Les livres qu’elle n’aurait jamais dû écrire et qu’elle se plaît à multiplier, font un grand contraste avec le premier qui lui sortit de l’âme comme un cri, et l’Académie n’avait pas besoin d’être émue pour les couronner. […] À quoi bon, après ce Récit, vouloir augmenter le bagage dont elle n’a pas besoin pour augmenter sa célébrité, si, en vraie femme qu’elle est donc demeurée, elle tient vaniteusement à s’éventer, dans les salons où elle va, avec cet éventail de plumés de paon de sa célébrité ! […] Qu’avait-elle besoin d’y ajouter ?
Il nous l’assure, ce ne fut ni pour se soustraire à une oppression même imaginaire, ni pour réaliser un état de choses meilleur qu’ils ne pouvaient pas désirer, mais pour cette avarice égoïste et sordide qu’ils ne voulurent pas payer une taxe dont l’Angleterre avait besoin. […] comme, au début, — dit-il, — quelques-uns ont eu besoin d’un énergique amour de la patrie et du sentiment profond de leur droit, pour imposer silence à la répugnance qu’ils éprouvaient de se déclarer en lutte ouverte contre la métropole ! […] Je ne lui reproche qu’avec l’indulgence qu’on doit aux esprits qui manquent de tonique et qui en auraient grand besoin, ce qu’il dit (p. 62, même vol.) de l’esprit antimilitaire des Américains, lesquels, n’ayant pas d’armées permanentes, sont le plus formidable des peuples quand il s’agit de se défendre.
Que n’a-t-on pas dit du matérialisme ardent de sa nature, de son amour effréné, de son amour d’alchimiste pour l’or, de son besoin furieux de luxe, de richesse, de millions ; et, pour en acquérir, de ses entreprises insensées et… avortées ; de ses illusions, de ses dettes, qui n’étaient pas des illusions, de ses manies, de ses vices, de sa vie cachée, qui impatientait la curiosité et dans laquelle il se retranchait, ce grand travailleur comme il n’en exista peut-être jamais, contre les importunités de toute sorte qui l’assiégeaient et surtout contre cet affreux coup de sonnette du créancier, qui a bien, après tout, le droit de sonner, mais qui n’en rend pas moins fou le débiteur de génie, qui a besoin de toute sa tête, même pour le payer ? […] — Balzac qui, un jour, s’inventa, dans sa pensée et dans son désir, l’homme politique qu’heureusement il ne fut jamais, n’avait pas besoin de s’inventer romanesque.
Le mal n’est pas d’avoir écrit une Histoire des moines d’Occident pour les besoins du microscope, ce qui est la faute de M. de Montalembert. […] Lui n’a jamais besoin d’être vulgaire, et quand il l’est par l’expression, c’est pour relever d’autant sa pensée par le contraste. […] Ledru-Rollin, avec leur part de talent et d’influence, ceux-là ont besoin de la verve ou de la force dans les idées communes : or, du temps que M. de Montalembert parlait au lieu d’écrire, il les avait.
Renan — qu’on n’a plus besoin de caractériser — avait fait de N. […] Il en avait fait, ce Babin historique, un joli Rabbi pour les besoins d’attendrissement des femmes à qui il faut toujours une corde sentimentale à pincer, si on veut du succès, dans ce pays où la langue des femmes fait, de son petit bout rose, l’opinion. […] Renan, avec son Jésus-Christ inventé, propret, poupin, gentillet, papilloté, adonisé, en vue des petites femmes qui ont toujours besoin de poupées, n’est que le Girondin de la chose ; M.
L’hagiographie, cette peinture byzantine littéraire, avec son inspiration macérée, avec ses nimbes mystérieux et rayonnants, ne touche guères que les cœurs qui les voient, ces nimbes, sans qu’on ait besoin de les leur montrer, et c’est pourquoi l’abbé Maynard a mieux aimé faire de l’histoire, — de la vaste et forte peinture d’histoire, — avec tout le ragoût de critique et de renseignement qu’une civilisation très avancée et très difficile exige maintenant de l’historien. […] Il savait mieux que qui que ce fût ce qu’un homme comme Vincent pouvait pour la gloire et la vertu d’un sacerdoce qui avait besoin d’être relevé dans la doctrine et dans les mœurs. […] pour ceux qui ont besoin de l’estime humaine et de l’admiration des connaisseurs, voilà qui jette la glorieuse et terrestre splendeur sur l’humble front du saint bonhomme !
Frère et sœur… Mais il n’est pas même besoin d’être frère et sœur pour qu’un éditeur vienne vous demander la vie d’un homme célèbre et pour trouver très bien à la placer ! […] Le caractère du génie de Musset, c’est, au contraire, la tendresse, — la tendresse jusqu’au fond de la passion la plus ardente et plus forte qu’elle ; car elle la fond toujours, cette passion, dans une dernière larme52… Et il l’avait tellement, cette tendresse, qu’il en oublia le plus souvent, dans les bras de celles qui l’aimèrent (et même pour cela il n’était pas toujours besoin de leurs bras !) […] J’ai tenu à signaler ce léger détail de nos mœurs littéraires plus encore qu’à parler au long de la littérature d’Alfred de Musset, qui d’ailleurs n’a pas besoin de moi.