Je suppose donc qu’on ait à lire quelque chose de Théophile Gautier devant Bernardin de Saint-Pierre, ce grand juge du pittoresque, et un juge difficile, aisément mécontent ; voici la page que je choisirais : « La route s’élevait en faisant de nombreux zigzags. […] L’endroit le plus étudié du livre et le plus caressé, s’il est permis encore une fois de choisir dans une peinture aussi continue, c’est Grenade et ses merveilles, l’Alhambra et le Généralife. […] Apprécions de même chez Théophile Gautier, parlant sur le cercueil de Fiorentino (il n’a pas choisi l’occasion), la charmante et si distinguée définition du métier de feuilletoniste (Moniteur du 5 juin 1864).
Mais qui choisir ? […] Il fit comme cet homme qui, assis à table entre Mme de Staël et Mme Récamier, s’échappa à dire : « Me voilà entre l’esprit et la beauté. » Ce qui fit dire à Mme de Staël, relevant la sottise : « C’est la première fois qu’on médit que je suis belle. » Le duc d’Antin, faisant allusion au projet qu’on avait un moment suggéré à M. le Duc de marier le roi avec la plus jeune de ses sœurs, s’oublia à dire (ou à peu près) qu’ayant à choisir entre les grâces mêmes et la vertu, le prince n’avait cherché que cette dernière. […] Elle se dit bien vite qu’il serait heureux pour elle, au milieu de ce monde méchant et corrompu, de pouvoir se faire une petite société d’honnêtes gens et sûrs ; et en effet, lorsqu’elle les aura une fois distingués et choisis, elle s’y tiendra avec une fidélité inviolable.
Tantôt il choisit un sujet exceptionnel, invente de l’absurde et tente par des analyses captieuses de le rendre vraisemblable. […] … Tout homme énergique au dieu Terme est pareil et nul ne choisit les fatalités qui le paralysent : la gaine de Léon Bloy est faite de je ne sais quel fumier incrustant et tenace. […] Il lui faut alors un modèle : il a choisi Sarcey.
Toujours société choisie ; Et, ce qui me paraît surprenant et nouveau, Grand monde et bonne compagnie ! […] [NdA] On lit dans le portrait de M. le Duc, tracé par Saint-Simon : « D’amis, il n’en eut point, mais des connaissances plus familières, la plupart étrangement choisies, et la plupart obscures comme il l’était lui-même autant que pouvait l’être un homme de ce rang. Ces prétendus amis le fuyaient, il courait après eux pour éviter la solitude, et, quand il en découvrait quelques repas, il y tombait comme par la cheminée, et leur faisait une sortie de s’être cachés de lui. » Il n’est pas à croire que Regnard fût de ces prétendus amis qui fuyaient M. le Duc, mais il était de ces connaissances familières et encore obscures que celui-ci recherchait, et on conviendra que ce n’était pas une des moins bien choisies.
En tout cas, ne nous dissimulons pas qu’elle serait fort difficile à faire, car les cas de rythmique, choisis déjà dans la langue par les vers-libristes, sont nombreux, il en est de ténus, de délicats, il en est d’éphémères. […] Mais il y a intérêt à ce que parmi les poètes, surtout parmi les plus jeunes, ceux qui ayant trouvé le vers libre installé, et vis-à-vis de lui, en excellente posture, la réaction parnassienne, ou le Parnasse renouvelé et progressiste (comme vous voudrez) qu’on lui opposait, quelques-uns des plus doués aient choisi le vers libre. […] Nos jeunes confrères indiquent dans leur désir d’un instrument rythmique plus libre qu’il est inutile d’attribuer un sexe aux rimes, ils expliquent comment on peut dissoner sur les vieilles habitudes en prolongeant les masculines sur les féminines pour résoudre au gré de l’alternance classique, mais au moment choisi par le poète, ce qui donne un effet agréable de surprise euphonique ; ils citent les allitérations et les arabesques de voyelles, et signalent l’existence d’équilibres phonétiques, plus curieux parfois que l’allitération et l’assonance pure (l’allitération qui n’a pas l’air d’allitérer)… bref tous moyens employés pour remplacer une symétrie au métronome, dure et pesante, par une symétrie très complexe, consistant non point dans la répétition régulière en coups de marteau de forge des mêmes sonorités, mais dans des effleurements ingénieusement variés des sonorités semblables à des intervalles dictés non plus par l’arithmétique, ou plutôt la numération, mais par un instinct de musicien qui manierait tantôt des leitmotiv, tantôt des rappels de timbre.
Il est du reste, souvent, très aimable à travers cette légère affectation et, sauf une certaine irritabilité qui lui est venue, comme par contagion, des poètes eux-mêmes, il est sociable, bon causeur avec un langage choisi, et épouse généralement les causes nobles. « Ô poète ! […] Il n’est pas très vivant, comme on dit, mais il est comme s’il avait choisi une fois pour toutes entre le vivant et l’éternel, et c’est l’éternel qu’il a choisi.
. — Il sera procédé aux mesures prescrites par les titres ii et suivants de la loi du 3 mai 1841 aussitôt après la promulgation de la présente loi. » Après cette consécration définitive de « l’exvoto de la France », le terrain fut acheté, le plan choisi au concours, et les travaux commencèrent. […] Encore une fois, c’est définitivement qu’il faut choisir entre le papisme et la pensée libre. […] La banalité et le mauvais goût triomphent ici comme dans l’art religieux du quartier Saint-Sulpice, nous prouvant que pour abriter un symbole de décadence, il ne pouvait être choisi qu’un style pareillement dégénéré.