Il n’est pas inutile de remarquer que cet Auteur, dont le caractere fut toujours éloigné de la bassesse & des manéges qui menent à la fortune, auroit été, dans sa derniere maladie, privé des secours qu’exigeoit sa situation, si la bienfaisance éclairée de notre jeune Monarque ne se fût empressée de prévenir ses besoins.
Si cela est, en le rendant à ses propres sentimens, elle ne fera qu’offrir au suffrage du Public un Littérateur habile, autant que noble & désintéressé, qui n’a besoin d’aucun manége, d’aucun Parti pour se faire estimer.
On peut y reconnoître tout au plus un esprit disposé à la réflexion, capable de se former par l'étude, mais qui avoit besoin de plus de maturité pour rectifier ses idées & fortifier son style.
Les études de ces artistes montrent combien ils ont encore besoin d’en faire.
Il y a des âmes qui apportent dans la vie comme un besoin de souffrances et une faculté singulière de sentir la peine : elles sont d’ordinaire servies à souhait. […] Est-ce d’elle qu’il est besoin de remarquer qu’elle était la plus étrangère aux vanités de l’amour-propre ?
Restez, monsieur, le culte vivant de sa mémoire : les lettres ont plus que jamais besoin qu’on leur rappelle souvent de ces beaux souvenirs. […] Le talent est comme le pommier : le poète, pour porter tous ses fruits, a besoin d’avoir reçu aux racines de la vie sa blessure.
L’embaucheur, payé à tant par homme qu’il recrute et à tant par pouce de taille au-dessus de cinq pieds, « tient ses assises dans un cabaret, régale » et fait l’article : « Mes amis, la soupe, l’entrée, le rôti, la salade, voilà l’ordinaire du régiment » ; rien de plus, je ne vous trompe pas, le pâté et le vin d’Arbois sont l’extraordinaire787. » Il fait boire, il paye le vin, au besoin il cède sa maîtresse : « après quelques jours de débauche, le jeune libertin qui n’a pas de quoi s’acquitter est obligé de se vendre, et l’ouvrier, transformé en soldat, va faire l’exercice sous le bâton ». — Étranges recrues pour garder une société, toutes choisies dans la classe qui l’attaque, paysans foulés, vagabonds emprisonnés, gens déclassés, ; endettés, désespérés, pauvres diables aisément tentés et de cervelle chaude, qui, selon les circonstances, deviennent tantôt des révoltés et tantôt des soldats. […] Par exemple, près de Liancourt, le duc de la Rochefoucauld avait un terrain inculte ; « dès le commencement de la Révolution800, les pauvres de la ville déclarent que, puisqu’ils font partie de la nation, les terrains incultes, propriété de la nation, leur appartiennent », et tout de suite, « sans autre formalité », ils entrent en possession, se partagent le sol, plantent des haies et défrichent. « Ceci, dit Arthur Young, montre l’esprit général… Poussées un peu loin, les conséquences ne seraient pas petites pour la propriété dans ce royaume. » Déjà, l’année précédente, auprès de Rouen, les maraudeurs, qui abattaient et vendaient les forêts, disaient que « le peuple a le droit de prendre tout ce qui est nécessaire à ses besoins » On leur a prêché qu’ils sont souverains, et ils agissent en souverains.