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364. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VI. De la littérature latine sous le règne d’Auguste » pp. 164-175

De certaines beautés d’images et d’harmonie sont transportées successivement dans la plupart des langues nouvelles et perfectionnées ; mais quand le talent poétique d’une nation se développe comme à Rome, au milieu d’un siècle éclairé, il s’enrichit des lumières de ce siècle. […] Malgré cette mollesse de caractère, qui se fait remarquer sous le règne d’Auguste dans la plupart des poètes, on trouve en eux un grand nombre de beautés réfléchies. […] Il existe des histoires appelées avec raison histoires philosophiques ; il en existe d’autres dont le mérite consiste dans la vérité des tableaux, la chaleur des récits et la beauté du langage ; c’est dans ce dernier genre que les historiens grecs et latins se sont illustrés.

365. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Racine, et Pradon. » pp. 334-348

C’est ainsi qu’on arrête l’essor du génie, & que ceux qu’il inspire sont contraints de sacrifier des beautés sublimes & véritables à des beautés de convention & de caprice. […] En vain, quelques esprits sans prévention, & frappés des beautés de celui-ci, crièrent à l’injustice.

366. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Philippe II »

Elle y a perdu également de sa justice et de sa beauté. De sa justice, c’est bien évident ; mais de sa beauté ?… Le livre de Forneron a la sienne ; celle que les anciennes rhétoriques, maintenant dépassées, attribuaient jadis à l’Histoire : la beauté sévère et froide et digne, sans rien de plus !

367. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Joignez-y la beauté travaillée de la prose de M.  […] sa beauté me déplaît. […] Elle ajoute, je ne sais comment, à leur beauté. […] Car elle égale en beauté les déesses immortelles. […] C’est d’abord parce qu’elle a la beauté, et que la beauté est divine.

368. (1890) Dramaturges et romanciers

Est-ce la race qui lui communique sa beauté, ou la doit-il au génie de l’artiste ? Devons-nous louer en lui une certaine beauté générale, ou bien sa beauté lui est-elle propre ? […] Serait-ce qu’il le regardait comme le type suprême de la beauté chevaline ? […] Peut-être ne le préférèrent-ils que parce qu’ils reconnurent dans sa beauté une-certaine ressemblance avec-la beauté de leur propre génie. […] L’amour révèle la beauté, mais ce n’est pas lui qui l’a créée ; la beauté est un don gratuit des dieux à la terre.

369. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Quoi qu’il en soit, Béatrice était frappée dans la fleur de sa jeunesse et de sa beauté, le 9 juin 1290. […] Lorsque Béatrice dit à son amant que son seul souvenir aurait dû régner sur lui sans partage, elle exprime la théorie, l’idée de l’amour platonique, où la beauté de l’âme a plus de part que la beauté du corps. […] Je ne suis pas de ces idolâtres qui transforment en beautés les défauts du maître. […] Tout ce chant n’est qu’un hymne à l’éternelle beauté. […] Elle exaltait ses beautés plus qu’on ne le faisait alors en Angleterre.

370. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

Où sont les êtres si déshérités de Dieu et si disgraciés de la nature qui n’aient à de certains moments leur éclair de poésie et leur reflet de beauté ? […] — Distinction, grâce, beauté, jeunesse, esprit, tout s’y trouve. — Mais n’y a-t-il pas bien à dire encore ? […] Madame Madeleine en remontrerait pour la beauté à la Vénus de Milo, et c’est positivement la plus jolie femme de Paris. […] À ce point de vue, mademoiselle Périga figure, dans sa beauté un peu maigrelette, une côtelette fort ragoûtante. […] Et puis, — si j’ai bien vu, — sa figure, d’ailleurs pleine d’éclat, s’agrémente d’un archipel de grains de beauté qui nom qu’un tort, celui ne n’être pas noirs.

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