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1688. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre III. De la logique poétique » pp. 125-167

Platon a deviné plutôt que découvert cette vérité.

1689. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Ce qui nous passionne dans les biographies importantes, c’est que nous y découvrons, grossis et manifestes, les phénomènes de notre propre existence. […] Connaissant les sœurs de Monelle et le son de sa voix, nous découvrirons Monelle elle-même. […] Chaque tournant de dialogue découvre un abîme. […] Mais bientôt les yeux ne se contentent plus d’être admirés, ils regardent, ils ont l’univers à découvrir. […] Quelle idée fixe plus redoutable que celle qui découvre en chaque personnalité le signe de la démence !

1690. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

Reyssié nous fait de Milly, de Saint-Point et des environs, bref, de la nature au milieu de laquelle grandit Lamartine : paysage de Sicile ou de Grèce pendant l’été, de Norvège ou d’Écosse à partir de l’arrière-automne ; paysage aéré et découvert, à grandes lignes, avec beaucoup de ciel ; dont les images emplirent pour jamais les yeux du jeune rêveur et qui  avec certains sites d’Italie, — forment le « décor », toujours largement baigné d’air et découpé en vastes plans, des Harmonies et des Méditations. […] Aux heures de loisir, il s’en allait errer autour de la ville en faisant des vers. « Hier, écrit-il à son ami Virieu, je découvris, assez loin de la ville, un petit sentier ombragé par deux buissons bien parfumés. […] Mon âme est un vent de l’aurore Qui s’élève avec le matin… Il est dans cet état de ravissement et d’allégresse divine où nous sommes tous entrés quelquefois, surtout parmi des paysages vastes et découverts, qui évoquaient en nous l’image de l’immensité et la beauté totale et la figure même de la planète, sur la montagne ou au bord de la mer lumineuse ; quand nous descendions, dans l’air léger, presque délivrés du sentiment de la pesanteur, vers les vallées doucement bruissantes de l’invisible sonnerie des troupeaux ; ou quand nous marchions l’été, dans une grande plaine, par un grand soleil, tout enveloppés de rayons et d’odeurs végétales.

1691. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

La vérité d’un portrait ne dépend pas de l’exactitude entière de chacun des traits que le peintre dessine, mais plutôt d’une espèce de sympathie qui s’éveille entre son modèle et lui ; de la convenance qu’il découvre entre l’expression d’un visage et la nature de son propre talent. […] La comparaison ne peut sans doute blesser personne… Qu’importe, en effet, qu’il y ait eu des casuistes de toutes les robes et de toutes les couleurs ; qu’il y en ait eu de « déchaussés » et « d’encapuchonnés » ; qu’on en put découvrir au besoin jusque parmi les jansénistes, si nul ordre ou nulle famille religieuse n’en a compté de plus nombreux, de plus accommodants, et de plus justement fameux que la Société de Jésus ? […] Parce qu’elle a découvert que c’est la terre qui tourne autour du soleil, la voilà qui prétend égaler son pouvoir à l’infinitude du monde, et elle établit des principes qu’elle étend jusqu’aux choses surnaturelles elles-mêmes, comme si « la contradiction était marque d’erreur » ou « l’incontradiction marque de vérité !  […] C’est de cette « philosophie », très nette et très précise, que Molière a été l’interprète, et ce sont là les « semences d’irréligion fine et cachée » que Baillet découvrait dans presque toutes ses comédies. […] Pour ne pas découvrir, jusque dans les matières les plus graves, un peu de ridicule, n’était-il pas d’ailleurs un observateur trop attentif ; un artiste aussi trop complaisant à lui-même pour ne pas s’en amuser ?

1692. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Mais Camille se met un peu plus en avant que Royer-Collard, il se découvre davantage ; sa parole est plus véhémente, plus impétueuse, et il va quelquefois jusqu’à braver et à blesser l’adversaire. […] et dans ce temps on n’avait pas encore découvert ce dissolvant des temps modernes, la plaisanterie, qui veut remettre en doute tout ce que l’âme nous inspire.

1693. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

On le voit suivre pied à pied la marche du procès, et à chaque moment il sait découvrir, il ose proposer le procédé le plus sage, le moins inique, le moins sujet aux conséquences subversives et déshonorantes pour la -naissante morale républicaine. […] Habile à trouver la fibre secrète de chacun pour la faire jouer à son gré et l’adapter à ses fins, Napoléon avait été long à découvrir celle de Daunou, mais, pour le coup, il la tenait : il y avait quelque chose de plus avant que le républicain chez l’homme de l’an III, c’était le philosophe ; il y avait quelqu’un qu’il jugeait plus funeste encore que l’Empereur, c’était le Pontife.

1694. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Mémoires du général La Fayette (1838.) »

Pourtant on découvre en ce point la raison pour laquelle La Fayette n’était pas un gouvernant et n’aurait pas eu cette capacité. […] On découvre, on analyse le vrai à l’endroit même où l’on agira à côté, si l’on a occasion d’agir.

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