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2555. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

Son maître, dont ce n’était pas le compte, l’enferma vivant dans un coffre pour l’y faire mourir : « Nous allons « voir pour le coup, disait-il, à quoi te serviront tes « Muses maintenant. » Mais quand il rouvrit le coffre, au bout d’une année, il le trouva tout rempli de rayons de miel ; c’était l’œuvre des abeilles, messagères des Muses, qui étaient venues de leur part nourrir le prisonnier.

2556. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

… XXXVIII Quoiqu’il en soit, le 20 mars 1835, après avoir entendu dans la soirée de la veille le Requiem de Mozart, chanté, à sa prière, par deux Allemands musiciens de sa connaissance ; après avoir donné quelques coups de pinceau à son tableau et après avoir lu en silence quelques versets de sa Bible, il était monté à son atelier, où son frère, en entrant, le trouva sans vie au pied de son chevalet.

2557. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

Les volets battent contre les murs ; un soleil pâle entre dans les enclos par dessus les haies ; les enfants jouent sur l’herbe au seuil de l’habitation de leurs mères ; tout présente à l’œil des visiteurs étonnés l’aspect d’une guinguette morte des environs de Paris, enclavée par hasard dans une enceinte, et où le silence et le recueillement d’un couvent ont succédé tout à coup au tumulte des fêtes, au cliquetis des verres et au bruit des instruments et des danses du peuple.

2558. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

Non, les jugements du premier coup sont des impressions et non des jugements ; autrement il faudrait convenir que l’existence, la réflexion, l’expérience des hommes, sont de vains mots qui n’ont aucune influence, aucun amendement, aucun progrès à nous apporter, et que Dieu, en nous accordant le temps, ce grand révélateur de la vérité en tout genre, ne nous a donné qu’une déception dont nous n’avions aucun besoin pour être plus éclairés et plus sages qu’à notre premier mot dans la vie.

2559. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

Il sait trahir et frapper à mort, sans qu’on voie la main d’où partent les coups.

2560. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Mais quel prix ces vérités satiriques, lancées d’une main si sûre et si légère, ne donnent-elles pas à des mots comme celui-ci sur nos soldats, les fils de ceux que César mit dix ans à vaincre : « Ils se présentent aux coups avec délices, et bannissent la crainte par une satisfaction qui lui est supérieure ! 

2561. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre onzième »

Rousseau a beau qualifier d’avance de « menteur et d’hypocrite » quiconque osera dire « que la peinture d’une jeune personne honnête qui se laisse vaincre à l’amour, et qui, étant femme, redevient vertueuse, est scandaleuse et n’est pas utile » ; il a beau dire, dans sa correspondance, que « quiconque, après avoir lu la Nouvelle Héloïse, la peut regarder comme un livre de mauvaises mœurs, n’est pas fait pour aimer les bonnes » ; sous le coup de cette double menace, je me risque à dire, avec tout le monde, que la Nouvelle Héloïse n’est ni un livre utile ni un livre de bonnes mœurs.

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