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28. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Essai, sur, les études en Russie » pp. 419-428

Soit raison, soit préjugé, je croirai difficilement qu’on puisse se passer de la connaissance des Anciens. […] Mais je pense que l’étude des langues anciennes pourrait être abrégée considérablement, et mêlée de beaucoup de connaissances utiles. […] Ces connaissances ont un attrait naturel pour les enfants dont la curiosité est la première qualité. […] La connaissance des mots nuira à la connaissance des choses, l’étude des langues anciennes sera abandonnée pour celle des langues modernes. […] A cette époque, le monde était si ancien, que les fils des hommes avaient poussé leurs connaissances au plus haut degré.

29. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — Notice sur M. G. Duplessis. » pp. 516-517

Il savait à fond les deux langues classiques et savantes, et il y joignait la connaissance exacte de presque toutes les langues vivantes, l’allemand, l’anglais, l’espagnol, etc. […] Duplessis a le plus montré sa complète connaissance des livres est la Bibliographie parémiologique ou études bibliographiques et littéraires sur les ouvrages et opuscules spécialement consacrés aux proverbes dans toutes les langues (1847). […] Duplessis, pour obliger un éditeur de sa connaissance, a mis la main à quantité de petits recueils très bien faits, très agréablement assortis et honnêtement récréatifs, publiés la plupart sous le pseudonyme d’Hilaire le Gai. — Il préparait dans les derniers temps une édition des Pensées de La Rochefoucauld, qui doit paraître chez le libraire Jannet119. […] Duplessis ; il a lui-même cité ce mot d’un savant étranger : « La connaissance des livres abrège de moitié le chemin de la science, et c’est déjà être très avancé en érudition que de connaître exactement les ouvrages qui la donnent. » M.  […] Potier quelques amateurs de vieux livres, et où l’on cause d’un Elzévir ou d’un Vérard, d’un classique ou d’un conteur, ceux-là ont pu vérifier chaque jour l’étendue de ses connaissances, la certitude de ses informations, sa politesse discrète, affectueuse et communicative.

30. (1903) La pensée et le mouvant

Ce n’est pas à dire qu’elle n’en puisse obtenir quelque connaissance ; mais cette connaissance devient d’autant plus vague qu’elle s’éloigne davantage de la frontière commune à l’esprit et à la matière. […] Elle n’a rien à voir dans le domaine de la connaissance pure, science ou philosophie. […] L’un a engendré les théories de l’être, l’autre les théories de la connaissance. […] La connaissance que vous m’apportez incomplète, je la compléterai. […] Mais l’intuition métaphysique, quoiqu’on n’y puisse arriver qu’à force de connaissances matérielles, est tout autre chose que le résumé ou la synthèse de ces connaissances.

31. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Gratry »

L’abbé Gratry De la Connaissance de Dieu. […] Et n’est-ce pas le plus frappant caractère de ce nouveau traité de la Connaissance de Dieu, que d’avoir creusé dans l’être et de n’y avoir vu jamais que ce qu’il y a dans la croyance universelle du monde, dans le sens traditionnel du genre humain, affermi et illuminé par la Révélation chrétienne, sans que la philosophie y puisse trouver un iota de plus ! […] Historique par le but, comme on vient de voir, le traité de la Connaissance de Dieu est historique aussi par sa méthode. […] L’auteur de la Connaissance de Dieu fait très bien observer que le joug rejeté trop longtemps de la théologie n’en a pas moins laissé son empreinte sur toutes les idées des penseurs contemporains, même les plus impatients et les plus révoltés, et c’est ainsi, par exemple, que l’Esquisse d’une philosophie, par Lamennais, n’est qu’une fausse application du dogme de la Trinité, et que le système de Hegel n’en est qu’une interprétation absurde. […] Pour nous, qui ne sommes pas philosophe et qui ne nous vantons que d’être chrétien, le mérite du Traité de la Connaissance de Dieu est bien au-dessus d’un mérite purement scientifique, et nous l’admirons principalement parce qu’il arrive de toutes parts aux conclusions du bon sens, de la tradition, de l’histoire.

32. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre II. L’antinomie psychologique l’antinomie dans la vie intellectuelle » pp. 5-69

Ribot quand il oppose l’expérience affective directement sentie à la connaissance abstraite et conceptuelle. […] « Seule, dit Schopenhauer, la connaissance bâtarde, la connaissance abstraite, celle des concepts, peut se communiquer immédiatement, sans condition. Elle n’est que l’ombre de la véritable connaissance. […] Il ne saurait ainsi embrasser à la fois plus de connaissances qu’autrefois. […] Le champ de la connaissance humaine est différent, sans être plus large ni plus fertile.

33. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre III. De la signification de la vie. L’ordre de la nature et la forme de l’intelligence. »

A cette connaissance il superposera une critique de la faculté de connaître et aussi, le cas échéant, une métaphysique : quant à la connaissance même, dans sa matérialité, il la tient pour affaire de science et non pas de philosophie. […] Science, théorie de la connaissance et métaphysique vont se trouver portées sur le même terrain. […] Dès lors toute notre connaissance, scientifique ou métaphysique, se relève. […] La connaissance que nous en avons est incomplète, sans doute, mais non pas extérieure ou relative. […] La connaissance scientifique, ainsi envisagée, s’élève.

34. (1902) La métaphysique positiviste. Revue des Deux Mondes

La « Science » se distinguait de la connaissance ou du savoir par le caractère de nouveauté de ses découvertes et, en effet, on ne connaissait point avant Pascal les lois de l’équilibre des liquides, ni la théorie du pendule avant Huyghens. […] J’ai tâché de montrer, dans une précédente étude3, en combien de sens différens peuvent s’interpréter ces mots de « relatif » et d’« absolu » ; comment Comte n’avait eu garde de confondre le « relativisme » avec le « subjectivisme » ; et qu’enfin la doctrine de la « relativité de la connaissance, « bien comprise, n’est à vrai dire que l’expression même des conditions objectives de la connaissance. […] Un petit procédé pour se former le bon sens, une façon de se bien poser dans la vie, et d’acquérir d’utiles et curieuses connaissances. […] Que dira-t-on qu’il y ait dans tout ceci qui ne soit entièrement conforme à la théorie de la relativité de la connaissance, ou plutôt qui n’en dérive ? […] Ni la théorie des fonctions elliptiques, ni la connaissance de la série des éthers n’en sauraient procurer les moyens.

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