Pressant, impératif, il ne souffrait aucune opposition : il faut se convertir, il attend.
Jésus soutenait que chacun doit attendre le jugement de Dieu avec crainte et humblement.
Tant que leur éloquence, pour user des termes de Varron, a senti les aulx et les oignons, on n’en devait rien attendre de fort exquis.
Puis, quand elle l’eut bien cerné, enveloppé, garrotté presque d’assassins postés à toutes les portes du palais dont il fallait sortir, elle attendit cette sortie inévitable, — qui eut lieu enfin, et elle se vengea en buvant lentement sa vengeance.
Jules Girard l’a bien senti, mais il ne pouvait pas, étant ce qu’il est et voulant ce qu’il a voulu, et obtenu aussi, nous donner l’essai ou l’étude de critique que, nous, nous attendons encore !
Tous, au contraire, en supputant sur leurs dix doigts les dommages faits à la France de l’industrie par la politique de Louis XIV, trouveront sérieusement moins grand ce grand homme à la lueur tremblotante de leurs chiffres… Et quoique Weiss n’ait pas dans l’âme cette profondeur de rancune qui attend le moment pour frapper et fait jeter un livre à la foule, comme Ravenswood, dans Walter Scott, jette sur la table la tête coupée de son taureau, l’auteur de l’Histoire des réfugiés aura peut-être, en fin de compte, le mieux vengé le protestantisme en démontrant placidement, et d’un ton très doux, à une société qui ne croit plus guères qu’à des chiffres, qu’économiquement la révocation de l’Édit de Nantes fut une grande faute, — car, en faisant cela, il aura insurgé contre Louis XIV la seule chose qui soit vivante et qui ressemble à une passion dans notre temps !
Il nous met en goût d’impartialité sur le compte d’une femme qui en a peu trouvé dans l’histoire, et qui attend encore, dans les confusions de sa renommée, l’historien à l’arrêt suprême et au burin ineffaçable qui doit définitivement la classer.