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42. (1888) La critique scientifique « Avant-propos »

Il convient de ne plus confondre des travaux aussi différents que la chronique d’un journal sur le livre du jour, les notes bibliographiques d’une revue, les feuilletons qui racontent le Salon ou les pièces de la semaine, et certaines études, par exemple, de M.  […] Le premier de ces genres peut conserver son appellation primitive puisqu’il est tout d’appréciation ; quant au second, il serait bon qu’on se mît à le désigner par un vocable propre ; celui d’esthopsychologie by pourrait convenir à un ordre de recherches où les œuvres d’art sont considérées comme les indices de l’âme des artistes et de l’âme des peuples ; mais ce mot est incommode, disgracieux ; nous nous excusons de l’employer parfois et nous le remplacerons le plus souvent par le terme critique scientifique que nous opposons à critique littéraire dans un sens à préciser.

43. (1841) Matinées littéraires pp. 3-32

Mais ces leçons ne peuvent convenir à une classe nombreuse de la société. […] Ne convient-il pas, lorsque je me hasarde à vous entretenir de l’art de la parole, de chercher avant tout s’il est possible de l’enseigner, et s’il est utile de l’apprendre. […] L’arrangement des lettres détermine la prononciation des mots : certains signes convenus fixent les repos. […] « — Je sais lire pour moi… cela ne peut suffire Quand il faut déployer, par mille tons divers, « Le poétique accent qui convient à des vers. […] On convient aussitôt du poète lecteur, Que de droit l’avocat est l’interlocuteur.

44. (1875) Premiers lundis. Tome III «  À propos, des. Bibliothèques populaires  »

Renan, comme lui-même en est convenu aussitôt après, à moi parlant. […] ) Faute de mieux, convenez-en, croire en Dieu comme Jean-Jacques Rousseau, c’est déjà quelque chose. […] Ce n’est point au Sénat, messieurs, qu’il convient de parler comme les théologiens. […] J’aurais, en tout état de cause, à consulter surtout ceux qui défendent l’idée et la cause même que je défends, et qui savent les moyens et les armes qui y conviennent. […] Dans la situation si particulière que les circonstances m’ont faite vis-à-vis du Sénat, et dans laquelle je me renferme, il ne s’est offert aucune ouverture en ce sens, et, retranché comme je le suis dans mon isolement, il ne m’eût pas convenu de rien provoquer en ce sens-là.

45. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Introduction »

Je ne considérerai donc la morale et la politique que sous le point de vue des difficultés que les passions leur présentent ; les caractères qui ne sont point passionnés se placent d’eux-mêmes dans la situation qui leur convient le mieux, c’est presque toujours celle que le hasard leur a désignée, ou s’ils y apportent quelque changement, c’est seulement dans ce qui s’offre le plus facilement à leur portée. […] Les passions sont la plus grande difficulté des gouvernements ; cette vérité n’a pas besoin d’être développée, on voit aisément que toutes les combinaisons sociales les plus despotiques, conviendraient également à des hommes inertes qui seraient contents de rester à la place que le sort leur aurait fixée, et que la théorie démocratique la plus abstraite serait praticable au milieu d’hommes sages uniquement conduits par leur raison. […] Il faudrait examiner les institutions dans leur essence même, et convenir qu’il n’existe plus qu’une grande question qui divise encore les penseurs ; savoir, si dans la combinaison des gouvernements mixtes, il faut, ou non, admettre l’hérédité. […] On m’objectera, peut-être aussi, qu’en voulant dompter les passions, je cherche à étouffer le principe des plus belles actions des hommes, des découvertes sublimes, des sentiments généreux ; quoique je ne sois pas entièrement de cet avis, je conviens qu’il y a quelque chose de grand dans la passion ; qu’elle ajoute, pendant qu’elle dure, à l’ascendant de l’homme ; qu’il accomplit alors presque tout ce qu’il projette, tant la volonté ferme et suivie, est une force active dans l’ordre moral. […] Mais j’ai tâché d’offrir un système de vie qui ne fut pas sans quelques douceurs, à l’époque où s’évanouissent les espérances de bonheur positif dans cette vie : ce système ne convient qu’aux caractères naturellement passionnés, et qui ont combattu pour reprendre l’empire ; plusieurs de ses jouissances n’appartiennent qu’aux âmes jadis ardentes, et la nécessité de ses sacrifices ne peut être sentie que par ceux qui ont été malheureux.

46. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Discours préliminaire, au lecteur citoyen. » pp. 55-106

Convenez, Lecteur impartial, que jamais les ennemis de notre Nation n’en ont parlé avec ce délire méprisant, & que les François qui honorent la Philosophie ressemblent au moins un peu à la femme de Sganarelle, qui aimoit à être battue. […] Je conviens que je me suis élevé contre les Philosophes, & que je n’ai négligé aucune occasion de relever leurs injustices, de fronder leurs fausses prétentions, de combattre leurs dogmes dangereux, de montrer, en un mot, toutes leurs erreurs littéraires & morales. […] Fréron, ces mêmes hommes qui prêchent la tolérance, ont eu plusieurs fois le crédit de faire arrêter ses Feuilles, d’obtenir des ordres contre la liberté, de le jouer en plein Théatre, en le couvrant du masque d’un bas scélérat, que l’Auteur du Drame savoit ne pas lui convenir, & dont peut-être lui seul connoissoit le modele. […] Qu’on se dépouille de toute prévention, & l’on conviendra que, si on excepte M. de Voltaire, aucun Ecrivain de notre siecle, reconnu pour Philosophe, dans le sens qu’on attache à ce mot, n’a écrit avec génie dans aucun genre ; car il ne faut pas mettre au nombre des Philosophes, Montesquieu, qui a si bien parlé de la Révélation & du Christianisme [Voyez son article], ni J. […] Je ne crois pas devoir dissimuler que le même Auteur & celui qui a emprunté le nom de mon Pere pour m’injurier, m’ont reproché l’un & l’autre mes jugemens sur les Pieces de Théatre, sous prétexte qu’il ne convient pas à un Abbé de lire ces sortes de Productions.

47. (1767) Sur l’harmonie des langues, et en particulier sur celle qu’on croit sentir dans les langues mortes

Mais n’importe, servons-nous des termes usités, après y avoir attaché l’idée précise qui leur convient. […] Nous avons seulement lieu de croire, que l’inversion leur donnait plus de facilité qu’à nous pour être harmonieux dans leurs phrases ; mais l’espèce d’harmonie qui résulte des mots pris en eux-mêmes et de la suite des mots, il faut convenir de bonne foi que nous ne la sentons guère. […] Mais il faut convenir en même temps et par les mêmes principes, que le plaisir que cette harmonie leur cause est bien imparfait, bien mutilé, si on peut s’exprimer ainsi, et bien inférieur au plaisir que les Romains devaient éprouver en lisant leurs orateurs et leurs poètes. […] Mais quelle différence de ce plaisir estropié, si je puis parler de la sorte, à celui que le même air ferait éprouver, s’il était chanté dans le goût et l’esprit qui lui conviennent, et surtout exécuté par le compositeur même, et devant des auditeurs bien au fait des finesses de l’art musical ? […] Je veux croire, car je ne sais pas si les Italiens en conviendraient, que Ménage écrivait très bien en leur langue.

48. (1875) Premiers lundis. Tome III « Sur le sénatus-consulte »

Peut-être se serait-elle réveillée tout de même, quand vous y auriez apporté plus de soins et de ménagements ; mais convenez qu’alors elle se serait réveillée un peu moins indisposée, moins méfiante et de moins mauvaise humeur. […] Nous sommes destinés à voir se dérouler les conséquences prochaines du sénatus-consulte ; il n’y a pas à cet égard d’illusions à se faire, et il convient de se résigner à l’avance, sinon de se dévouer à presque toutes les conséquences qui en devront sortir. Mais, même sans les attendre, j’aimerais qu’au sein du Sénat il fût dit et compris tout d’abord, qu’à un ordre de choses tout nouveau, il convient d’apporter un nouvel esprit. […] Vous me demandez ce que j’aurais dit : je vous envoie ce que j’avais préparé, en le réduisant à sa plus simple expression : c’est surtout quand on se sent inutile, qu’il convient d’abréger. » 69.

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