Fata canit, foliisque notas et nomina mandat ; ………… Illa manent immota locis……… Virgil., Æn., lib. iii. Avertissement sur cette seconde édition Les feuilletons de Geoffroy avaient obtenu un succès si prodigieux, et avaient même exercé une telle influence sur la littérature, qu’il eût été dommage de les laisser tomber dans l’oubli : c’eût été une véritable perte ; car ils contiennent ce qu’il y a de mieux pensé sur notre théâtre, et présentent en même temps un livre aussi agréable qu’instructif. Quelques personnes, qui, dans le temps, les avaient lus avec la légèreté que l’on met à parcourir un journal, ont pu croire qu’ils n’avaient que cet intérêt du moment que l’on trouve ordinairement dans les feuilles périodiques ; elles se sont trompées : Geoffroy, devenu journaliste, écrivait chaque jour et semblait écrire à la hâte ; mais ses études étaient faites d’avance, et il disait avec facilité, et dans l’instant commandé, ce qu’il savait depuis longtemps et ce qui avait fait l’objet principal de ses méditations littéraires.
Tout est dit sur la pureté, sur la précision, sur l’élégance charmante du style de Télémaque ; on le considère avec raison comme un des chefs-d’œuvre les plus parfaits de la langue. […] Si, d’un autre côté, le peintre virgilien d’Antigone et d’Eurydice, l’imagination rêveuse et charmante, l’irréprochable écrivain, le poète naïf et inspiré, n’a pas conquis la popularité littéraire, c’est que ses tableaux recouvrent des idées profondes ; c’est que ses personnages représentent autre chose que des sentiments. […] Esprit charmant et facile sous sa lenteur apparente, ayant vécu de la vie des affections, capable d’attendrir et de charmer cette classe de lecteurs que rebutent les œuvres trop sérieuses, il ne voulut pas chercher auprès d’eux la popularité. […] Mais la poésie devait jeter encore un vif éclat sur la langue française, et au moment même où le style et la forme poétique semblaient le plus complètement ruinés parmi nous, un charmant génie, né sous le ciel de la Grèce, allait renouveler le trésor de notre imagination en puisant dans cette source éternelle du beau que nous garde l’antiquité hellénique ; André Chénier retrouvait la forme du vers, au moment où Chateaubriand allait ressusciter parmi nous, avec le sentiment religieux, le principe même de la pensée poétique.
Il ne manque pas, dans nos bibliothèques, d’œuvres distinguées, d’œuvres délicates, d’œuvres charmantes qui nous surprennent, quand par hasard nous les ouvrons, celles-ci par ce que l’on y respire encore de fraîcheur ou de grâce, et d’autres par d’autres mérites : l’Ourika de Mme de Duras, par exemple, ou, si vous le voulez, la Valérie de Mme de Krüdener. […] Mais de quel style surtout, Mesdames et Messieurs, ces premières pièces étaient écrites ; — si naïf dans son air d’archaïsme, si charmant dans son hésitation, si amusant, si élégant déjà dans sa préciosité, si gracieux en son contour, avec — dans l’Illusion comique par exemple — ce que l’on demandait encore alors de verve copieuse ou d’énormité même dans la drôlerie ! […] Ces “brillants gentilshommes de Steinkerque qui chargeaient en habit brodé, braves comme des fous, doux comme des jeunes filles, charmantes poupées d’avant-garde de salon et de cour” ; ces grandes dames plus coquettes que tendres et moins amoureuses que galantes, ornement et décor pompeux de Versailles et de Marly ; ces poètes encore ou ces hommes de lettres, nourris dès l’enfance au langage des ruelles, débris de l’hôtel de Rambouillet et clients de l’hôtel de Nevers, ils reculaient d’étonnement et d’indignation, quand, tout à coup, dans Andromaque ou dans Bajazet, ils voyaient la passion se déchaîner avec cette violence, l’amour s’exalter jusqu’au crime, et tout ce sang enfin apparaître dessous ces fleurs. […] Je ne pense pas qu’il soit besoin de vous démontrer la réalité de sa baronne ; mais voici, par exemple, son marquis de La Tribaudière, toujours entre deux vins, et ne faisant d’excès que de sobriété… Il s’était appelé le marquis de La Fare, et, autrefois, dans sa première jeunesse, son grand amour pour la charmante Mme de La Sablière avait fait l’étonnement et l’admiration du beau monde : Je fus voir hier à quatre heures après-midi, — nous dit le chevalier de Bouillon dans une lettre à Chaulieu, — M. le marquis de la Fare, en son nom de guerre, M. de la Cochonière, croyant que c’était une heure propre à rendre une visite sérieuse ; mais je fus bien étonné d’entendre, dès la cour, des ris immodérés, et toutes les marques d’une bacchanale complète.
Non ; ce qui nous intéresse surtout, c’est d’apprendre qu’Aristophane ne développe pas d’intrigues, ne peint pas de caractères ; que son comique est une gaieté sans frein et une fantaisie sans bornes, animant, poétisant le tableau des mœurs publiques ; qu’il est tantôt lyrique et tantôt bas, à la fois cynique et charmant, tel enfin que Voltaire a pu l’appeler un bouffon indigne de présenter ses farces à la foire , et que Platon a pu dire : les Grâces choisissant un tombeau trouvèrent l’âme d’Aristophane .
Robert s’attacha à reproduire cent fois sur sa toile cette charmante et grave physionomie où la naïveté de l’enfance luttait avec la première passion de la jeunesse.
« Et pendant qu’ainsi dans sa couchette la belle enfant se désole, le sein brûlant de fièvre et frémissant d’amour, des premiers temps de ses amours pendant qu’elle repasse les charmantes heures et les moments si clairs, lui revient tout à coup un conseil de Vincent.
Il lui fit épouser une jeune fille charmante et tendre qui fut pour lui comme une seconde jeunesse en son cœur.