/ 3799
594. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie-Antoinette. (Notice du comte de La Marck.) » pp. 330-346

» Ce mot, qui est piquant, adressé par une femme à son mari qui se prétend sûr d’une vertu controversée, n’est pas moins vrai dans tous les sens, et peut s’adresser également à ceux qui se croient si sûrs de ces fautes d’autrui dont personne jamais n’est témoin44. […] Je ne discuterai pas, on le pense bien, la ligne de politique à laquelle Marie-Antoinette croyait bon de revenir quand elle était livrée à elle-même. […] Enfin, quoi qu’il arrive, conservez-moi votre amitié et votre attachement, j’en ai bien besoin, et croyez que, quel que soit le malheur qui me poursuit, je peux céder aux circonstances, mais jamais je ne consentirai à rien d’indigne de moi ; c’est dans le malheur qu’on sent davantage ce qu’on est. […] Je ne crois pas qu’il puisse exister de monument d’une stupidité plus atroce, plus ignominieuse pour notre espèce, que le procès de Marie-Antoinette tel qu’on le peut lire officiellement reproduit au tome XXIXme de l’Histoire parlementaire de la Révolution française. […] Je ne crois pas qu’on ait encore tous les éléments pour écrire avec la simplicité qui convient la vie de Marie-Antoinette ; il existe d’elle des recueils manuscrits de lettres à son frère l’empereur Joseph, à l’empereur Léopold, et la Chancellerie de Vienne doit contenir en ce genre des trésors.

595. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Pensées de Pascal. Édition nouvelle avec notes et commentaires, par M. E. Havet. » pp. 523-539

On croit sentir, en le lisant, une nature angélique et légère, qui n’a qu’à se laisser aller pour remonter d’elle-même à son principe céleste. […] Il va se heurter par moments, s’aheurter (c’est son mot) aux écueils qu’il est plus sage à la raison, et même à la foi, de tourner que de découvrir et de dénoncer à nu ; il dira, par exemple, des prophéties citées dans l’Évangile : « Vous croyez qu’elles sont rapportées pour vous faire croire. Non, c’est pour vous éloigner de croire. » Il dira des miracles : « Les miracles ne servent pas à convertir, mais, à condamner. » Comme un guide trop intrépide dans une course de montagnes, il côtoie exprès les escarpements et les précipices ; on croirait qu’il veut braver le vertige. […] Jean-Jacques Rousseau n’aurait pu l’entendre, j’ose le croire, sans éclater en sanglots, et peut-être tomber à genoux. […] Cette révolution, au moment où on la croyait arrêtée sous une forme, elle se relevait et se poursuivait sous une autre : tantôt sous l’uniforme militaire, tantôt sous l’habit noir de député ; hier en prolétaire, avant-hier en bourgeois.

596. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre douzième. »

J’en crois voir quelques traits, mais leur ombre m’abuse. […] Ce n’est pas ce qu’on croit, que d’entrer chez les dieux. […] Cela me rappelle une transition aussi brusque, mais plus plaisante de Scarron, je crois. […] au cœur, si l’on m’en croit. […] Cette fable est excellente, et on la croirait du bon temps de La Fontaine.

597. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

Doit-on le croire ? […] Ponsard avait cru (fallait-il donc le détromper ?) […] Quant à la société officielle, je crois que M.  […] C’est à ne pas y croire ! […] M. de Beauchesne demande qu’on le croie, et non qu’on le vante.

598. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Au fait, je crois qu’en ne jouant pas, M.  […] Je crois avoir entendu dire que M.  […] Alphonse Brot, je crois, d’avoir écrit ces lettres. […] Auquel croire ? J’aime mieux croire ce qui me flatte !

599. (1903) La pensée et le mouvant

On le croit généralement. […] Pour ma part, je crois l’expérimenter à chaque instant. […] L’erreur de Kant fut de le croire. […] Volontiers il se croirait indépendant. […] Nous ne croyons pas trahir l’idée maîtresse de M. 

600. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — I. » pp. 162-179

Il se crut dévot, se fit une retraite charmante joignant les Incurables, et y mena quelques années une vie forte édifiante. […] Mme Sand a remarqué cela d’un des personnages de ses romans, et j’en crois l’application juste par rapport à M. de Lassay. […] Devenu à vingt-trois ans veuf de sa première femme, il songea à faire un mariage d’amour, et crut pourvoir au bonheur de toute sa vie en épousant une personne accomplie, mais qui était restée dans une position fausse, duchesse de Lorraine durant quelques heures, et puis bourgeoise après comme devant. […] Il est sur le point de renoncer au monde sérieusement et pour jamais, à ce qu’il croit ; il se faisait arranger alors cette retraite près des Incurables dont Saint-Simon nous a parlé ; il ne la voulait d’abord que triste, monotone et sans autre douceur que celle de pleurer. […] Je suis un exemple qu’on ne meurt point de douleur, puisque je ne suis pas mort en la perdant. » Si c’est une dernière illusion de Lassay, de croire qu’il aurait évité ses échecs et ses fautes en supposant que Marianne eût vécu, c’est du moins une illusion touchante et qui honore sa sensibilité.

/ 3799