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333. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — II. (Fin.) » pp. 476-495

Pour mieux consacrer son tribut de regrets à ce mérite modeste et à cette chère habitude à laquelle il avait dû, pendant dix années, des jouissances d’esprit et de cœur et des utilités morales de tout genre, Frédéric composa lui-même l’éloge de Jordan, pour être lu dans son Académie de Berlin. […] Qui aurait dit, il y a quelques années, que ton écolier en philosophie, celui de Cicéron en rhétorique et de Bayle en raison, jouerait un rôle militaire dans le monde ? […] De même il fera l’année suivante à la bataille de Chotusitz ; cette fois le roi écrit à son ami du champ de bataille même, le soir de la victoire (17 mai 1742) : Cher Jordan, je te dirai gaiement que nous avons bien battu l’ennemi. […] Les années qui suivirent ne firent que resserrer l’intimité de Jordan et du roi. […] La correspondance de Milord Maréchal et du roi est des plus intéressantes ; elle appartient aux années les plus terribles de la guerre de Sept Ans.

334. (1824) Discours sur le romantisme pp. 3-28

Discours sur le romantisme Messieurs, Ce jour qui, pour la neuvième fois, rassemble les quatre Académies en cette enceinte, est l’anniversaire du jour fortuné, où, après trente années d’un exil encore plus fatal pour nous que douloureux pour lui-même, notre auguste monarque remit le pied sur le sol de la patrie. Par une insigne faveur, Sa Majesté a voulu qu’au même moment où la France entière célébrerait, d’année en année, l’époque d’un retour qui combla tous ses vœux et répara tous ses maux, l’Institut consacrât, par une séance solennelle, le souvenir de cette heureuse réorganisation, qui replaça les Académies sur leurs anciens fondements, sans rompre ni relâcher le nouveau lien qui les unissait. […] Un Anglais du seizième siècle, génie sublime et inculte, ignorant les règles du théâtre, et les suppléant par tous ces artifices qu’un heureux instinct suggère, avait, dans ses drames monstrueux, étendu indéfiniment l’espace et la durée, renfermé des lieux et des années sans nombre, confondu les conditions et les langages, méconnu ou violé le costume distinctif des époques et des contrées diverses ; mais, observateur attentif et peintre fidèle de la nature, il avait répandu, dans ses compositions désordonnées et gigantesques, une foule de ces traits naïfs, profonds, énergiques, qui peignent tout un siècle, révèlent tout un caractère, trahissent toute une passion. […] Or, il peut, devant des spectateurs immobiles et rassemblés pour quelques heures, présenter toujours un même lieu, ou se métamorphoser en vingt lieux divers ; marquer, par la succession des événements, la durée d’un seul jour ou celle de plusieurs années. […] Il y a près de trente années, quelques récits de voyageurs et bientôt quelques traductions nous firent connaître plusieurs productions du romantisme allemand, qui n’avait pas encore été rédigé en théorie, et à qui même, je crois, il n’avait pas encore été imposé de nom.

335. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

C’est là un sujet fréquemment traité et sur lequel, avant même que l’Académie française le proposât de son côté et le mît au concours, il s’est établi, depuis des années, une sorte de concours naturel et nécessaire. […] Malherbe n’y demeura pas moins de dix années, jusqu’à l’âge de trente et un ans. […] On ne sait rien ou presque rien des actions ou des écrits de Malherbe durant ces années de séjour en Provence. […] Que fit-il durant ces tristes années de discordes civiles ? […] Ce docteur en langue vulgaire avait accoutumé de dire que, depuis tant d’années, il travaillait à dégasconner la Cour, et qu’il n’en pouvait venir à bout.

336. (1886) Le roman russe pp. -351

Il ne passa qu’une année dans les bureaux ; elle exerça une influence décisive sur son esprit. […] Le besoin de m’égayer par d’innocentes inventions avait disparu avec mes jeunes années. […] L’année 1836 fut climatérique pour Gogol. […] les belles années qui suivirent 1860 ! […] Il n’aura de pain assuré que celui du bagne, pendant les années qu’il y passera.

337. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

C’est là que le Père de Grandmaison passa ses années de noviciat et de juvénat. […] Le Paris de 1850 et des années suivantes ignorait l’Europe. […] Au cours de ces deux années, il avait dû tenir son chef à Bruxelles, M.  […] Beyens sur le début et l’issue de cette tragique année 1913-1914 n’attestent que trop cette unanimité. […] Cette heureuse chance nous fut accordée cette année.

338. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXV » pp. 402-412

Chapitre XXXV Années 1677 et 1678 (suite de la huitième période). — Domination de madame de Montespan sur le roi. — Inquiétudes de madame de Maintenon. — Intrigues galantes du roi avec madame de Ludres, ensuite madame de Grammont. — Querelles de madame de Montespan et du roi, de madame de Montespan et de madame de Maintenon. — Agitation de celle-ci. — Confiance du roi en elle, attestée par la réserve qu’elle garde désormais avec ses amis. Les années 1677 et 1678 ne présentent que la continuation, à la fin très monotone, des mêmes alternatives de refroidissement et d’ardeur entre le roi et madame de Montespan ; de galanteries entre le roi et quelques femmes de la cour ; et au milieu de ces aventures d’un genre fort commun, le progrès lent, très peu dramatique, très peu sensible de l’empire que madame de Maintenon prenait sur l’esprit du roi, par la sagesse, la convenance, le charme de sa conversation121. […] Dans la continuelle fluctuation d’idées et de sentiments à laquelle madame de Maintenon était condamnée depuis deux années ou environ, il n’est pas étonnant qu’elle ait donné lieu plusieurs fois au renouvellement des plaintes que madame de Coulanges faisait au mois de septembre 1675 pour la première fois, sur le changement de son amie à son égard, et à l’application de l’ancien adage, que les honneurs changent les mœurs 124. […] Consentons à passer sur l’année 1678 comme sur un temps vide d’événements remarquables.

339. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et l’abbé Desfontaines. » pp. 59-72

Les Libraires, au commencement de l’année 1723, refusèrent d’imprimer le Journal des sçavans, faute de débit ; &, l’année suivante ils changèrent d’avis. […] Vers le commencement de l’année 1735, il obtint un privilège du roi pour faire des observations sur les écrits modernes. […] Elle dura quelques années.

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