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715. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — I. » pp. 162-179

Le connaître de près est pourtant facile, car il a écrit, il a fait imprimer dans sa vieillesse beaucoup de papiers sous ce titre : Recueil de différentes choses. […] On a une lettre de lui « à un mari et à une femme qui s’aimaient fort, et qui avaient beaucoup de piété » ; il leur disait : J’ai vu les jours heureux que vous voyez ; il a plu à Dieu de me faire sentir la douleur mortelle de les voir finir ; et il lui plaît encore d’entretenir cette douleur si vive dans mon cœur… Tous mes jours sont trempés dans le fiel ; je ne me repose que dans la pensée de la mort, et, ce que Dieu seul peut faire, au milieu de tout cela je suis heureux, sans perdre rien de ma douleur.

716. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Maucroix, l’ami de La Fontaine. Ses Œuvres diverses publiées par M. Louis Paris. » pp. 217-234

M. de Joyeuse avait une fille qui avait de l’esprit et de la beauté ; Maucroix la voyait se former et grandir : « Comme ce garçon est bien fait, a beaucoup de douceur et beaucoup d’esprit, et fait aussi bien des vers et des lettres que personne, à quinze ans elle eut de l’inclination pour lui. » C’est Tallemant qui nous peint ainsi son ami, et qui nous raconte l’historiette romanesque. […] Il a traduit beaucoup de grec, et il avoue qu’il n’est pas grand Grec.

717. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

Ayant visité à Venise le quartier des Juifs, il était frappé de leur caractère de tête et de leur expression : J’ai admiré, écrivait-il à un ami, des têtes superbes qui pourraient servir avec beaucoup de succès pour faire des physionomies d’un grand cachet ; je voyais des grands sacrificateurs, des prophètes, des Joseph, et, parmi les femmes, des Judith, des Rébecca, et même des Vierges. […] Ce premier tableau un peu grand, qui fut celui de Corinne, devenu plus tard L’Improvisateur, lui avait coûté bien de la peine ; ce devait être sa condition de faire et son élément : « D’ailleurs, disait-il, chacun a sa manière de jouir au monde : la mienne est de me donner beaucoup de peine, ce qui naturellement doit m’occuper beaucoup la tête, l’esprit et l’âme, avantage que j’ai toujours apprécié. » Malgré l’impression de sérieux et d’élévation que font à bon droit les œuvres de Léopold Robert et la lecture de ses lettres citées par M. 

718. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — I » pp. 351-368

C’est à cette destination particulière, et peut-être aussi au tour d’esprit de l’auteur, qu’il faut attribuer certaines formes, certaines divisions plus méthodiques et, pour tout dire, plus scolastiques qu’on ne voudrait en telle matière ; mais il y a une véritable étude, une étude approfondie du sujet, beaucoup de vues justes, fines, pénétrantes, des remarques ingénieuses et solides. […] On se tromperait cependant si l’on abordait les volumes de sa correspondance et le recueil de ses lettres missives, publiées avec beaucoup de soin par M. 

719. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — I » pp. 298-315

L’on dort souvent plus mal parmi les délices sur de bons matelas, que sur des gabions ; et n’y a de pareil repos que celui qui s’acquiert avec beaucoup de peine. […] Il y aura moins de violence peut-être aux nouvelles factions, mais aussi plus d’art et de corruption malicieuse : « Le temps passé a fait connaître beaucoup de défauts, dont ceux de ce siècle feront leur profit.

720. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — I » pp. 356-374

La première guerre de Frédéric, qui était un coup d’ambition et de jeunesse, la seconde guerre qui n’en était qu’une conséquence, ne passèrent point, même en Prusse, sans beaucoup de contradictions et de rumeurs. […] [NdA] « Mon frère Henri a fait des merveilles et s’est distingué au-delà de ce que je puis en dire. » Lettre de Frédéric à ses sœurs la princesse Amélie et la duchesse Charlotte de Brunswick, datée du camp de Prague, 11 mai 1757. — Et dans une lettre à la margrave de Baireuth, du 17 septembre même année, après la perte de la bataille de Kolin, après les revers : « J’ai lieu de me louer beaucoup de mon frère Henri ; il s’est conduit comme un ange en qualité de militaire, et très bien envers moi en qualité de frère. » 54.

721. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres publiées par M. de Falloux. »

Cela ne l’empêche pas d’être un écrivain de beaucoup de distinction, de beaucoup de pensée et d’imagination.

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