. — Au total, il apprend la langue faite, comme un vrai musicien apprend le contre-point, comme un vrai poète apprend la prosodie ; c’est un génie original qui s’adapte à une forme construite pièce à pièce par une succession de génies originaux ; si elle lui manquait, il la retrouverait peu à peu ou en découvrirait une autre équivalente. […] Il les regardait avec un grand plaisir, puis les perdait de vue, puis les cherchait, les découvrait et criait : Bête ! […] À plusieurs reprises, je l’ai mis dans la même position vis-à-vis du même objet, sans pouvoir rien découvrir de constant dans les sons et articulations que cet objet et cette position lui suggéraient. […] Ainsi, dans le vieux nom aryen du cheval (asva en sanscrit, equus en latin, ἵππος en grec, ehu en vieux saxon), nous ne découvrons rien qui rappelle le hennissement d’un cheval, mais nous découvrons le concept de rapidité incorporé dans la racine ak, signifiant être aigu, être rapide, d’où nous ayons aussi tiré des noms pour désigner la promptitude intellectuelle, par exemple acutus. […] Le philosophe va au-delà et, dans la ligne qui sépare le langage émotionnel du langage rationnel, la connaissance intuitive de la connaissance conceptuelle, c’est-à-dire dans les racines de chaque langue, il découvre la véritable barrière qui sépare l’homme de la bête. » D’après ce qui précède, et de l’aveu de M.
Baldossari, ravi de cette œuvre, la porta à Rome, la fit enfouir dans une de ses vignes, voisine de Rome ; puis, l’ayant fait découvrir comme par hasard dans une fouille, toute souillée et toute mutilée, la fit offrir au cardinal de Saint-Georges comme une statue antique. […] En scrutant l’âme des plus grands hommes, il est rare de n’y pas découvrir dans une mystérieuse tendresse la source vive et cachée de l’inspiration, de la tristesse ou de la félicité. […] Un écrivain qui s’est trompé de date en naissant, et qui aurait dû naître dans le siècle de Léon X, dont il a le zèle et la studieuse curiosité pour les lettres et pour les arts, le comte de Circourt, a découvert sur les lieux l’objet jusque-là inconnu des premiers vers de Michel-Ange. […] Le trésor appartient d’abord à celui qui le découvre, il appartient ensuite à tous ceux qui en jouissent : Michel-Ange était à Florence, en 1533, travaillant aux monuments des Médicis, pendant que l’État gémissait sous la tyrannie de l’abominable duc Alexandre, bâtard de Laurent, duc d’Urbin. […] « Si je ne puis détacher mes regards de ses yeux, c’est qu’en eux seuls je découvre ma vraie lumière, la lumière qui m’éclaire la route vers mon Dieu.
Dans le premier homme de Buffon, l’âme découvre tout ce qui n’est pas elle ; elle ne se découvre pas elle-même. […] Dans ce livre prodigieux, il pouvait contenter son cœur, marcher seul, à la lumière du regard intérieur, et, désormais affranchi du secours des autres, découvrir sans voyageurs, observer sans naturalistes, des pays que Dieu seul a vus. […] La terre n’est pas seulement un fond de mer ; il y voit la double action de l’eau et du feu ; il y voit, c’est le mot ; à la façon dont Buffon peint ce que d’autres ont découvert, il a l’air de le découvrir.
Le temple de notre Dieu n’est-il pas agrandi depuis que la science nous a découvert l’infinité des mondes ? […] De même, loin que le monde moral ait reçu un coup mortel de la destruction des vieilles chimères, la méthode la plus réaliste est celle qui nous mènera aux plus éblouissantes merveilles et, jusqu’à ce que nous ayons découvert d’ineffables splendeurs, d’enivrantes vérités, de délicieuses et consolantes croyances, nous pouvons être assurés que nous ne sommes pas dans le vrai, que nous traversons une de ces époques fatales de transition, où l’humanité cesse de croire à de chimériques beautés pour arriver à découvrir les merveilles de la réalité. Il ne faut jamais s’effrayer de la marche de la science, puisqu’il est sûr qu’elle ne mènera qu’à découvrir d’incomparables beautés. […] Il faut donc admettre que tout ce qui aura été sacrifié pour le progrès se retrouvera au bout de l’infini, par une façon d’immortalité que la science morale découvrira un jour 56 et qui sera à l’immortalité fantastique du passé ce que le palais de Versailles est au château de cartes d’un enfant.
J’aurais pu, par le crime qu’on espère cacher toujours mais qu’un hasard découvre, aller jusqu’à l’échafaud. » Les vertèbres secouées par un glissement froid, il a montré le poing à son maître, avec de grands cris de malédiction : « Prends donc garde, toi, à ce que tu mets dans tes flacons. […] Ses autres livres sont indifférents : soit que, poussant jusqu’au ridicule la théorie de Taine sur la faculté maîtresse, il découvre en Dumas fils et en Moïse un égal génie législateur2 ; — soit que (ces enfants ne doutent de rien), il vole Shakspeare lui-même, embourgeoise Hamlet et métamorphose le sombre usurpateur du trône de Danemark en je ne sais quel « homme du monde en train de penser à ses devoirs de club 3 ! […] Léon Daudet semble parfois admirer un Kamtchatka5. » Je ne voyais pas, je ne voulais pas voir que Léon Daudet, quand il étudiait un homme de génie, avait la naïveté de faire de l’auto-psychologie et de dire, ébloui, ce qu’il découvrait en Léon Daudet. […] Delfour découvrira que Jésus est né à Paris ou à Nîmes. Pour nous faire prendre patience, il découvre aujourd’hui que Veuillot — dont personne, certes, ne nie plus le talent volontaire et vigoureux — est « un homme de génie » et « le plus grand prosateur du xixe siècle ».
S’ils s’y enfermaient, ils auraient beau être attentifs, ils n’en découvriraient guère. […] En s’observant, en étudiant les hommes, en écrivant, en agissant, il a fini par découvrir les divers genres de sentiments qui produisent les divers genres de phrases, de formes, d’attitudes et d’actions. […] Réduite à l’observation directe, la psychologie ne peut pas découvrir de vérités importantes et nouvelles. […] Si la psychologie est une science, son objet est de découvrir des faits inconnus, inaccessibles à l’observation directe ; et si on la dédaigne, c’est qu’elle n’en découvre pas.
Quand Newton et Bossuet découvraient avec simplicité leurs têtes augustes, en prononçant le nom de Dieu, ils étaient peut-être plus admirables dans ce moment, que lorsque le premier pesait ces mondes, dont l’autre enseignait à mépriser la poussière. […] Hors de là, la métaphysique n’est qu’un microscope, qui nous découvre curieusement quelques petits objets que n’aurait pu saisir la vue simple, mais qu’on peut ignorer ou connaître, sans qu’ils forment, ou qu’ils remplissent un vide dans l’existence.