Il n’y a pas de phrase qui demande une moindre dépense d’attention, ni où l’on puisse, à chaque pas, constater plus sûrement l’attache ou l’incohérence des parties363 La méthode qui arrange la phrase simple arrange aussi la période, le paragraphe et la série des paragraphes ; elle fait le style, comme elle a fait la syntaxe. […] Destutt de Tracy, voulant commenter Montesquieu, découvre que le grand historien s’est tenu trop servilement attaché à l’histoire, et il refait l’ouvrage en construisant la société qui doit être au lieu de regarder la société qui est. — Jamais, avec un aussi mince extrait de la nature humaine, on n’a bâti des édifices si réguliers et si spécieux.
Saül s’attache à cet enfant, comme le malade à celui qui le soulage ; il le garde quelques jours au camp ; puis l’enfant retourne à son troupeau, vers Bethléem. […] Le fils du roi, Jonathas, s’attache au jeune berger de l’amour d’un frère, d’un amour de femme , dit la Bible, pour en exprimer la tendresse.
Une religion qui gêne la nature, qui attache du péché au désir et au plaisir, lui fait l’effet d’un monstrueux non-sens. […] La grandeur de la littérature française sous Louis XIV l’attache à ce règne, et l’emplit d’admiration.
Tandis qu’il s’efforce de s’éloigner de la tragédie, il prend toutes ses précautions aussi pour éviter le mélodrame, et c’est pour cela qu’il s’attache si soigneusement à conserver le vers comme une convention nécessaire, comme la convention artistique par excellence. […] Cependant la réflexion de Musset attachée sur les états de sensibilité dont il avait fait l’épreuve, sur ceux auxquels la pratique ou la poursuite de l’amour donne lieu, en a dégagé certaines idées générales, qui constituent, comme nous avons vu, sa philosophie personnelle : et ces idées transparaissent surtout dans son théâtre.
Ils semblent ne plus attacher qu’une médiocre importance à ce point, qui avait été jusqu’ici pour les écrivains de théâtre le point capital… Le sujet leur est, je ne dis pas indifférent ; mais, s’il prête à des développements de morale et d’esprit, il ne leur en faut pas davantage ; ils ne se piquent point d’émouvoir cette curiosité, qui pour eux sans doute est vulgaire et brutale, qu’excite un roman dont on veut savoir la fin. […] Le moment qui s’est trouvé favorable à l’éclosion de l’opérette, ça été le second Empire : 1° l’opérette rendait aux Parisiens, sous une nouvelle forme, deux genres abolis et sourdement regrettés : l’opéra-comique et le vaudeville à couplets ; elle était en harmonie secrète avec les mœurs et les goûts du jour : entre ce genre nouveau et l’esprit du public tel que l’avait fait le second Empire, il y avait de nombreux points d’attache.
Quant à la critique littéraire proprement dite, j’estime qu’elle devrait s’exercer d’abord dans le sens d’un renfort scrupuleux de ce merveilleux instrument de précision et de probité qu’est la langue française ; elle devrait en outre, ou plutôt en conséquence, s’attacher à identifier exactement les tendances et inspirations réelles des œuvres, en d’autres termes à remettre de l’ordre dans le Dictionnaire, bouleversé par un siècle et plus de romantisme. […] Fortunat Strowski (Tableau de la littérature française au xixe siècle) a précisément cité ce curieux passage de Sainte-Beuve : « Loin de nous de penser que le devoir et l’office de la critique consistent uniquement à venir après les grands artistes, à suivre leurs traces lumineuses, à recueillir, à ranger, à inventorier leur héritage, à orner leur monument de tout ce qui peut le faire valoir et l’éclairer… ; il en est une autre plus alerte, plus mêlée au bruit du jour et à la question vivante, elle doit nommer ses héros, ses poètes ; elle doit s’attacher à eux de préférence, les entourer de son amour et de ses conseils, leur jeter hardiment les mots de gloire et de génie dont les assistants se scandalisent, faire honte à la médiocrité qui les coudoie, crier place autour d’eux, etc… »
Plus de considération s’attache au nom de d’Alembert, pour la modération habituelle, la gravité, la pauvreté fièrement supportée121, le fond et la tenue de l’honnête homme. […] Plus attaché à la terre que Fénelon, plus attentif à ses propres sensations, les impressions de son enfance écoulée sur les rivages du lac de Genève, les souvenirs des beautés alpestres, le mettent plus habituellement en présence de la nature, et il se plaît dans la solitude qui nous fait contracter des amitiés avec la fleur du buisson.