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22. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

— Non, — me répondit-il en frappant un grand coup de hache… — Elle est donc morte ? […] — Voi… voilà… — dit-il tout à coup en étendant la main. — Ils ont choisi une jolie nuit. […] — Foma Kousmitch, — dit tout à coup le paysan d’une voix sourde et cassée, — eh ! […] Parfois il s’interrompait brusquement et reprenait tout à coup avec une ardeur entraînante. […] — s’écria tout à coup Obaldouï en s’approchant de ce dernier, et il se mit à sauter et à rire en le montrant du doigt. — Polekha !

23. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre premier. La sensation, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. La sensation »

Il naît avec des narines ; on en approche une rose, et le voilà en effet devenu tout d’un coup odeur de rose. « Tout d’un coup », est-ce bien sûr, même en ce cas. […] A coup sûr, les organes des sens sont des condensateurs, des espèces d’appareils grossissants. […] La force effective attribuée à l’objet est celle dont le sujet se voit tout d’un coup privé. […] La sensation mécanique, à son tour, a son type dans ce que Spencer appelle le choc nerveux, c’est-à-dire le coup, le tressaillement produit par l’action mécanique d’un objet. Un choc ou un coup fort peut se décomposer en un ensemble de petits coups faibles qui seraient, selon Spencer, l’élément primordial de la sensation.

24. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française. IXe et Xe volumes »

L’idée de corrompre Carnot eût été par trop absurde ; mais, disposé comme il l’était en ce moment, lassé du régime des coups d’État, troublé peut-être de quelques importuns souvenirs, et, par une sorte d’expiation, voulant désormais l’ordre légal avec autant d’énergie qu’il avait voulu la dictature, il y avait moyen de l’entreprendre et de l’abuser. […] S’il ne recule pas devant les coups d’État indispensables, il recule encore moins devant d’autres devoirs plus conformes à l’équité ; il réprime avec vigueur la licence et la déprédation jusqu’au sein de nos armées victorieuses, et tient bon jusqu’au bout contre l’insubordination militaire. […] Thiers sur cette journée célèbre : « on a dit que le coup d’État du 18 fructidor était devenu inutile a l’instant où il lut exécuté, que le Directoire, en effrayant la faction royaliste, avait déjà réussi à lui imposer, qu’en s’obstinant à faire le coup d’État, il avait préparé l’usurpation militaire, par l’exemple de la violation des lois. […] Le Directoire, par le 18 fructidor, prévint donc la guerre civile et lui substitua un coup d’État exécuté avec force, mais avec le calme et la modération possibles dans les temps de révolution. »Le 18 fructidor tua en France le parti royaliste en tant que conspirateur, et il ne reparut plus désormais qu’en 1814, la Charte en main, avec des paroles d’amnistie et de liberté.

25. (1912) L’art de lire « Chapitre VI. Les écrivains obscurs »

Ils partent de ce principe que tout texte qui est compris du premier coup par n’importe qui n’est pas de la littérature. […] Peut être compris du premier coup par n’importe qui un trait de sentiment qui parfois du reste est fort beau. […] Vous n’avez pas compris du premier coup la Mise en liberté de Victor Hugo et je ne songe qu’à vous en féliciter. […] Mais ils l’exagèrent, premièrement en excluant ainsi de la littérature toute sensibilité, ou tout au moins toute sensibilité générale et en n’admettant que des sentiments rares très difficiles à pénétrer, c’est-à-dire à ressentir ; secondement, même quand il s’agit de pensée, en voulant que rien de la pensée ne soit compris du premier coup. […] Et la pensée, qu’on aura, pour ainsi parler, vidée du premier coup, n’est assurément qu’un lieu commun ; mais il est très important qu’une pensée originale soit d’abord accessible et comme hospitalière, ensuite se révèle comme digne d’un examen prolongé et l’exigeant.

26. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1881 » pp. 132-169

» dit tout à coup la femme, dont l’émotion se traduit par cette originale sensation. […] * * * — C’est étonnant, comment tout à coup dans le livre que je suis en train de faire, un chapitre, qui n’est pas arrivé à son tour d’exécution, prend despotiquement possession de ma pensée, et je dois le faire immédiatement, sinon il ne sera jamais bien fait. […] À chaque coup de tonnerre, il survenait, sur la grasse et rubiconde figure du moribond, une épouvante d’un caractère particulier. […] Got, aujourd’hui, ne voulait-il pas me persuader, que l’intonation d’un vers, d’une phrase, un comédien ne la cherchait pas avec le bruit de sa bouche, que c’était une opération cérébrale, et que du premier coup l’acteur y arrivait, quand il l’avait cherchée avec sa cervelle. […] Puis tout à coup, au milieu de la démonstration, faite à deux mètres de la toile, dans une tranquille eurythmie ; d’un bond, le commis franchit la distance qui le sépare du tableau, et tout à coup, vous le retrouvez au bas de la toile, rasé à terre, appelant votre attention sur un détail, qu’il enveloppe dans le vide d’une main, ayant l’air de jouer amoureusement autour d’un sein de femme.

27. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — IX. Chassez le naturel… »

De temps à autre, le singe se grattait de brefs coups de patte saccadés et le lièvre, qui redoute sans cesse d’être surpris par quelque ennemi de sa race, ne pouvait s’empêcher à tout instant de tourner la tête tantôt d’un côté, tantôt de l’autre. […] « Un jour, disait-il, je fus assailli par une troupe d’enfants qui me pourchassèrent à coups de pierres. […] — (Il se grattait le flanc droit comme pour désigner la place où le coup avait porté) là !

28. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) «  Œuvres de Chapelle et de Bachaumont  » pp. 36-55

— La conversation continue ainsi par une suite de contre-vérités les plus piquantes, et dont chacune portait coup à Paris. […] pour le coup, me voilà dans les Alpes jusqu’au cou ! […] À sept heures du soir, nous reçûmes un coup de mer par les fenêtres de la grande chambre. […] Un instant après, un second coup de tonnerre éclata, et mon chien se mit à tressaillir et à hurler. Enfin, un troisième éclair suivi d’un troisième coup succéda presque aussitôt, et j’entendis crier sous le gaillard que quelque vaisseau se trouvait en danger ; en effet, ce bruit fut semblable à un coup de canon tiré près de nous, il ne roula point.

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