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371. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

Il avait commencé par traduire les romans grecs, les Amours de Théagènes et Chariclée (1547), Daphnis et Chloé (1550). […] Au livre des Essais commence cette suite de chefs-d’œuvre qui sont comme autant d’images complètes, quoique diverses, de l’esprit français. […] Sur la fin du siècle toutefois, on commence à le lire, et on le juge mieux. […] », question commode, pour les jours où notre conscience et notre passion se disputent à chances égales, ou plutôt quand la passion commence à prendre le dessus. […] Ce sont de ces livres qui commencent et finissent à toutes les pages ; on le rouvrira dix fois au même feuillet sans le trouver ni moins nouveau, ni moins inattendu.

372. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Quand je commencerai à germer, vous aurez fini de pourrir. […] [Émile Trolliet] Commençons par un mort. […] Le xixe commence peut-être le cycle de la littérature historique. […] Quand j’ai repris ma lecture, j’ai commencé prudemment à la phrase suivante. […] J’aime mieux louer les progrès du cher enfant qui « commence à comprendre la vérité de ces formules apprises au collège ».

373. (1857) Cours familier de littérature. III « XVe entretien. Épisode » pp. 161-239

Je commence à reprendre des forces dans les membres, pas encore assez dans le cœur : cependant vous connaissez ce cœur ; il est élastique, il fléchit, il ne rompt pas. « Le cœur est un muscle », disent les physiologistes. […] Le vent du midi avait redoublé d’haleine à mesure que le soleil était monté sous le ciel ; il avait pris les bouffées et les rafales d’une tempête sèche ; depuis que le soleil avait commencé à redescendre vers le couchant, il avait balayé comme un cristal le firmament ; il faisait rendre aux bois, aux rochers, et même aux herbes, des harmonies qui semblaient mêlées de notes joyeuses et de notes tristes, d’embrassements et d’adieux, de terreur et d’enthousiasme ; il amoncelait en tourbillons les feuilles mortes, et puis il les laissait retomber et dormir en monceaux miroitants au soleil : ce vent avait dans les haleines des caresses, des tiédeurs, des sentiments, des mélancolies et des parfums qui dilataient la poitrine, qui enivraient les oreilles, qui faisaient boire par tous les pores la force, la vie, la jeunesse d’un incorruptible élément. […] » reprit-il avec un étonnement qui commençait à s’apaiser. « Ah ! […] Je passe des heures entières à écouter près des ruches les mouches à miel qui commencent à bourdonner sous la paille, et qui sortent une à une, en s’éveillant, par leur porte, pour savoir si le vent est doux et si le trèfle commence à fleurir. […] jamais je ne m’ennuie ; et puis, quand je commence à m’ennuyer, n’ai-je pas cela ? 

374. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

Le Vieillard et les trois Jeunes Hommes est presque d’une haute moralité, point encore tout à fait, il est bien certain que c’est seulement un conseil de sagesse, de prudence, de discrétion et de modestie, mais toutes ces choses, si elles ne sont pas des vertus, commencent à être de très belles qualités, et des demi-vertus si Ion peut ainsi dire. […] Ce n’est pas une bonne qualité pour une femme d’être savante ; et c’en est une très mauvaise d’affecter de paraître telle. » Voilà la petite semonce par laquelle commencent les lettres de La Fontaine à sa femme ; voilà qui nous porte déjà à croire que ce sont bien des lettres domestiques, des lettres familiales que La Fontaine a écrites là. […] À peine eus-je fait dix ou douze pas que je me sentis forcé par une puissance secrète de commencer quelques vers à la louange du grand Armand. […] Pour aller jusqu’en Limousin, il traversait des pays qui n’ont rien du grand pittoresque, et là même où la montagne commence, c’est-à-dire en Limousin, je ne sais par quel hasard, ou je ne sais par quelle décision de la fatalité, son voyage s’arrête, ou du moins la relation de son voyage s’arrête, de sorte qu’on ne peut savoir si La Fontaine a été frappé par l’aspect puissant et robuste des montagnes. […] Le portrait de sa cousine Pidoux est intéressant surtout pour MlIe de La Fontaine, mais il est curieux parce qu’il est bien fait, gracieux, aimable, et puis, il est aussi curieux comme caractéristique des goûts de La Fontaine et de sa façon, je ne dirai pas de s’enamourer, mais enfin de commencer l’évolution d’un certain sentiment à l’égard d’une beauté.

375. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre II. Définition. — Énumération. — Description »

Mais la difficulté commence sur la chose : quand a-t-on de trop ? […] Dans les âges suivants on commence à prendre son pli, les passions s’appliquent à quelques objets, et alors celle qui domine ralentit du moins la fureur des autres : au lieu que cette verte jeunesse n’ayant rien encore de fixe ni d’arrêté, en cela même qu’elle n’a point de passion dominante par-dessus les autres, elle est emportée, elle est agitée tour à tour de toutes les tempêtes des passions, avec une incroyable violence. […] Mais où la vraie difficulté commence, c’est pour décrire une sensation, une passion, un état d’âme que l’on n’a point ressenti soi-même.

376. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VII. La littérature française et les étrangers »

Ainsi c’est par l’Angleterre que commence cette universelle domination de l’esprit français, qui sera l’un des faits les plus considérables de notre histoire littéraire et sociale au xviiie  siècle. […] Sans doute, à la fin du siècle, les œuvres des Allemands commencent à pénétrer chez nous : on adapte, on traduit leurs drames, on s’enthousiasme pour le Werther de Gœthe589, pour les idylles de Gessner. […] L’abbé Haynal avait commencé une correspondance que Grimm continua de 1753 à 1773.

377. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXI » pp. 338-354

Cette année commença par une révolution dans le service de la maison de la reine. […] Il nous donne encore cette journée pour nous remettre des fatigues du voyage ; demain il commencera ses remèdes. […] Cette anecdote ne peut être qu’antérieure à acquisition de Maintenon, puisque madame de Maintenon y est appelée madame Scarron, et ne peut être antérieure à l’époque où l’on a commencé à voir les enfants et la gouvernante à la cour.

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