Homère et Ossian ont chanté les plaisirs de la douleur : κρυεροῦ τεταρπώμεσθα γοίο, the joy of grief .
Les yeux du voyageur viennent d’abord s’attacher sur cette flèche religieuse, dont l’aspect réveille une foule de sentiments et de souvenirs : c’est la pyramide funèbre autour de laquelle dorment les aïeux ; c’est le monument de joie où l’airain sacré annonce la vie du fidèle ; c’est là que les époux s’unissent ; c’est là que les chrétiens se prosternent au pied des autels, le faible pour prier le Dieu de force, le coupable pour implorer le Dieu de miséricorde, l’innocent pour chanter le Dieu de bonté.
Comme le vers chante, caresse, murmure et supplie ! […] L’orgueil britannique y chante à pleine gorge. […] Ce n’est pas lui encore qui chantera l’ode triomphale de la race aux cheveux roux. […] Elle ne chante plus, elle incante. […] Quillard, Mikhaël et Herold chantaient les Héros et les Dieux.
1835 Autrefois dans les temps antiques, ou même en tout temps, à un certain état de société commençante, la poésie, loin d’être une espèce de rêverie singulière et de noble maladie, comme on le voit dans les sociétés avancées, a été une faculté humaine, générale, populaire, aussi peu individuelle que possible, une œuvre sentie par tous, chantée par tous, inventée par quelques-uns sans doute, mais inspirée d’abord et bien vite possédée et remaniée par la masse de la tribu, de la nation. […] Comment l’affection, le mal sacré de l’art, la science successive de la vie et ses mécomptes, ont-ils par degrés amené en lui cette transformation ou du moins ce dédoublement du poëte en savant, de celui qui chante en celui qui analyse ? […] Il avait chanté (bien rarement, il est vrai, — une seule fois dans le Trappiste) la légitimité, et il se demandait pourquoi. […] Trop préoccupé du Cénacle qu’il avait chanté autrefois, il lui a donné dans ma vie littéraire plus d’importance qu’il n’en eut, dans le temps de ces réunions rares et légères.
Il chante la sainte Vierge dans un fort beau cantique : Je ne veux plus aimer que ma mère Marie, ……………………………………………………. […] Il regrette de n’être pas né du temps de Louis Racine et de Rollin, quand les hommes de lettres servaient la messe et chantaient aux offices, Quand Maintenon jetait sur la France ravie L’ombre douce et la paix de ses coiffes de lin. […] Et j’ai revu l’enfant unique Et tout mon sang chrétien chanta la chanson pure. […] Maintenant si le poète chante pour être entendu de lui seul, c’est bon, n’en parlons plus.
Voilà pourquoi l’homme sincère se passionne si fort et s’épuise en adorations devant la vie naïve, devant l’enfant qui croit et sourit à toute chose, devant la jeune fille qui ne sait pas qu’elle est belle, devant l’oiseau qui chante sur la branche uniquement pour chanter, devant la poule qui marche, fière, au milieu de ses petits. […] Le roi, suivi par son ministre et son grand prêtre, s’avança vers l’ermitage, animé du désir de voir le saint homme, trésor inépuisable de science religieuse ; il regardait le solitaire asile, pareil à la région de Brahma ; il entendit les sentences mystérieuses, extraites des Védas, prononcées sur un rythme cadencé… Ce lieu rayonnait de gloire par la présence d’un certain nombre de brahmanes… dont les uns chantaient le Samavéda, pendant qu’une autre troupe chantait le Bharoundasama… Tous étaient des hommes d’un esprit cultivé et d’un extérieur imposant… Ces lieux ressemblaient à la demeure de Brahma.
Ils chantaient la gloire même et les triomphes de cette récente et gigantesque époque la plus guerrière qui ait été. […] Comme ce dernier il a sa Camille ; il la chante et a des tons de Properce dans l’ardeur de ses peintures.