Les élèves verront les phénomènes, mais ils en ignoreront la raison sans les connaissances préliminaires des deux premières classes. […] La critique-est l’art d’apprécier les différentes autorités, assez souvent contradictoires, sur lesquelles nos connaissances sont appuyées. . […] en possèdent-ils moins bien l’anatomie, la physiologie, l’histoire naturelle, la chimie et les autres connaissances essentielles à leur profession ? […] Entre les connaissances, est-ce dans le rang des essentielles ou des surérogatoires qu’il faut les placer ? […] Je demande si cette étude ne suppose pas des têtes plus mûres et des connaissances préliminaires ?
Les résultats généraux qui seuls, il faut l’avouer, ont de la valeur en eux-mêmes, et sont la fin de la science, ne sont possibles que par le moyen de la connaissance, et de la connaissance érudite des détails. […] N’est-ce pas l’érudition qui a ouvert devant nous ces mondes de l’Orient, dont la connaissance a rendu possible la science comparée des développements de l’esprit humain ? […] Il est à la limite de la connaissance inexacte, fragmentaire, matérielle, et de la connaissance comparée, délicate, critique en un mot. […] Mais ils étaient plus critiques ; ils jouissaient du bénéfice du temps et des connaissances acquises ; ils profitaient des heureuses circonstances amenées par les événements. […] Il faut en dire autant de la connaissance que les Syriens, les Arabes et les autres Orientaux (les Arméniens peut-être exceptés) eurent de la littérature grecque.
Comme on aura pu le remarquer, cette connaissance est jusqu’ici diffuse, analytique, fragmentaire, ne comprend l’ensemble qu’en ses parties et ne l’exhibe que par aspects successifs ; cette connaissance est limitée à son objet qu’elle révèle en lui-même seulement, non dans ses relations et ses effets. […] Jointes aux démonstrations plus sèches mais pénétrantes de l’analyste, insérées même dans la chaîne de ses raisonnements, elles seront non plus un ornement, de gracieux discours, mais le complément nécessaire de la connaissance scientifique de l’œuvre. […] Taine, rendra de grands services et est appelée à compléter par le dehors, par la description et le portrait, le travail important de connaissance par le dedans que l’analyse esthopsychologique aura élaboré. […] Hennequin vise une connaissance totale de l’artiste, fondée sur les rapports entre physiologie et psychologie, ce qui le conduit vers ce nous apparaît a posteriori comme une mystique incantatoire de la science positiviste, un scientisme. […] Hennequin a bien conscience que la connaissance de type scientifique culmine dans la destruction de son objet, ou bien la présuppose.
Personne n’a jamais douté que cette connaissance ne fût vraie. […] Quelques philosophes ont douté que cette connaissance fût vraie. […] On ne peut pas dire non plus que les notions ou connaissances de la raison soient dans la conscience. […] Eh bien, j’ai découvert un cas où l’on n’a pas cette connaissance. […] Kant parle de cette nécessité, et non de la connaissance qu’on en a.
L’idée nous serait-elle jamais venue de mettre en doute cette valeur absolue de notre connaissance, si la philosophie ne nous avait montré à quelles contradictions notre spéculation se heurte, à quelles impasses elle aboutit ? […] La connaissance intellectuelle, en tant qu’elle se rapporte à un certain aspect de la matière inerte, doit au contraire nous en présenter l’empreinte fidèle, ayant été clichée sur cet objet particulier. […] C’est dire que la théorie de la connaissance et la théorie de la vie nous paraissent inséparables l’une de l’autre. […] D’autre part, une théorie de la connaissance, qui ne replace pas l’intelligence dans l’évolution générale de la vie, ne nous apprendra ni comment les cadres de la connaissance se sont constitués, ni comment nous pouvons les élargir ou les dépasser. Il faut que ces deux recherches, théorie de la connaissance et théorie de la vie, se rejoignent, et, par un processus circulaire, se poussent l’une l’autre indéfiniment.
Il ne parvient donc à se réaliser dans un état de connaissance qu’en se divisant en objet et en sujet. […] Le moi n’entre en rapport avec eux et ne réussit à les distinguer que dans l’émotion qu’il ressent à leur occasion ; c’est de l’unique substance de cette émotion qu’il tire la représentation qu’il s’en forme ; c’est cette émotion même dont une part plus ou moins grande se transforme en connaissance. […] Voici abolie par hypertrophie du désir de connaître avec la disparition de l’objet que nous nous proposions de connaître, la possibilité de sa connaissance. […] Chez les poètes, chez les artistes de tous ordres, que possède à quelque degré le Génie de la Connaissance, il existe une tendance à faire de leurs émotions des spectacles, et, cette transformation de leur activité les dispense parfois de la satisfaire, d’une façon durable, sous sa première incarnation. […] Si l’on retranche cette joie, comme étrangère à l’acte même de la connaissance, voici le pur contemplatif privé de toute communication avec les objets de sa contemplation ; le voici supprimé lui-même comme sujet par cet effort suprême où il tente de convertir en objet de contemplation cette dernière passion qui l’animait encore en tant que sujet.
Mais qu’il y a loin d’une notion d’instinct confuse et inactive à cette connaissance claire et pratique, qui fait qu’une nation se guide par toute la sagesse de l’humanité ! […] Les philosophes et les théologiens avaient d’ailleurs dans un certain degré la connaissance du passé. […] Jésus lui-même n’avait-il donc pas indiqué cette voie au christianisme, par tant de paroles à la fois pleines d’une connaissance infinie de l’homme et de compassion pour ses misères ? […] Nul repos, nulle sécurité ; aucune connaissance claire et familière des exemples des grandes nations, qui apprenne à la France à se connaître elle-même et rendre le présent meilleur. […] Qui nous donnera cette connaissance du passé ?