L’ode est intitulée : À Daphné sur la fuite de ses charmes ; c’est une consolation tirée de la ruine des empires et des changements insensibles des choses de la terre : Tout change, ô ma Daphné ! […] Après les premières stances, il n’insiste plus sur cette seconde beauté préférable ou encore enviable de la maturité ; il accorde que le Temps triomphe, et qu’il renverse les grâces fragiles comme il change et détruit tout ce qui se succède incessamment sur cette scène toujours renouvelée de la nature ou de l’histoire.
Le ciel change sa face où circulent les mondes, Toi seule tu ne changes pas.
On cause, on rit fort bien avec elle. » Madame Scarron, pour donner le change aux curieux que sa retraite aurait pu mettre en campagne, prit avec elle la petite d’Heudicourt, et parut se charger de son éducation. […] On ne peut reprocher un anachronisme à un Roman historique ; cependant la transposition de certains faits en change tout-à-fait le caractère et leur fait perdre l’importance qu’ils tiennent souvent de leur enchaînement à d’autres qui suivent ou qui précèdent.
Les Libraires, au commencement de l’année 1723, refusèrent d’imprimer le Journal des sçavans, faute de débit ; &, l’année suivante ils changèrent d’avis. […] Mais personne ne prit le change, & l’on n’a pas manqué de comprendre la Voltairomanie dans la liste qu’on a donnée récemment de tous ses ouvrages.
Les formes connues changent à son égard : ses révolutions sont tour à tour racontées avec la trompette, la lyre et le chalumeau ; et le style de son histoire est lui-même un continuel miracle, qui porte témoignage de la vérité des miracles dont il perpétue le souvenir. […] C’est là que la sublimité des prophètes se change en une tendresse non moins sublime ; c’est là que parle l’amour divin, c’est là que le Verbe s’est réellement fait chair.
En passant de la palette sur la scène entière de la composition, la couleur est modifiée, affaiblie, rehaussée et change totalement d’effet. […] Les fruits, les fleurs changent sous le regard attentif de la Tour et de Bachelier ; quel supplice n’est donc pas pour eux le visage de l’homme, cette toile qui s’agite, se meut, s’étend, se détend, se colore, se ternit selon la multitude infinie des alternatives de ce souffle léger et mobile qu’on appelle l’âme ?
Vont-ils s’exclamer et crier qu’on leur a changé leur Taine en nourrice ! […] C’est lui-même, Taine, le critique littéraire qui s’était si agréablement balancé entre Tite-Live et La Fontaine ; lui, les lunettes professorales du palais des Beaux-Arts et le binocle des Musées d’Italie ; lui, le poète fantaisiste des petits cochons roses, c’est lui-même qui a renoncé à la littérature, au binocle, aux petits cochons, à la fantaisie, qui s’est changé en philosophe ardu et qui a pris pour nourrice la philosophie au lait d’ânesse !