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703. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

— Ne savez-vous pas, continua-t-il en s’adressant à lui-même, ne savez-vous pas que Jupiter a auprès de lui, sur son trône, d’un côté la justice et de l’autre côté Thémis ? […] Il n’a point parlé davantage de plusieurs autres qui leur tiennent de bien près, telles que le gouvernement, l’éducation et les lois spéciales à la classe des laboureurs : or il n’est ni plus facile ni moins important de savoir comment on l’organisera, pour que la communauté des guerriers puisse subsister à côté d’elle. […] En se rangeant de l’un ou de l’autre côté, elle rétablit l’équilibre et empêche qu’aucune prépondérance excessive ne se forme. […] Pour établir ce genre de démocratie et transférer tout le pouvoir au peuple, les meneurs tâchent ordinairement d’inscrire aux rôles civiques le plus de gens qu’ils peuvent ; ils n’hésitent point à comprendre au nombre des citoyens non-seulement ceux qui sont dignes de ce titre, mais aussi tous les citoyens bâtards, et tous ceux qui ne le sont que d’un des deux côtés : je veux dire soit du côté du père, soit du côté de la mère. […] Dans les gouvernements oligarchiques, l’insurrection peut naître de deux côtés, de la minorité qui s’insurge contre elle-même ou contre le peuple ; dans les démocraties, elle n’a que la minorité oligarchique à combattre.

704. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

Ampère qu’il est permis de nommer tout à côté d’eux, tant pour la portée de toutes les idées que pour la grandeur particulière d’un résultat. […] Deux parts sont à faire dans l’histoire des savants : le côté sévère, proprement historique, qui comprend leurs découvertes positives et ce qu’ils ont ajouté d’essentiel au monument de la connaissance humaine, et puis leur esprit en lui-même et l’anecdote de leur vie. […] D’illustres savants, que j’ai nommés déjà, et dont on a relevé fréquemment les sécheresses morales, conservèrent aussi jusqu’au bout, et malgré beaucoup d’autres côtés moins libéraux, le goût, l’amour des sciences et de leurs progrès ; mais, notons-le, c’était celui des sciences purement mathématiques, physiques et naturelles. […] On apporta le goûter ; elle s’assit sur une planche à terre avec ma sœur et Élise, et je me mis sur l’herbe à côté d’elle. […] Je m’étais assis à côté d’elle au bord du ruisseau, loin d’Élise et de ma sœur ; nous les accompagnâmes le soir jusqu’au moulin à vent, où je m’assis encore à côté d’elle pour observer, nous quatre, le coucher du soleil qui dorait ses habits d’une lumière charmante.

705. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Mais, dans l’un ou dans l’autre cas, elle n’aurait plus été elle-même, c’est-à-dire une génération poétique jetée de côté et interceptée par un char de guerre, une génération vouée à des instincts qu’exaltèrent et réprimèrent à l’instant les choses, et dont les rares individus parurent d’abord marqués au front d’un pâle éclair égaré. […] Il est d’avant René, bien qu’il n’éclate qu’un peu après et à côté. […] Ce fut sans doute un malheur de Nodier au début, que de Se prendre de ce côté, et de se trouver engagé par je ne sais quelle fascination irrésistible vers ces faux et troublants modèles. […] J’aime peu à tous égards ce dernier Chapitre, si spirituel qu’il soit ; il rappelle trop son modèle par des côtés non-seulement scabreux, mais un peu vulgaires. […] Nodier peut être dit un frère cadet (bien Français d’ailleurs) des grands poëtes romantiques étrangers, et il le faut maintenir en même temps original : il était en grand train d’ébaucher de son côté ce qui éclatait du leur.

706. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

» au bout de quoi, sa tête tombait de côté sur la table. […] Le frère de Robert me dit que, ce matin, on lui a ouvert le côté, que le chirurgien y a introduit sa main, qu’il a manié le foie de tous côtés… et qu’il n’y a rien trouvé. […] Samedi 14 août À Saint-Gratien, ce soir, au billard, le commandant Riffaut parlait de la campagne de 1870, d’une sortie désespérée qu’ils avaient tentée, au nombre de 2 500, de Balan, et de leur refoulement dans la petite ville, — lui faisant le coup de feu comme un simple soldat, et de si près, qu’il entendait les injures des officiers bavarois, frappant leurs soldats de coups de plat de sabre, et cela aux côtés de son chef de bataillon, ramené les reins cassés dans une brouette, au milieu de la plus épouvantable grêle d’obus, dont l’un ouvrait le ventre du général Guyot de Lesparre. Et il nous fait un terrible tableau de cette petite ville, engorgée de troupes, où le bombardement tuait du monde à droite, à gauche, de tous côtés, et où les maisons s’emplissaient de mourants et de pillards. […] Mardi 2 novembre J’ai l’intime conviction que tout homme, chez lequel ne se trouve pas un fond d’amour déréglé pour la femme, ou le cheval, ou le jeu, ou la bouteille, ou les bibelots, enfin pour n’importe quoi, que l’homme en un mot, qui n’est par un côté, déraisonnable, dément, ne fera jamais rien en littérature.

707. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

Athalie, princesse impérieuse et séduisante, avait dominé son mari Joram ; elle l’avait entraîné dans l’idolâtrie ; elle avait même obtenu de lui la tolérance du culte de Baal, dieu syrien, ennemi de Jéhova, à côté du temple de Jéhova. […] Il marchait à côté du grand-prêtre ; Mais bientôt à ma vue on l’a fait disparaître. […] À ma table, partout à mes côtés assis, Je prétends vous traiter comme mon propre fils. […]         D’où lui viennent, de tous côtés, Ces enfants qu’en son sein elle n’a point portés ? […] (Le fond du théâtre s’ouvre : on voit le dedans du temple, et les lévites armés entrent de tous côtés sur la scène.)

708. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

On est dans une longue allée plantée des deux côtés et arrosée d’un double ruisseau : on découvre en éloignement les montagnes de Forez d’un côté, et une grande étendue de prairies, qui sont d’un vert bien plus frais et plus vif que celui des autres pays. […] Mais voici ce qu’ajoute Fléchier, et qui est plus curieux que tout, car on y retrouve cette éternelle question des biens chez une race avare et âpre au partage : « Ils étaient encore persuadés que le roi n’envoyait cette compagnie que pour les faire rentrer dans leur bien, de quelque manière qu’ils l’eussent vendu, et sur cela ils comptaient déjà pour leur héritage tout ce que leurs ancêtres avaient vendu, remontant jusques à la troisième génération. » En n’ayant l’air que de sourire, le futur évêque de Nîmes se montre encore ici un connaisseur très clairvoyant et très expérimenté de la nature humaine, et ne versant d’aucun côté. […] M. de Novion, devenu premier président du Parlement après M. de Lamoignon, parut un magistrat scandaleux : « Le premier président de Novion était fort accusé de vendre la justice, dit Saint-Simon, et on prétend qu’il fut plus d’une fois pris sur le fait prononçant à l’audience des arrêts dont aucun des deux côtés n’avait été d’avis ; en sorte qu’un côté s’étonnait de l’avis unanime de l’autre, et ainsi réciproquement, et que, sur ces injustices réitérées, le roi prit enfin le parti de l’obliger à se défaire. » Il dut quitter sa charge (1689), et fut remplacé par M. de Harlay.

709. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

Olier, en 1645, n’était pas la grande construction quadrangulaire, à l’aspect de caserne, qui forme maintenant un côté de la place Saint-Sulpice. […] La science qu’il avait de l’erreur était toute spéculative, une cloison étanche empêchait la moindre infiltration des idées modernes de se faire dans le sanctuaire réservé de son cœur, où brûlait, à côté du pétrole, la petite lampe inextinguible d’une piété tendre et absolument souveraine. […] Il trouvait tant de difficultés à les justifier, lui si exact en fait de citations, qu’il avait fini par admettre en principe que les deux Testaments, chacun de leur côté, sont infaillibles, mais que le Nouveau n’est pas infaillible quand il cite l’Ancien. […] Pendant des heures, je lus à côté d’elle, sans lever les yeux, Le livre était bien inoffensif : c’étaient les Recherches Philosophiques de M. de Bonald. […] Le côté scientifique lui échappa tout à fait ; quand je lui parlai de critique allemande, il fut surpris.

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