Je ne serai jamais inquiète des contes qui iront à Vienne tant qu’on vous en parlera ; vous connaissez Paris et Versailles, vous avez vu et jugé. […] D’autres fois une femme de chambre, un garçon de chambre, entrent pour une commission de Mesdames ; Votre Excellence connaît notre Cour : quel conte ne ferait-on pas si on m’avait trouvé lisant des papiers ! […] Personne ne peut connaître et apprécier comme moi l’honnêteté de son âme, le charme et la vérité unique de son caractère. » Si l’on n’avait pour tout document que cette correspondance, on croirait sérieusement à une retraite prochaine de l’abbé. […] Elle a assez fait connaître dans toutes les occasions qu’elle ne veut être ni gouvernée ni dirigée, ni même guidée par qui que ce soit : c’est le point sur lequel toutes ses réflexions paraissent jusqu’à présent s’être concentrées. […] Mais que la vérité est donc chose délicate à connaître, et comme il nuit ensuite de la trop bien savoir à qui voudrait créer et imaginer !
Mais dans cette alternative de procédés contraires, Napoléon, qui connaissait les hommes, oubliait trop cependant que s’il est des bienfaits qui obligent, il y a des insultes qui aliènent à jamais et qui délient. […] Mais celui-ci fut pris par un détachement de cosaques ; l’empereur ne connut pas le message, et je revins à Paris prendre place dans la commission qui organisait le retour des Bourbons. » Et voilà bien la différence qu’il y a entre un marmiton politique et un maître d’hôtel habile et consommé. […] Il disait de lui : « C’est encore l’homme qui connaît le mieux ce siècle et le monde, les cabinets et les peuples. […] C’est la même conduite que pour l’affaire du duc d’Enghien ; moi, je ne le connaissais pas ; c’est Talleyrand qui me l’a fait connaître (l’empereur prononce toujours Taïllerand). […] C’est lui qui m’a fait connaître l’endroit où il était, et, après m’avoir conseillé sa mort, il en a gémi avec toutes ses connaissances (l’empereur se remet à marcher, et, d’un ton calme, après un moment de silence)… Je ne lui ferai aucun mal ; je lui conserve ses places ; j’ai même pour lui les sentiments que j’ai eus autrefois ; mais je lui ai retiré le droit d’entrer à toute heure dans mon cabinet.
Né en 1799, il avait quinze ans à la chute de l’Empire ; il a donc connu et senti l’époque impériale avec cette clairvoyance et cette pénétration de coup d’œil particulière à l’enfance, et que la réflexion achèvera ensuite, mais dont rien n’égalera la jeune lucidité. […] Ainsi ces trois époques de physionomie si diverse qui constituent le siècle arrivé à son milieu, M. de Balzac les a connues et les a vécues toutes les trois, et son œuvre en est jusqu’à un certain point le miroir. […] Non, Homère ni Phidias n’ont pas vécu ainsi en concubinage avec la Muse ; ils l’ont toujours accueillie et connue chaste et sévère. […] je l’ai connue, je l’ai vue. […] Il connaissait en fureteur tous les magasins de bric-à-brac de l’Europe, et il en discourait à merveille.
Placée dans un couvent à Niort, puis à Paris, élevée par charité, la jeune d’Aubigné, devenue tout à fait orpheline, connut à chaque instant tout le poids de la dépendance. […] C’est vers ce temps qu’elle connut Scarron le cul-de-jatte, homme d’un esprit si gai et qui passait alors pour l’avoir délicat. […] Elle y consentit et en donnait assez naïvement la raison : « J’ai mieux aimé l’épouser qu’un couvent. » Elle n’a jamais parlé de ce « pauvre estropié » qu’avec convenance, estime, comme d’un homme qui avait de la probité et une bonté d’esprit peu connue de ceux qui ne le prenaient que par son enjouement. […] Je ne connaissais ni le chagrin, ni l’ennui ; j’étais libre. […] Le roi, qui venait voir ses enfants, connut donc Mme Scarron ; mais le premier effet qu’elle produisit sur lui ne fut point favorable : « Je déplaisais fort au roi dans les commencements.
Je crus les cieux ouverts quand je me vis à la Cour ; je n’en connaissais guère toutes les amertumes. […] Le fait est que d’Antin, connu et apprécié pour des talents militaires distingués, n’était point un foudre de guerre. […] Au reste, il se connaissait à merveille, et il nous a dit son dernier mot dans le passage qui suit, et où il se pourchasse lui-même dans ses replis et ses déguisements : Au bout de tout cela, j’entre dans ma cinquantième année (1714). […] Voilà l’homme connu ; après un tel aveu que pourrait-on ajouter ? […] Il est de ceux qui, mieux connus, regagnent quelque chose dans l’estime ou du moins dans la pitié.
Le président de Brosses, avec un esprit prodigieux, un goût vif et fin, et des parties de génie, n’est pas connu aussi généralement qu’il devrait l’être. […] Mais, pour le mieux connaître, il est plus simple de le suivre dans son voyage d’Italie. […] On ne peut quitter Rome quand on y est resté au-delà de quelques semaines ; c’est un charme connu de tous les voyageurs, et auquel de Brosses n’échappe pas : « Car il faut que vous sachiez, écrit-il aux amis de Dijon, que les gens ne sont jamais croyables quand ils disent qu’ils vont partir de Rome. […] S’il y avait dans ce portrait quelque chose d’un peu moqueur et d’un peu léger pour de Brosses, celui-ci, sans y viser, l’aurait bien rendu à Diderot ; car, s’étant figuré d’abord, avant de le connaître, qu’il allait trouver en lui une furieuse tête métaphysique, il écrivait, après l’entrevue et au bout de quelques visites : C’est un gentil garçon, bien doux, bien aimable, grand philosophe, fort raisonneur, mais faiseur de digressions perpétuelles, Il m’en fit bien vingt-cinq hier, depuis neuf heures qu’il resta dans ma chambre jusqu’à une heure. […] Turgot, qu’il avait connu et qu’il estimait, ne le rassurait que médiocrement en qualité de ministre : « Je le connais fort, écrivait de Brosses en apprenant son élévation ; homme honnête, instruit, dur et tranchant, encyclopédiste, grand sectateur de la philosophie nouvelle. » Et ailleurs : C’est une terrible besogne.
Sayous, si honorablement connu comme éditeur et rédacteur fidèle des Mémoires de Mallet du Pan, continue aujourd’hui en France d’intéressantes études littéraires qu’il avait autrefois commencées à Genève. […] Les deux volumes, qui embrassent cette littérature française à l’étranger durant tout le cours du xviie siècle, nous fourniront plus d’un secours et d’un prétexte pour revenir nous-même vers quelqu’un de ces personnages que l’auteur nous fait mieux connaître, et qu’il éclaire par ses recherches nouvelles ou par ses fins aperçus. […] Il y a ici, dans la carrière de saint François de Sales, une première partie active, militante, chevaleresque, où cette douceur qu’on lui connaît se montre revêtue de vigueur et dans tout son éclat de courage ; il nous apparaît comme un missionnaire généreux et vaillant du temps de saint Louis. […] Il vit Henri IV, qui se connaissait en hommes et qui eut aussitôt la pensée de ravir à la Savoie ce prélat utile et charmant. […] Sur la réputation, par exemple, dans ses rapports avec l’humilité, il dira : La réputation n’est que comme une enseigne qui fait connaître où la vertu loge : la vertu doit donc être en tout et partout préférée.