En effet, il faudroit être bien aveugle, pour ne pas s'apercevoir que la répétition des jugemens portés cent fois sur nos plus grands Poëtes, les critiques minutieuses qu'il se permet sur les Ouvrages de Corneille & de Rousseau, l'appareil qu'il s'efforce de donner à des vérités connues de tout le monde, l'air d'importance qu'il attache aux plus petits objets, les détails mesquins auxquels il s'abandonne dans sa Préface, sont des preuves très-certaines que son mérite n'étoit rien moins que formé & supérieur, & que son Panégy riste [comme nous l'avons remarqué ailleurs* à ce même sujet] est aussi partial & aussi peu modéré dans ses éloges, qu'il est injuste & outré dans ses critiques.
Il semble pourtant que le peu d’importance que l’on attache parmi nous à l’enseignement supérieur, le manque total de quelque institution qui corresponde à ce que sont les universités allemandes en soient une des principales causes 61. […] Il est clair que l’esprit humain, enchanté de la découverte de ces casiers réguliers de la pensée que révèle la dialectique, y attacha d’abord trop d’importance et crut naïvement que toute pensée pouvait avec avantage se mouler dans ces formes.
Il est vrai que l’Epopée doit s’attacher au récit d’une action grande, merveilleuse, intéressante, propre à exciter l’admiration & à inspirer la vertu. […] En vain nous dira-t-on que la Fable ou l’action de l’Epopée doit être racontée par un Poëte ; il faut entendre d’abord l’idée qu’on attache à ce mot.
C’est là un fait en quelque sorte isolé, et la persistance des grandes religions orientales prouve avec quelle ténacité l’esprit humain reste attaché aux formes religieuses qu’il a une fois adoptées. […] Par cela seul que je reste attaché à cette forme religieuse, c’est que j’y trouve quelque chose que je ne trouverais ni dans une autre religion ni dans une école de philosophie, par exemple un type vivant de piété, de pureté, de charité, qui me sert de modèle pour me conduire ici-bas et d’intermédiaire pour m’élever jusqu’à Dieu.
S’ils mettent en chant, par exemple, celui des versets du pseaume dixit dominus, qui commence par ces mots, de torrente in via bibet, ils s’attachent uniquement à l’expression de la rapidité du torrent dans sa course, au lieu de s’attacher au sens de ce verset, qui contient une prophétie sur la passion de Jesus-Christ.
Il est à croire que le succès de ses vers éclaira l’auteur lui-même ; l’intérêt que le public se mit aussitôt à prendre à Eléonore, et que vinrent entretenir d’autres pièces à elle adressées dans les Opuscules poétiques de l’année suivante (1779), acheva de décider le choix du poëteamant, et lui indiqua le parti qu’il lui restait à tirer de sa passion : dans les éditions qui succédèrent, les Aglaé, les Euphrosine, furent sacrifiées ; l’inconstance devint un crime, tandis qu’auparavant on ne voyait que l’ennui de criminel ; en un mot, Parny s’attacha à mettre de l’unité dans ses élégies et à pousser au roman plus qu’il n’avait songé d’abord. […] On a remarqué que certaines natures poétiques, voluptueuses et sensibles, se flétrissent vite ; la première fleur passée, elles ne donnent qu’un fruit peu abondant, après quoi ce n’est plus qu’une écorce mince et sèche, à laquelle, s’il se peut, s’attache un reste de l’ancien parfum. […] En 1784, Parny sentit la nécessité d’une pause, et sembla vouloir mettre le signet à sa poésie ; il publiait la quatrième édition de ses Opuscules, édition corrigée et augmentée pour la dernière fois : « Nous pouvons assurer, disait l’avertissement, que ce Recueil restera désormais tel qu’il est. » Puis il quitta la France, retourna en passant à l’île Bourbon, et fit le voyage de l’Inde, où on le trouve attaché, en qualité d’aide de camp, au gouverneur. […] La Décade, dans son article du 10 nivôse (an XII), s’attacha à rétablir le fil des idées que les malveillants, disait-on, avaient tâché d’embrouiller. […] Dans cette même édition de ses Œuvres diverses (1802) où se lisait la première version d’Isnel et Asléga, Parny s’était attaché à ne rien faire entrer que d’avouable et d’incontestable ; il y a réussi, et l’on peut dire que depuis on ne trouverait à peu près rien à ajouter au choix accompli qu’il fit alors.
Ses manuscrits et ses journaux furent trouvés classés et attachés, et la deuxième partie du 4e volume du Cosmos, dont, jusqu’à sa mort, il avait déjà fait imprimer sept feuilles, et qui devait en même temps renfermer une table détaillée des matières de tous les volumes, sera, nous en avons le ferme espoir, bientôt achevée par la main expérimentée d’un ami…… « Puisse ce livre, monument biographique commencé du vivant de Humboldt et pour lequel nous avons mis à profit ses actes et les œuvres de sa pensée, puisse ce livre, dont il a cordialement accueilli la troisième édition avec son complément nouveau, et qu’il a payé d’un mot de reconnaissance, ne pas être, aux yeux du monde, au-dessous du grand nom de Humboldt ! […] L’examen de ce problème marquera, si je puis m’exprimer ainsi, d’un intérêt plus noble, de cet intérêt supérieur qui s’attache à l’humanité, le but final de mon ouvrage. […] C’est là, en effet, ce qu’il y a dans l’homme de touchant et de beau, cette double aspiration vers ce qu’il désire et vers ce qu’il a perdu ; c’est elle qui le préserve du danger de s’attacher d’une manière exclusive au moment présent. […] Chacun de ces procédés pourrait être l’objet de longs développements, si l’on voulait en faire l’histoire ; mais il convient mieux, d’après l’esprit et le plan de cet ouvrage, de nous attacher à quelques idées essentielles et d’étudier en général comment la nature a diversement agi sur la pensée et l’imagination des hommes, suivant les époques et les races, jusqu’à ce que, par le progrès des esprits, la science et la poésie s’unissent et se pénétrassent de plus en plus. […] Nulle part on ne remarque que l’auteur se soit attaché à décrire des lieux déterminés ; mais les couleurs harmonieuses de ses tableaux révèlent une profonde intelligence de la nature.