée dominante du siècle, exprimée de manière à manifester le contraste de deux maîtres et de deux nations.

1755. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

De ses yeux, de sa vue, il ne se plaint point, et dit qu’il n’aime que les pays de soleil, qu’il n’a jamais assez chaud, qu’il s’est trouvé à un autre voyage, dans le Sahara, au mois d’août, et où il faisait 53 degrés à l’ombre, et qu’il ne souffrait pas de cette chaleur. […] Daudet possède tout à fait à un degré supérieur l’invention scénique, qu’ont bien moins que le romancier de Sapho, les faiseurs attitrés du théâtre.

1756. (1911) Nos directions

Hervieu ; il a maintes raisons d’agir, et d’autant plus qu’il atteignit à un degré plus haut de culture. […] Nous nous contenterons de l’admirer comme l’artificieux degré imaginé par le poète pour atteindre à la tragédie. […] L’esthétique racinienne siège au plus haut degré de la raison créante et non à fleur de peau, dans la forme ou dans le métier. […] Que s’il en faut un autre pour le compléter, la strophe change et les comprend tous deux ; elle se compose alors, en fait, d’au moins quatre unités en équilibre, suivant le degré de fragmentation du vers… Et ainsi de suite… De telle sorte qu’il est autant de strophes que de groupes d’unités indissolubles, indépendamment du nombre de vers que chacune peut contenir.

1757. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

Si elles nous détaillent le cœur humain dans sa plus menue petitesse, c’est que cette petitesse en est le fond ordinaire, définitif ; elles le vont ainsi poursuivre et démontrer petit à tous les degrés de sa profondeur.

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