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210. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre II. Le théâtre. » pp. 2-96

Les mœurs anglaises. —  Expansion du naturel énergique et triste. […] Il faut regarder de plus près ce monde, et, sous les idées qui se développent, chercher les hommes qui vivent ; c’est le théâtre qui, par excellence, est le fruit original de la Renaissance anglaise, et c’est le théâtre qui, par excellence, rendra visibles les hommes de la Renaissance anglaise. […] III Dans cet épanouissement si universel et si libre, les passions ont pourtant leur tour propre qui est anglais, parce qu’elles sont anglaises. […] Tout le théâtre anglais est là, ainsi qu’une plante dans son germe, et Marlowe est à Shakspeare ce que Pérugin est à Raphaël. […] Voir la peinture de ce caractère dans toute la littérature anglaise et allemande.

211. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — II » pp. 435-454

Le caractère français, parisien, en tant qu’il diffère essentiellement du génie anglais, est parfaitement saisi et présenté par lui. […] Nous avons vu Bonstetten, dès le principe, écrire comme naturellement en français, et même en anglais ; il fallut bien pourtant qu’il se remît à l’allemand qu’il savait mal, qu’il ne savait plus ; il s’y appliqua durant cette période bernoise de sa vie, et il devint par la suite un auteur distingué dans les deux langues. […] Bonstetten, sachant le cas que le peuple faisait des Anglais à cause de leur grande dépense en voyage, imagina de faire lire dans les églises du bailliage de Locarno une exhortation à cultiver les pommes de terre, en ajoutant que la pomme de terre était chaque jour servie à la table du roi des Anglais.

212. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise par M. Taine. »

Histoire de la littérature anglaise par M.  […] L’auteur eût diminué peut-être le nombre des contradicteurs s’il avait donné au livre son vrai titre : Histoire de la race et de la civilisation anglaises par la littérature. […] Son grand-père était sous-préfet à Rocroi, en 1814-1815, sous la première Restauration ; son père, avoué de profession, aimait par goût les études ; il fut le premier maître de son fils et lui apprit le latin : un oncle revenu d’Amérique lui apprenait l’anglais en le tenant tout enfant sur ses genoux. […] Nous arriverons la prochaine fois à parler du grand ouvrage (l’Histoire de la Littérature anglaise) qui partage en ce moment les esprits, qui a tenté d’abord et puis qui a fait reculer l’Académie française.

213. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Stéphane Mallarmé » pp. 146-168

Il avait puisé au lycée des éléments d’anglais. […] Peu après, Mallarmé fut nommé professeur d’anglais à Tournon, puis à Avignon et c’est là que Mendès et Villiers le retrouvent, après une séparation de sept ans, installé avec sa femme et sa fille, « dans une petite maison rose, derrière des arbres ». […] Il avait d’ailleurs puisé aux mêmes sources de l’idéalisme anglais et il offre avec Baudelaire deux traits communs : la précocité et le sentiment de son impuissance : Et dans mon être à qui le sang morne préside L’impuissance s’étire en un long bâillement. […] Il professe l’anglais au lycée Condorcet.

214. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

Probablement un diplomate anglais. […] L’italien, le grec ancien et moderne, l’anglais lui étaient familiers. […] Et, comme au fond il n’est pas Anglais, il se fait naturellement un peu plus Anglais que s’il était Anglais. […] Il vit surtout l’Italie des esthètes anglais. […] Maintenant, nous sommes Anglais.

215. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

* * * — Le confortable anglais est l’admirable entente du bonheur matériel du corps, mais d’une espèce de bonheur d’aveugle, où rien n’est donné au sens artiste de l’homme, à l’œil. […] Et comme ses yeux tombent en ce moment sur une gouache de L’Île d’amour en 1793, il s’écrie : « Tiens, ça me rappelle la connaissance de Salvandy et de Béranger. » Un Anglais installé en France et demeurant à Belleville après la Restauration, donnait beaucoup à dîner. Un jour Salvandy, invité à dîner, se met à sonner à la porte de l’Anglais, à côté d’un monsieur qui y avait déjà sonné. […] L’Anglais était, depuis quatre mois, déménagé à Passy. Les deux invités de l’Anglais prennent le parti de dîner à Belleville, et dînent ensemble sans se connaître.

216. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Il a une parole amène tombant d’une bouche aux dents longues d’une vieille Anglaise. […] » Et j’entends à propos de l’éloge de l’Angleterre, repris par Taine, Sainte-Beuve lui confier son dégoût d’être Français : « Je sais bien qu’on vous dit : être Parisien ce n’est pas être Français, c’est être Parisien ; mais on est toujours Français, c’est-à-dire qu’on n’est rien, compté pour rien… un pays où il y a des sergents de ville partout… Je voudrais être Anglais, un Anglais c’est au moins quelqu’un… Du reste, j’ai un peu de ce sang. […] Ma grand-mère était Anglaise… » Puis la causerie va sur About, que Taine défend comme son ancien camarade de l’École normale. « Un garçon, dit Sainte-Beuve, qui s’est mis à dos les trois grandes capitales, Athènes, Rome, Paris. […] … Taine. — Par exemple, la femme anglaise… Sainte-Beuve. — Oh ! […] C’est à Billion, l’ancien directeur du Cirque, et les quatre tourelles sont des lieux à l’anglaise.

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