M. Blanc, professeur émérite et « créateur de l’okygraphie, méthode couronnée par le jury de l’Instruction publique ». M. Blanc s’éprit de « mnémonique ». […] Pas de fils blancs, le soir, sur les buissons, entre les arbres ; mais des aigrettes, des flocons, des duvets et, sur la rive, alternant pour le poète gai, le poète mélancolique, des plumes de cygne blanc, des plumes de cygne noir. […] Pierre Hamp retourne à châtier les littérateurs, dans son livre des Métiers blessés, où d’abord il invective contre ce qu’il appelle « le préjugé des mains blanches ». […] Ces fileuses à main étaient de vieilles femmes en bonnet blanc, qui suçaient du sucre candi pour pouvoir mouiller leur index droit à une salive sirupeuse propre à bien coller le fil.
Pour demeurer fidèle à la vérité historique, il ne faudrait pas nous montrer le dictateur entouré seulement d’une cour africaine ; les blancs et les blanches devraient avoir leur place dans le palais du maître. […] Il va combattre les blancs, et il adresse ses prières au dieu des blancs. […] Le dieu des blancs est le dieu des noirs, puisque tous les hommes sont fils d’Adam. […] Si tout à l’heure Toussaint nous étonnait en appelant le Christ le dieu des blancs, Isaac peut-il s’écrier : Bonaparte est un blanc, pour décider son frère Albert à ne pas retourner en Europe, à demeurer près de leur père ? […] Six cents vers en seize heures, six cents vers écrits à jeun, après une nuit blanche, cela répond à tout.
C’est La Souris, c’est Le Mariage blanc, c’est Frédégonde. […] Ils ont dit blanc, où les autres disaient noir. […] que n’es-tu pas encor Bouvier des génisses blanches ! […] — En s’inclinant, les branches De vos pommiers chez nous répandaient les fleurs blanches. […] Mais elle n’est pas blanche, j’en conviens.
Tout est envahi, les sens d’abord, les yeux éblouis par la blanche chair frémissante, mais aussi le cœur d’où la poésie déborde ; le trop-plein de la jeunesse regorge jusque sur les choses inanimées ; la campagne rit au jour levant, l’air pénétré de clarté n’est qu’une fête. « L’alouette, de sa chambrette humide, monte dans les hauteurs, éveillant le matin ; du sein d’argent de l’aube, le soleil se lève dans sa majesté, et son regard illumine si glorieusement le monde, que les cimes des cèdres et les collines semblent de l’or bruni191. » Admirable débauche d’imagination et de verve, inquiétante pourtant ; un pareil tempérament peut mener loin192. […] pauvre Roméo, dit Mercutio, il est déjà mort, poignardé par l’œil noir d’une blanche beauté ! […] Elle pleure en le voyant traîner de lourdes bûches ; de ses frêles mains blanches, elle veut faire l’ouvrage pendant qu’il se reposera. […] Des palais, de lointains paysages, les nuées transparentes qui tachent de leurs flocons gris l’horizon matinal, l’embrasement de splendeur rouge où se plonge le soleil du soir, de blanches colonnades prolongées à perte de vue dans l’air limpide, des cavernes, des chaumières, le défilé fantasque de toutes les passions humaines, le jeu irrégulier des aventures imprévues, voilà le pêle-mêle de formes, de couleurs et de sentiments que je laisse se brouiller et s’enchevêtrer devant moi, écheveau nuancé de soies éclatantes, légère arabesque dont les lignes sinueuses, croisées et confondues, égarent l’esprit dans le capricieux dédale de leurs enroulements infinis. […] Pour oublier les luttes et les chagrins du monde, il faut s’enfoncer dans une grande forêt silencieuse, « et sous l’ombre des rameaux mélancoliques laisser couler et perdre les heures fuyantes du temps. » On regarde les dessins splendides que le soleil découpe sur le tronc blanc des hêtres, l’ombre des feuilles tremblantes qui vacille sur la mousse épaisse, les longs balancements des cimes ; la pointe blessante des soucis s’émousse ; on ne souffre plus, on se souvient seulement qu’on a souffert ; on ne trouve plus en soi qu’une misanthropie douce, et l’homme renouvelé en devient meilleur.
que de frissons, que de cheveux blancs, mignonne au teint de lis ! […] Ce public dont tu reçois les impressions diverses arrive en droite ligne des boulevards du crime ; il a été élevé dans le mépris des vraiment belles choses ; il est glouton, il n’est pas gourmet ; il préfère une grosse pâture, à un repas délicat ; il a été dressé, de bonne heure, à dévorer, du même appétit, les galettes et les tragédies de l’Ambigu, les pommes de terre frites et les comédies de la Gaîté ; et toi-même, orchestre en linge blanc et en gants jaunes, le lorgnon à l’œil droit et la frisure aux cheveux, orchestre à demi savant, parce que tu auras fait, dans quelque collège borgne, de médiocres études et marmotté quelques vers de Virgile, serais-tu donc ton juge, plus que ne sont les gens du parterre, favorable à l’exécution des grandes œuvres de l’esprit humain ? […] Et comme on frémit de dégoût et d’impatience, quand la main de ce misérable effleure seulement cette blanche étamine ! […] Elle ressemble à ces bonnes vieilles toutes ridées, mais non pas décrépites ; elles ont des cheveux blancs, dont elles se parent fièrement, quand toutes les autres femmes se livrent à la teinture au reflet métallique ; elles ont perdu quelques-unes de leurs dents, mais leur bouche est encore fraîche et suffisamment garnie ; leur regard est vif encore ; agile est leur main blanche et veinée, où se verrait encore la trace ardente des baisers d’autrefois ; la taille n’est plus droite, elles sont si bien assises dans leur fauteuil ! […] La Néotemachie poétique du Blanc. — Paris, 1610. — 2 parties en 4 vol. in 4º.
Au lendemain des désastres de Napoléon, quand la France arrachée de l’Empire se jette éperdument dans la réaction, il est avec elle, il partage les illusions que fait naître le retour du drapeau blanc et de l’ancien régime, et, quoique tout jeune, il devient bientôt le poète de ce parti qui paraissait alors répondre aux vœux de tous et auquel la nation ne marchandait ni ses suffrages, ni ses acclamations. […] j’entends l’orgue effrayant de l’ombre Formé de tous les cris de la nature sombre Et du bruit de tous les écueils ; La mort est au clavier qui frémit dans les branches, Et les touches, tantôt noires et tantôt blanches, Sont vos pierres et vos cercueils45. […] On pense à l’épithète permanente d’Homère ; seulement, tandis que le poète de l’Iliade se contentait d’un seul adjectif, toujours le même, pour caractériser les bras blancs de Héra, la prudence d’Ulysse et les yeux de hibou d’Athéné, le poète des Orientales trouve un millier d’expressions différentes pour rendre le même trait. […] Dans ses sonnets sur l’Espagne, sur la Hollande, sur le Maroc, sur Constantinople, on croirait voir, on voit « les maisons blanches et isolées qui semblent recouvertes d’un voile de gazon » succéder aux « ondes azurées dans lesquelles tremblent les blancs minarets », et faire place à leur tour « à la paix de ces grandes prairies coupées de canaux où une voile blanche de temps en temps passe, puis se perd, comme une somnambule solitaire et pensive ». Vous remarquez que le mot blanc revient sans cesse dans ces descriptions ; et vraiment cette couleur qui, à proprement parler, n’en est pas une, qui n’est que la résultante du mélange de toutes les autres, et qui est particulièrement chère à M. de Amicis, peut encore servir à caractériser sa nature mobile, dont les oscillations ne sont cependant jamais assez violentes pour ne pas aboutir à une tranquille quiétude.
La chasseresse relança sur Adonis le sanglier du Liban : « Sa cuisse blanche fut frappée d’une dent blanche. » On le voit, dans la délicieuse élégie de Bion, enveloppé par les bras de Cypris en pleurs, « qui crie à pleine voix, redemandant l’époux assyrien, appelant le jeune homme ». — « Il respire à peine, et le sang noir coule sur sa chair de neige, et ses yeux s’éteignent sous ses sourcils, et la couleur de ses lèvres disparaît, et avec elle meurt le baiser auquel Cypris ne veut point renoncer, car le baiser de celui qui ne vit plus est doux encore à Cypris. » L’anémone naît des larmes de la déesse, le sang d’Adonis empourpre les roses.