Malgré la condition imposée par Gélon (480), dans la guerre contre Aga-thocles (309) on brûla, selon Diodore, 200 enfants, et quant aux époques postérieures, je m’en rapporte à Silius Italicus, à Eusèbe, et surtout à saint Augustin, lequel affirme que la chose se passait encore quelquefois de son temps. […] Dans la modeste condition où je vis, c’était déjà un grand luxe que d’en avoir un, et je n’y ai été amené d’assez bonne heure que par une faiblesse de vue et comme une tendresse d’organes qui se lassait aisément et m’obligeait à user d’autrui.
Il a le soin et l’humanité, tout le long de son histoire, de se préoccuper du peuple, de la situation qui lui est faite, des progrès de sa condition ou de la continuité de ses misères. […] Il a tout changé pour elle, patrie, condition, figure, esprit.
Reçu à l’Académie le 15 juin 1693, époque où il y avait déjà eu en France sept éditions des Caractères, La Bruyère mourut subitement d’apoplexie en 1696 et disparut ainsi en pleine gloire, avant que les biographes et commentateurs eussent avisé encore à l’approcher, à le saisir dans sa condition modeste et à noter ses réponses145. […] Il est vrai que ses mille écus de pension comme homme de lettres de M. le Duc et le logement à l’hôtel de Condé lui procuraient une condition à l’aise qui n’a point d’analogue aujourd’hui.
La prison avec son étroit espace, son manque d’air et d’exercice, même lorsqu’une administration indulgente y apporte des facilités, même quand une maison de santé est accordée comme je l’ai vu autrefois pour l’estimable et respectable abbé de Gazalès, une prison, pour peu qu’elle se prolonge, est pour un homme jeune, actif, puissant (je le prends dans les meilleures conditions), une atteinte aux sources de la santé et de la vie, une atteinte quelquefois au tempérament. […] Boinvilliers a développé devant vous avec l’éloquence inflexible de la logique et des chiffres, ce qui n’est que la vérité la plus exacte : c’est que, si l’on a fait quelque chose pour la diminution du droit du timbre, on a fait trop peu ; le dégrèvement est trop faible : on n’a pas tenu compte des dures conditions qui pèsent sur cette entreprise morale appelée journal et qui devrait surtout porter une idée.
Cette liberté au fond n’est donc qu’un vain mot ; le sauvage seul peut dire : « Je suis libre », mais à condition d’être sauvage et d’être seul, c’est-à-dire esclave de sa misère et des éléments. […] IV Mais si on entend par ce mot de liberté la participation d’un plus grand nombre de sujets ou de citoyens au gouvernement, soit par la pensée exprimée au moyen de la presse ou dans les conseils, soit dans les élections, soit dans les délibérations, soit dans les magistrats, aucun doute alors que cet exercice du commandement social attribué par les constitutions au peuple, ne soit, quand le peuple en est capable par ses vertus et par ses lumières, une excellente condition de progrès moral, de dignité et de grandeur humaine.
Pourquoi donc le cœur serait-il sans force contre ces conditions de la vie ? […] À la mort de Créthée, Pélias usurpa le trône d’Iolchos au détriment d’Æson, son frère aîné ; et quand Jason, fils d’Æson, revendiqua la couronne, son oncle Pélias, avant de la lui rendre, lui imposa la condition de rapporter en Grèce la toison d’or qui se trouvait en Colchide.
Enfin ne serait-il pas réellement démocratique, en rétablissant dans son intégrité l’enseignement du latin, de le rendre accessible à tous les enfants, quelle que soit leur condition, qui sont aptes à le recevoir ? […] [Conclusion] Le Temps (du 8 avril) a publié, à propos de notre questionnaire, un article, dont nous détachons ce passage : Si l’égalité absolue, géométrique implique la suppression des humanités et de bien d’autres choses encore, cet égalitarisme outrancier n’est pas nécessairement contenu dans l’idée d’une démocratie, parce qu’une démocratie qui veut vivre doit, comme tout autre régime, se plier aux conditions de la vie.