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1254. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — VI »

Il aurait continué à prouver que « le vice interne dont souffre notre société française, c’est l’émiettement des individus, isolés, diminués aux pieds de l’État trop puissant, rendus incapables par de lointaines causes historiques et plus encore par la législation moderne, de s’associer spontanément autour d’un intérêt commun ».‌

1255. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre I. Définition des idées égalitaires »

Centres d’action et de passion, mesures de toutes valeurs et valeurs elles-mêmes absolues, nous posons les personnes humaines comme seules véritables causes et fins : à elles seules, par suite, les notions de devoir et de droit nous paraissent pouvoir s’appliquer, C’est pourquoi nous déclarons que les choses sont « utilisables », et les personnes « respectables » : la notion de à valeur des choses n’entraîne que celles de nos prétentions et de nos pouvoirs sur elles ; la notion de la valeur des personnes entraîne celles de nos devoirs envers elles.

1256. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

Un jour, Delany, son biographe, l’ayant trouvé qui causait avec l’archevêque King, vit l’archevêque en larmes, et Swift qui s’enfuyait le visage bouleversé. « Vous venez de voir, dit le prélat, le plus malheureux homme de la terre ; mais sur la cause de son malheur, vous ne devez jamais faire une question. » Esther Johnson mourut ; quelles furent les angoisses de Swift, de quels spectres il fut poursuivi, dans quelles horreurs le souvenir de deux femmes minées lentement et tuées par sa faute le plongea et l’enchaîna, rien que sa fin peut le dire. « Il est temps pour moi d’en finir avec le monde… ; mais je mourrai ici dans la rage comme un rat empoisonné dans son trou965… » L’excès du travail et des émotions l’avait rendu malade dès sa jeunesse : il avait des vertiges ; il n’entendait plus. […] Vous vous intéresserez aux passions par la sympathie de l’artiste ou par la compréhension du philosophe ; vous les trouverez naturelles en ressentant leur force, ou vous les trouverez nécessaires en calculant leur liaison ; vous cesserez de vous indigner contre des puissances qui produisent de beaux spectacles, ou vous cesserez de vous emporter contre des contre-coups que la géométrie des causes avait prédits ; vous admirerez le monde comme un drame grandiose ou comme un développement invincible, et vous serez préservé par l’imagination ou par la logique du dénigrement où du dégoût. […] Élevé au-dessus de l’une, abaissé au-dessous de l’autre, voyant le mal et le désordre, ignorant le bien et l’harmonie, exclu de l’amour et du calme, livré à l’indignation et à l’amertume, Swift ne rencontre ni une cause qu’il puisse chérir, ni une doctrine qu’il puisse établir967 ; il emploie toute la force de l’esprit le mieux armé et du caractère le mieux trempé à décrier et à détruire : toutes ses œuvres sont des pamphlets. […] IV Le soir de la bataille, ordinairement on se délasse : on badine, on raille, on cause, en prose, en vers ; mais ce soir continue la journée, et l’esprit qui a laissé sa trace dans les affaires laisse sa trace dans les amusements. […] Les trois quarts de nos sentiments sont des sottises, et l’imbécillité de nos organes est la seule cause de notre vénération ou de notre amour.

1257. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Un des plus grands plaisirs intellectuels, n’est-il pas, « partant » des faits, de remonter jusqu’à leurs causes, jusqu’au « général » ? […] Est-ce lui qui est cause de cette sorte de main-mise du mercantilisme sur toutes les formes de la vie moderne, de cette poussée formidable de l’argent, qui rompt les barrages élevés par la paresse, l’orgueil et les préjugés ? […] Le plus souvent, lorsque les héritiers poursuivent des éditeurs qui ont publié sans leur consentement des lettres confidentielles ou non, ils obtiennent gain de cause. […] Et il vous sera loisible aussi d’obtenir, si cette désobéissance vous a causé un préjudice, le bénéfice du bienfaisant article 1382 du Code Civil, disposant que « tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer ». […] Si, en pareille hypothèse la vulgarisation qu’on en fait nous cause un préjudice, n’est-elle pas dès à présent interdite par la loi civile — ou même par le Code pénal ?

1258. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

C’est une jeune fille, qui cause avec sa mère d’un « prétendu » qu’on leur a présenté dans un bal : DORIS … Ah ! […] La jolie façon de plaisanter, et qu’un homme montre d’esprit lorsqu’il vient vous dire : « Madame, vous êtes dans la place Royale, et tout le monde vous voit de trois lieues de Paris, car chacun vous voit de bon œil », à cause que Boneuil est un village à trois lieues d’ici ! […] Vous connaissez cette « cause célèbre » et si par hasard vous l’aviez oubliée, vous en retrouveriez au besoin l’émotion toute palpitante encore, dans les Lettres de Mme de Sévigné. […] Inversement, dans le temps où nous sommes, si la prodigieuse fécondité du roman n’en est pas la seule cause, croyez pourtant qu’elle est bien l’une des causes de la stérilité relative du théâtre depuis tantôt vingt-cinq ou trente ans. […] — La sensibilité : Marivaux, Prévost, Voltaire. — Que toutes ces causes ont détourné Marivaux d’imiter Molière, et l’ont rendu disciple de Racine. — II.

1259. (1874) Premiers lundis. Tome II « Étienne Jay. Réception à l’Académie française. »

Arnault, victime de ce procédé odieux, de le qualifier avec une sévérité de juge ; mais, osons le dire, le goût, dont il a tant été question dans cette séance, ne lui commandait-il pas plus de mesure et de brièveté dans une cause qui est personnellement la sienne ?

1260. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 3. Causes générales de diversité littéraire. »

Causes générales de diversité littéraire.

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