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1041. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

Eli bien, Faust, le chef-d’œuvre de Gœthe, qui n’est pas sorti de sa tête, mais qui y est entré au sortir de plusieurs autres têtes plus inventives que la sienne, n’est pas autre chose (et je n’ai pas la prétention de l’apprendre à personne) que la création légendaire du xve  siècle, pétrie et repétrie déjà par la puissante main de l’énergique Marlowe ; et jamais le cas ne s’est mieux présenté d’appliquer à Gœthe le mot de lui cité plus haut : remaniement et traduction ! […] Mais voilà précisément le cas fâcheux de ce grand Gœthe : il n’a pas la puissance de nous faire vivre fort. […] Or, puisque j’ai lâché ce mot de philosophie, qu’on trouve embusqué derrière tout nom allemand ou toute chose allemande, j’oserai me permettre la généralité suivante, que je vous supplie, vu la grosseur du cas de Gœthe, de me pardonner. […] Et c’est le cas, honteux pour l’humanité, quand il s’agit de Goethe, J’ai vu traîner devant lui le front de Sainte-Beuve.

1042. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

Excepté les enfants et en réservant certains cas, l’étrange ou sinistre théorie des volés et des assassinés ne vaut pas pour lui la pitié que nous lui accordons. […] Dans ce cas, rendu à la vie ordinaire, il pourrait devenir un philosophe libre de répandre ses idées personnelles, peut-être quelque jour un député socialiste d’une nuance nouvelle. […] Un cas de maladie mentale lui a probablement fourni le point de départ du roman, car on y sent percer la vérité, l’emprunt fait à la nature, très habilement mêlés à la fable. […] Mais c’était le cas ou jamais de rétablir la moyenne des années en les confondant. […] En tout cas. le livre est d’une facile et aimable lecture, et c’est cela surtout que j’ai voulu dire.

1043. (1802) Études sur Molière pp. -355

En ce cas ce dénouement n’est pas bon, puisqu’Alceste, loin d’amener la rupture, veut au contraire s’enterrer à la campagne, avec sa perfide, et qu’elle le refuse ; le personnage vertueux serait donc puni : dira-t-on que la pièce est dénouée par le mariage de Philinte et d’Éliante ? […] Peut-être serait-ce ici le cas de s’écrier, Qu’en dirons-nous grands dieux ! […] Le goût mit peu à peu L’Avare à sa véritable place, malgré les jaloux, malgré Racine même ; c’est le cas d’appliquer ici ces deux vers de La Métromanie : Mais à l’humanité, si parfait que l’on fût, Toujours par quelque faible on paya le tribut. […] Dans Arlequin dévaliseur de maisons, pièce italienne, Scapin persuade à Pantalon que la jeune beauté dont il est épris fait un cas singulier de la vieillesse, et Pantalon donne sa bourse à celui qui flatte son amour-propre ; ici, Frosine attaque notre avare avec les mêmes armes, mais il sort vainqueur et sans bourse délier de ce combat terrible. […] Je l’ignore ; en tout cas, celui-ci s’en vengea bien noblement75.

1044. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « M. Denne-Baron. » pp. 380-388

Il ne faudrait point croire toutefois qu’il n’ait pas beaucoup écrit et beaucoup travaillé : c’est le cas de bien des distraits et des rêveurs dans ce siècle assujetti.

1045. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Appendice » pp. 511-516

Dans le cas présent du moins, ce ne sont pas les talents qui ont fait faute ; il n’y a que la direction de ces talents qui ne s’est point rencontrée avec le sens de l’arrêté ; et cette direction elle-même, bien qu’on n’ait pu la comprendre dans l’encouragement proposé, ne mérite point pour cela le blâme.

1046. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « La poésie »

Ce n’eût été sans doute, en aucun cas, devant un auditoire de jeunes filles que la cause aurait pu se plaider ; mais enfin, par convenance comme par principes, M. 

1047. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XIV. Moralistes à succès : Dumas, Bourget, Prévost » pp. 170-180

Votre succès, dont j’aurais tort de suspecter l’aloi (et d’ailleurs, quand vous iriez au-devant de la clientèle, le cas n’est pas pendable), votre succès vient de ce que vous êtes un peu imaginatif, sans envolée fatigante, un peu réaliste, sans floraison de description à donner le mal de tête, et un peu beaucoup érotique.

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