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360. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre I. Le broyeur de lin  (1876) »

De pareilles choses arrivent tous les jours… Les personnes pieuses de Tréguier étaient très fières du pontificat de leur saint patron. […] J’avais souvent pensé depuis à cette énigme sans arriver à me l’expliquer. […] Ce surnom, ainsi qu’il arrive d’ordinaire, prit la place du nom véritable, et ce fut de la sorte qu’il fut universellement désigné. […] La pauvre Kermelle arriva ainsi à réaliser ses songes, à faire ce qu’elle rêvait. […] L’effet de la gendarmerie, quand elle arrivait dans un village, avec ses armes luisantes et ses belles buffleteries, était immense.

361. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VII. Repos »

Celui-ci arrive de l’église, imprégné d’encens. […] Mais il n’y a pas récit de faits arrivés ou imaginés, histoire ou roman historique. […] Le poète arrive au repos d’un lac « endormi comme un regard d’argent ». […] Mais non pour attendre d’eux le conseil de salut : je crois bien que les indications arriveraient multiples et contradictoires. […] Et, en effet, c’est tout meurtri, fou et mourant qu’il arrive.

362. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Il m’est arrivé (j’aime à m’accuser de mes fautes), il m’est arrivé d’en causer avec mon pauvre ami Moréas, et Moréas me disait : « Il n’y a pas un poème de La Fontaine qui ne soit très beau !  […] maîtresse de son urne, La fait arriver seule et sans guide aux degrés. […]   J’arrive au théâtre de La Fontaine. […] J’arrive à l’Astrée. […] A un moment, on voit arriver Ragotin poursuivi par un charretier, qui n’est pas le charretier embourbé, mais un charretier très en colère.

363. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

Que fait, par exemple, M. de Quatrefages, pour démontrer que l’homme arrive à former psychologiquement un règne à part dans l’ordre des êtres animés ? […] Cette méthode n’entre pas davantage dans la nature intime de l’homme quand elle arrive à le définir un animal moral et religieux. […] Et quand l’ethnographie arriverait à mettre la main sur des œuvres de ce genre, elle ne pourrait pas remplacer l’observation de conscience. […] Selon lui, c’est parce que l’esprit associe l’idée de punition au fait qui la provoque que l’idée d’obligation lui arrive. […] L’observateur des phénomènes physiques, ne pouvant saisir que des apparences, n’a pas d’autre méthode que l’induction pour arriver à en dégager la réalité.

364. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — VIII. Les calaos et les crapauds »

Il se mit en route avec un camarade et ils arrivèrent chez le grand-père. […] Et toute la gent crapaude arriva, précédée d’un griot152 qui frappait du dounnou153 et qui chantait : Culture pour le beau-père (bis).

365. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494

Il est arrivé à M.  […] Lavallée, arriver avant six heures du matin, afin d’être au lever des demoiselles, et suivre ensuite toute leur journée en qualité de première maîtresse, pour pouvoir mieux juger de ce qu’il y avait à faire et à établir. […] Avertie par les premiers relâchements et par les fantaisies légères qu’elle avait vues poindre, elle s’occupa à faire à ses filles un rempart de leurs constitutions et de leur règle ; elle comprit, comme toutes les grandes fondatrices, qu’on n’arrive à tirer de la nature humaine un parti singulier et extraordinaire sur un point qu’en la supprimant ou la resserrant par tous les autres côtés. […] Entourée à Versailles d’hommes qui ne l’aimaient pas ou de femmes qu’elle méprisait, lisant dans leur cœur à travers leurs hommages intéressés et leurs bassesses, excédée de fatigue et de contrainte auprès du roi et de la famille royale qui usaient et abusaient d’elle, elle arrivait à Saint-Cyr pour s’y détendre, pour s’y plaindre, pour y laisser tomber le masque qu’elle portait sans cesse. […] Mme de Maintenon est sortie tout à fait à son honneur de cette étude précise et nouvelle ; on peut même dire que sa cause est désormais gagnée : elle nous apparaît en définitive comme une de ces personnes rares et heureuses, qui sont arrivées, dans un sens, à la perfection de leur nature, et qui ont réussi un jour à la produire, à la modeler dans une œuvre vivante qui a eu son cours, et à laquelle est resté attaché leur nom.

366. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

Dans le cours de ses longues excursions, après avoir gravi les hauteurs, descendu les pentes rapides, franchi les ruisseaux plus ou moins gonflés ou à sec selon les saisons, il arrive devant un parc seigneurial par où il peut abréger son chemin en le traversant ; il ne fait point comme Rousseau qui éviterait sans doute d’y passer, et qui aimerait mieux faire le grand tour sous le soleil que de rien devoir au riche et au puissant. […] Il a un côté presque hébraïque par la rigidité, par l’effroi, et de son bosquet et cabinet de verdure, en même temps qu’il aperçoit de loin les batteurs en grange à travers le feuillage, il lui arrive quelquefois d’avoir tout à coup une vue, une vision sur le Sinaï. […] Combien touchante est la musique de ces cloches de village qui, par intervalles, vient frapper l’oreille en douces cadences, tantôt mourant au loin, tantôt reprenant avec force et toujours plus haut, claire et sonore, selon que le vent arrive ! […] Voici qu’une harmonie (un son de cloche) revient passer sur le vallon, et à travers les arbres je vois la tour crénelée d’où m’arrive toute cette musique. […] Ces sonnets, qui sont trop flatteurs pour que je les cite, m’en ont rappelé un du poète Keats qui exprime bien le même sentiment d’idéal, de vie intérieure et d’amitié, charme et honneur de la muse anglaise :   Sonnet imité de Keats, en s’en revenant un soir de novembre Piquante est la bouffée à travers la nuit claire, Dans les buissons séchés la bise va sifflant ; Les étoiles au ciel font froid en scintillant, Et j’ai, pour arriver, bien du chemin à faire.

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