Tropmann eût été un mauvais adversaire de la peine de mort ; signés de ce grand criminel, les beaux plaidoyers de Jules Simon et de Victor Hugo, encore que leur logique et leur véhémence ne fussent pas diminuées, eussent perdu de leur autorité. […] S’il accepte le divin en marge de sa philosophie historique, c’est pour avoir un plus bel air d’impartialité quand il contestera à l’Église autre chose qu’une origine humaine.
Et quel beau régiment ! […] — Belle phrase ! […] Dans sa pensée, il la contemplait avec son charmant sourire, avec son beau et franc regard. […] pas tant de beaux mots ! […] Par une belle journée d’été, la baruinia se promenait dans son salon avec ses commensales.
L’objet a beau rester le même, j’ai beau le regarder du même côté, sous le même angle, au même jour : la vision que j’ai n’en diffère pas moins de celle que je viens d’avoir, quand ce ne serait que parce qu’elle a vieilli d’un instant. […] On aura beau, dès lors, aligner ces états les uns à côté des autres sur le « moi » qui les soutient, jamais ces solides enfilés sur du solide ne feront de la durée qui coule. […] Les circonstances ont beau être les mêmes, ce n’est plus sur la même personne qu’elles agissent, puisqu’elles la prennent à un nouveau moment de son histoire. […] Si je veux me préparer un verre d’eau sucrée, j’ai beau faire, je dois attendre que le sucre fonde. […] Dans son beau livre sur Le génie dans l’art, M.
« Il faut, dis-je à mes amis, confidents de ma pensée, il faut écrire pour ce peuple, dans une histoire impartiale, morale et pathétique à la fois, le commentaire vivant de sa première révolution, un Machiavel français, non dans l’esprit du Machiavel italien, mais dans l’esprit d’un Tacite moderne ; il faut prouver, par tous les faits de cette révolution, qu’en histoire, comme en morale, chaque crime, même heureux un jour, est suivi le lendemain d’une véritable expiation ; que les peuples, comme les individus, sont tenus de faire honnêtement les choses honnêtes ; que le but ne justifie pas les moyens, comme le prétendent les scélérats de théorie ou les fanatiques de liberté illimitée et de démagogie populacière ; que les plus justes principes périssent par l’iniquité des actes ; que la conscience ne subit pas d’interrègnes ; que la Providence est toujours là pour la venger, et que, si la Révolution de 1793 a noyé les plus belles pensées philosophiques dans le sang, c’est qu’elle est tombée des lèvres des philosophes dans les mains des tribuns, et des mains des tribuns dans les mains des Sylla et des César, lavant le sang dans le sang, et restaurant facilement la tyrannie, que les sociétés préfèrent justement aux crimes. […] On se croit capable de ce qu’on rêve, et ce que je rêvais n’était-il pas en effet le plus beau drame historique des temps connus ? La France elle-même, actrice et théâtre de ce grand drame, n’avait-elle pas rêvé plus beau qu’elle ? […] Je trouvai dans madame Lebas une femme de la Bible après la dispersion des tribus à Babylone, retirée du commerce des vivants dans le haut étage d’un appartement modique, conversant avec ses souvenirs, entourée des portraits de sa famille décimée au 18 fructidor, de ses sœurs dont Robespierre avait dû épouser la plus belle, de Robespierre lui-même dans tous ces costumes élégants dont il s’enorgueillissait de présenter le contraste sur sa personne avec la veste, le bonnet rouge, les sabots, signes sordides, flatteries ignobles des Jacobins à l’égalité et à la misère des populaces. […] Je crois que la jeune fille de l’entrepreneur Duplay, hôte de Robespierre, avait eu la pensée de devenir l’épouse du jeune et beau proconsul, fanatique séide de ce Mahomet d’entresol, quand la révolution que Robespierre croyait accomplir serait enfin close par cette bergerie plébéienne et sentimentale que Saint-Just et son maître croyaient établir à la place des inégalités nivelées et des échafauds abolis.
L’homme a beau se guinder, il ne peut ajouter une ligne à sa taille ; il est ce qu’il est. […] Combien il serait beau aujourd’hui d’écrire ces vrais droits de l’homme par la main d’un Aristote, d’un Bacon, d’un Montesquieu, d’un Mirabeau ! […] Il est beau de mourir victime de sa foi, il est triste de mourir dupe de son ambition. » Est-ce là un apologiste ou un juge ? […] Sa phrase avait les images et l’harmonie des plus beaux vers. […] Il ne montait à la tribune que pour les voir de plus haut ; plus tard il ne vit qu’elles du haut de l’échafaud, et il s’élança dans l’avenir, jeune, beau, immortel dans la mémoire de la France, avec tout son enthousiasme et quelques taches déjà lavées dans son généreux sang.
Si l’âme qui vit dans cette musique est l’âme ce l’harmonieuse fraternité des peuples, c’est qu’elle est l’âme de l’homme idéal, — de l’homme absolument naturel, franc, vrai, fort et grand, et qui à la fois dans la plus parfaite manifestation de son être est beau, digne et plein d’amour, parce qu’il est artiste et parce que l’exprimer est l’objet même de toute harmonie. […] Aux lieux où, toujours pure, la goutte de sang Aryen s’était conservée et avait imprégné la vie, échappant à tous les mélanges historiques, là devaient surgir les grands hommes : les Dante, les Cervantès, les Rousseau, les Shakespeare, les Gœthe et les Wagner sont tous de belles efflorescences issues de la première parenté des peuples, et tous peuvent être nommés fils des dieux. […] Tichatschek étant resté toute sa vie attaché à la scène de Dresde, il n’a pu créer d’opéras de Wagner que Rienzi et Tannhaeuser, mais jusque dans l’âge avancé il est resté le grand artiste et l’admirateur de Wagner qui en 1867 écrivait : « Si de notre temps la nature a pu produire la merveille d’une belle voix mâle, c’est celle du ténor Tichatschek qui depuis quarante ans est toujours également restée forte et bien timbrée. […] L’interprétation était belle ; l’œuvre s’imposait et convertissait : le prodige avait opéré. […] Adolphe Jullien : le dernier mot sur la question : « … Pourquoi cette campagne d’abord menée à la sourdine et puis éclatant un beau jour en charivari patriotique ?
Cependant la baronne d’Ange vient attendre, montre en main, dans la maison de l’ennemi, l’issue du duel qu’elle a provoqué ; elle compte les minutes, elle calcule les chances : si M. de Nanjac est tué, plus de mariage ; et quel dommage qu’un coup d’épée puisse crever un piège d’un si beau tissu ! […] Que de portraits vivants, frappants, incisifs, abondent dans ce cadre où la vie circule, comme l’air du ciel dans un beau tableau ! […] Il vous émeut sans vous effrayer, comme une de ces parties de beaux joueurs où les sourires et les propos de la courtoisie mondaine dissimulent l’importance de la somme engagée. […] Franchement, le public est un peu de son avis ; il s’était pris d’une certaine sympathie pour ce banquier sans prétention et de belle humeur. […] » C’est un beau cri et qui a rencontré de l’écho dans la salle.