Que les personnages restent d’accord avec eux-mêmes, mais que les faits et les idées tourbillonnent autour d’eux, qu’il y ait un perpétuel renouvellement de l’idée mère, que ce vent qui apporte des éclairs souffle sans cesse, c’est la loi des grandes œuvres.
Depuis quand, en poésie, le sens strictement analytique cesserait-il d’être donné pour sens psychologique ?
Cette douleur a été réservée à ceux qui vivent longtemps, que leur foyer, sans cesse décimé par de nouveaux trépas, condamne à vieillir dans une perpétuelle tristesse et sous des noirs vêtements de deuil !
Beauzée Articles de l’Encyclopédie Compilation établie à partir de l’édition numérisée de l’ARTFL Beauzée, articles de l’Encyclopédie FORMATION Formation (Grammaire) FORMATION, s.f. terme de Grammaire, c’est la maniere de faire prendre à un mot toutes les formes dont il est susceptible, pour lui faire exprimer toutes les idées accessoires que l’on peut joindre à l’idée fondamentale qu’il renferme dans sa signification.
C’est le voyage sentimental, où les aspects sans cesse se renouvellent et nous confirment dans le choix fait antérieurement. […] Si pourtant nous examinons de près la biographie des personnages qui ont fait figure dans l’histoire littéraire, et par l’élan de leurs appétitions créé l’état d’esprit romantique, il nous est aisé de discerner le point où le Rêve se sépare de la Réalité, la limite où le héros imaginaire cesse de se confondre avec le prototype vivant dont il reçut l’être.
Au douzième siècle, c’est la légende celtique, le cycle de la Table Ronde, à quoi on rattacha Tristan qui rénove la chanson de geste ; puis la légende grecque, Eneas, Alexandre ; puis la courtoisie provençale avec Chrestien de Troyes ; plus tard, ce sont les fabliaux, qui viennent de loin, du fond de l’Orient, et jusqu’à la Renaissanc où il gonfla en torrent, l’afflux étranger ne cessa d’enrichir normalement la littérature française, d’en permettre le renouvellement continuel, de multiplier sur la vieille tige les jeunes fleurs. […] Albalat cesse d’éluder la difficulté et n’hésite pas à nous apprendre que Chateaubriand, en écrivant « la palpitation des étoiles », ne fait qu’imiter une expression antérieure, « le scintillement des étoiles ». […] Le danger de l’imitation cesse, quand il n’y a rien à imiter.
Presque tout s’énonce en maximes générales : quelque agités qu’ils puissent être, ils songent toujours plus au public qu’à eux-mêmes : une sentence leur coûte moins qu’un sentiment… » — « Tout cela vient de ce que le Français ne cherche point sur la scène le naturel et l’illusion, et n’y veut que de l’esprit et des pensées. » Rousseau fait aux spectateurs un autre reproche qui n’a point cessé d’être juste et dont nous pourrions encore faire notre profit : « L’acteur, pour eux, est toujours l’acteur, jamais le personnage qu’il représente. […] Un drame, où il avait représenté un manant qui fait la leçon à LouisXIV et prophétise 89, l’avait mis en telle évidence, qu’on lui fabriquait sans cesse le même rôle ; et sa fonction, maintenant, consistait à bafouer les monarques de tous les pays. […] Dès lors, l’humanité m’est apparue plus variée qu’auparavant ; je me suis intéressé à un plus grand nombre de choses, et il m’a semblé que je cessais d’être un spécialiste, un lettré de Chine, un pédant.