S’il avait parlé en ces termes de l’Internelle Consolation dans sa langue artiste et populaire, le mot aurait peut-être été vrai, mais appliqué au texte latin de l’original, un tel mot n’est plus que poétique.
III Il est donc, après cela, tout simple, qu’il aimât Abélard, mais quand on aime, on peint avec amour, et l’amour est un grand artiste !
Il est aussi un artiste de la plus étonnante, de la plus effrayante acuité.
Mais, quelles que soient la force de la raison de l’historien et la justice de sa raillerie quand il s’agit d’un pays où les pantalonnades se jouent dans le sang et où le Congo de la barbarie se mêle au Congo de la civilisation, — car on y vénère également des fétiches, des serpents, des journaux et des constitutions démocratiques, — Gustave d’Alaux nous fait toujours l’effet, en peignant le chef de ce monde noir qui le résume si bien dans tous les détails de sa personne, d’un artiste croquant un bourgeois.
Il en a donc fait à son tour, non d’une manière impartiale, calculée et savante, comme un artiste qui se domine, car il est sincère, mais indécis et résistant quoique entraîné.
Un poète de ce temps — de ce temps « de cénacle », comme on disait, et d’apostolat littéraire, — écrivit alors un livre qu’on lit encore avec plaisir sur le grand poète du xvie siècle ; mais l’artiste intégral, en Ronsard, nous manquait.
Et cette toute-puissance, qui n’a pas d’égale, était en lui chose si mystérieusement et si spontanément naturelle qu’il est impossible de l’expliquer, et que lui-même, comme les autres poètes, plus artistes que lui par la volonté et le travail, il ne pensa jamais, par un travail quelconque, à y ajouter.