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1609. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (3e partie) » pp. 81-152

Sans avoir en 1803 cette humeur chagrine et bourrue, Fabre, esprit sérieux, intelligent, causeur instruit et plein de ressources, connaisseur du premier ordre en matière d’art, ne brillait ni par le charme ni par l’élévation du talent. […] Véridique autant que bourru, il avait son franc-parler sur toutes les choses, et il n’a songé en cette circonstance qu’à dire la vérité, brutalement ou non, peu importe. » III Fabre fils, d’une famille obscure de Montpellier, élève de David, homme de bon sens et de cœur droit, était allé à Rome étudier l’art dans lequel il devint érudit de premier ordre, sans sortir tout à fait d’une élégante et savante médiocrité dans l’exécution. […] Il logeait alors dans la même rue que moi à Florence, et il remplissait son logement des chefs-d’œuvre de l’art qu’on se procurait assez économiquement alors en Italie. […] Mais ce n’est pas ainsi que Shakespeare, Corneille, Racine, Voltaire, Goethe, Schiller lui-même, — ont introduit ou renouvelé l’art théâtral dans leur pays. — Un pensum dialogué en vers toscans, voilà le vrai nom que l’Italie laissera à son prétentieux poète dramatique, jusqu’à ce qu’on n’en parle plus, quand l’Italie aura son théâtre sérieux, après la fédération nationale des Italiens modernes ? […] Fabre, après avoir accompli tout ce qu’il devait à son amie et à la ville de Florence, obtint du prince l’autorisation de se retirer, avec tous ses trésors d’art et de littérature, dans la patrie de son enfance ; il vint mourir à Montpellier, se faisant de sa ville natale une famille, et léguant son nom au musée qu’il y forma, en sanctifiant ainsi sa bonne fortune.

1610. (1914) Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne pp. 13-101

Il y a la foi ; il y a l’amour ; il y a l’art ; il y a la philosophie ; il y a la morale ; il y a la science. […] Car il n’y a peut-être rien qui soit aussi contraire aux arts plastiques que les arts musiciens. […] Empêcher l’homme de descendre certaines pentes sentimentales, certaines pentes morales, certaines pentes de conduite, n’est-ce point le travail et la plus grande partie du secret de tant d’arts et des plus grandes morales. […] Il n’y a pas plus de philosophie contre la raison qu‘il n’y a de bataille contre la guerre, d’art contre la beauté, de foi contre Dieu.

1611. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

La conception de l’Homme qui rit, que j’ignore, mais qu’il n’est pas si difficile de deviner, est peut-être différente ; mais les mêmes manières ou les mêmes absences d’art s’y retrouvent. […] Je le traite en artiste fort, en homme qui doit savoir la nature humaine et la faire vibrer à commandement quand il lui plaît ; mais qui, malheureusement, n’a montré dans son Homme qui rit ni art, ni âme, ni nature humaine ! […] et voilà même pourquoi l’art dramatique est, au fond, un art si inférieur, malgré l’éclat qu’il jette. […] Il les plaque dans un livre qui n’a point de transitions, qui va par bonds et par sauts, à la manière des conquérants, selon Bossuet, qui, ce jour-là, se moquait un peu du grand Condé, lequel avait dans son métier plus d’art peut-être qu’Hugo dans le sien.

1612. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Boulay-Paty, Évariste (1804-1864) »

Sainte-Beuve Boulay-Paty était un vrai poète, c’est-à-dire qu’il était cela et pas autre chose ; il avait le feu sacré, la religion des maîtres, le culte de la forme ; il a fait de charmants sonnets dont je comparais quelques-uns à des salières ciselées, d’un art précieux ; mais les salières n’étaient pas toujours remplies ; il avait plus de sentiment que d’idées.

1613. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Guillaumet, Édouard »

… Il a simplement voulu dire sa chanson, et il en dira d’autres, parce qu’il aime son art ; et s’il est une parole à lui prononcer, ne serait-ce pas celle de Silvia à Zanetto : — Allez du côté de l’aurore !

1614. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 149

Il a eu l’art d’y semer des traits historiques & légers, qui donnent du ressort à la morale & n’ôtent rien à sa solidité.

1615. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 357-358

Les obscénités étoient les plaisanteries de son temps, & rendoient l’art de faire rire & d’amuser moins difficile.

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