D’après eux, il aurait dû au choix d’une étude où il apportait des connaissances très spéciales, à la conception très claire de son sujet, à tout un heureux concours de circonstances, de faire un chef-d’œuvre qu’il n’a pas su recommencer… Ce qu’il faut dire, c’est qu’il n’a pas cherché à le recommencer. […] Il se plaint que par une fâcheuse loi de compensation, l’auteur dramatique, à mesure qu’il gagne en connaissance du cœur humain, perde des qualités propres au théâtre : mouvement, clarté, vie. […] IV Connaissance de l’homme et de la société ne sont rien sans l’imagination qui crée les êtres et les fait mouvoir. […] Cette littérature sans idées, sans conception morale, dénuée des ressources de l’imagination et de la fantaisie, ignorante de ces grands courants de l’histoire et de cette lente élaboration des mœurs à travers le temps, dont la connaissance est une condition de l’observation directe elle-même, et permet seule de porter sur les mœurs d’un temps un regard pénétrant et allant jusqu’au fond, — cette littérature devra se réduire à n’être que la copie de la réalité actuelle aperçue dans une vision d’un moment. […] En arrivant à Rome, Mme Gervaisais avait cette santé de l’esprit, ce bon sens un peu étroit, qui se ferme à tout ce qui n’est pas connaissances positives et échappe à l’action mystérieuse du surnaturel.
La formule eût été plus complète, si Sainte-Beuve eût ajouté : “Et c’est en considérant l’œuvre de littérature en littérateur que vous serez tout a à fait un savant, parce que vous pratiquerez le principe même sur lequel est fondée la connaissance scientifique : la conformité de l’esprit à l’objet.” […] Devant une telle plénitude de connaissances, une richesse si opulente de sensibilité, un jaillissement de génie aussi souverain, on prend presque peur. […] Le Professeur Ernest Dupré21 I C’est en 1905 que j’ai fait la connaissance du grand psychiatre dont je viens d’écrire le nom, avec la tristesse d’un ami encore accablé par la nouvelle d’une mort si brutalement soudaine. […] De même qu’avec tous les éléments physico-chimiques on ne peut pas faire un être vivant quoique, dans le vivant, l’analyse matérielle ne découvre que des éléments physico-chimiques, de même, dans le système d’un grand philosophe, un Platon, un Aristote, un Descartes, rien ne s’explique par l’état des esprits et des connaissances contemporaines, quoiqu’on trouve en lui toutes les idées, toutes les connaissances contemporaines.
Non seulement la poésie, l’art dramatique, l’éloquence de la chaire, du barreau et de la tribune, l’histoire et le roman, qui est comme l’histoire de la vie privée, la rhétorique, la critique, sont autant de branches sortant du même tronc et forment ce que l’on peut appeler sans trop d’emphase l’empire des lettres ; mais c’est par l’art d’écrire que les sciences elles-mêmes, la physique, la chimie, l’astronomie, l’histoire naturelle et jusqu’aux mathématiques, se popularisent et font entrer leurs découvertes dans le courant des connaissances générales. […] On se plaint de leur inexactitude, de leur partialité, de la légèreté avec laquelle ils parlent de ce qu’ils savent et quelquefois de ce qu’ils ignorent : que l’on mette en regard tout ce qu’ils ont détruit de préjugés et d’erreurs, répandu d’idées saines et de connaissances utiles ; que l’on veuille bien calculer tout ce qu’il faut aux écrivains des journaux et des revues de justesse dans l’esprit, de promptitude dans le coup d’œil, de clarté dans le style, pour mettre à la portée de tant de milliers de lecteurs comme un résumé perpétuel de ce qu’enfantent chaque jour les lettres, les sciences et les arts ! […] L’élite des esprits sera moins brillante ; mille et mille esprits sortiront de leur indigence intellectuelle et, dans ce genre aussi, la petite propriété, héritant de la grande, deviendra le plus ferme rempart de la société, qui n’est mise en péril que par ceux qui ne possèdent rien dans le champ des connaissances et des idées. […] La connaissance de la musique et des grands maîtres de cet art lui fournit une veine de comparaisons et d’effets qui ne sont pas à la disposition des poëtes, ordinairement médiocres dilettanti.
Les connaissances, les groupes, les journaux sont dans l’ignorance de la vérité. […] Les instinctifs, — c’est ainsi qu’il les appelle, — sans conscience du sentiment qui les mène, doivent commander une obéissance, qui n’est pas due à la science, à la connaissance, à l’étude, à la réflexion. […] En chemin, revue des morts de notre connaissance… Un aimable type de vieil homme distingué.
On voit que Duclos et Marmontel en eurent connaissance, et en firent un ample usage dans leurs travaux d’historiographes.
Un personnage tout à fait fantastique, un agent de la police, nommé Javert, homme droit comme l’éclair dans son but, serpentant comme lui dans ses moyens, ferme dans son devoir comme la conscience, ancien garde-chiourme, chasseur de bêtes fauves pour en défendre la société, a cru reconnaître dans Valjean, qu’on lui a signalé, un ancien forçat de sa connaissance à Toulon ; il le dénonce à Paris, à l’autorité protectrice des honnêtes gens.
Virieu et moi, nous étions souvent en froid avec lui ; il nous était trop supérieur en intelligence et en connaissance du monde pour être notre égal.