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1751. (1932) Les idées politiques de la France

Héritier de la plus longue durée politique, héritier d’une France indivisible dont il ne peut supporter aucun démembrement, héritier de la terre la plus patiemment et la plus heureusement aménagée par l’effort humain, héritier comblé qui ne demande rien de plus, exige que le livre des mutations soit dos, appelle modération et désir de paix la satisfaction légitime que lui donne un héritage parfaitement arrondi, où il n’a même plus à envier un moulin de Sans-Souci. […] Saint-Just, lui, emploie le mot idée cartésiennement, dans un sens très général : aussi bien sentiment, désir, volonté.

1752. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Il n’y a pas une action, pas même une pensée, un désir, un sentiment vicieux qui ne soit puni tôt ou tard en sa juste mesure ; au contraire, toute action, toute pensée, toute résolution, tout sentiment vertueux, tout sacrifice emporte sa récompense. […] Parmi les grands et sérieux motifs qui portaient Henri IV à faire la guerre à l’Autriche et à marcher sur Bruxelles, il y en avait un très peu héroïque, l’impatient désir de revoir Charlotte de Montmorenci91. […] Il fallait encore que cette morale eût sa politique ; elle l’a eue, et il a été déclaré, décrété même, que comme l’individu n’avait pas d’autre loi que son intérêt bien ou mal entendu, une collection d’individus n’en pouvait avoir d’autre : qu’ainsi ces collections plus ou moins considérables d’individus qu’on appelle les peuples n’avaient pas d’autre loi que leur volonté, c’est-à-dire, dans le système régnant, leurs désirs, c’est-à-dire leur bon plaisir ; de là le droit divin du nombre et de la force, la souveraineté du peuple120.

1753. (1865) Introduction à l’étude de la médecine expérimentale

Introduction à l’étude de la médecine expérimentale Conserver la santé et guérir les maladies : tel est le problème que la médecine a posé dès son origine et dont elle poursuit encore la solution scientifique1. L’état actuel de la pratique médicale donne à présumer que cette solution se fera encore longtemps chercher. Cependant, dans sa marche à travers les siècles, la médecine, constamment forcée d’agir, a tenté d’innombrables essais dans le domaine de l’empirisme et en a tiré d’utiles enseignements. Si elle a été sillonnée et bouleversée par des systèmes de toute espèce que leur fragilité a fait successivement disparaître, elle n’en a pas moins exécuté des recherches, acquis des notions et entassé des matériaux précieux, qui auront plus tard leur place et leur signification dans la médecine scientifique. De notre temps, grâce aux développements considérables et aux secours puissants des sciences physico-chimiques, l’étude des phénomènes de la vie, soit à l’état normal, soit à l’état pathologique, a accompli des progrès surprenants qui chaque jour se multiplient davantage.

1754. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre premier. Les fonctions des centres nerveux » pp. 239-315

À plus forte raison, ces sensations isolées n’éveillent plus les images associées qui constituent la mémoire, la prévision, par suite les jugements, et tout ce cortège d’émotions, désirs, craintes, volontés, que développe la notion du danger prochain ou du plaisir futur.

1755. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

le monde imaginaire ne suffit pas aux âmes blessées, et le désir de l’idéal, pour s’assouvir, se rabaisse enfin jusqu’aux êtres de la terre.

1756. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Jamais on ne se fit comédien par goût pour la vertu, par le désir d’être utile dans la société et de servir son pays ou sa famille, par aucun des motifs honnêtes qui pourraient entraîner un esprit droit, un cœur chaud, une âme sensible, vers une aussi belle profession. […] D’ailleurs la belle Thaïs ne prend pas en traître son ami Phœdia : elle ne lui sert pas de plats couverts ; au contraire, elle l’avertit de la nécessité où elle est de le tromper, pour vingt-quatre heures, et de cette tromperie elle lui donne un motif honorable, son vif désir de sauver une jeune fille, compagne de son enfance. — Cet interrègne, d’un amant à l’autre, ne gêne en rien cette Rome qui sera plus tard la Rome d’Ovide et de Catulle ; les dieux y consentent, les mœurs l’autorisent, l’usage le permet, Cicéron n’a-t-il pas répudié, pris et repris sa chaste moitié ?

1757. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

Si c’est un fait et un jugement, comme on aurait droit de l’attendre d’un écrivain si précis, son désir assurément ici l’abusait ; cet axiome-là n’est ni plus vrai ni plus faux que celui qu’il énonçait ailleurs, que la vérité est toujours du côté de l’analyse, et l’erreur du côté de la synthèse.

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