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189. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lawrence Sterne »

On verrait qu’il y a là-dedans une valeur d’analyse qui est la moitié d’un critique. […] … Il serait difficile d’en donner une idée par l’analyse. On n’analyse pas le pêle-mêle, — et c’en est un de pensées, de jugements, d’anecdotes, de choses inertes, de silhouettes manquées, d’argiles empâtées, sur lesquelles le doigt inspiré n’est pas, une seule fois, descendu.

190. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre II. De la reconnaissance des images. La mémoire et le cerveau »

Si notre analyse est exacte, les maladies de la reconnaissance affecteront deux formes profondément différentes et l’on constatera deux espèces de cécité psychique. […] On a dit que l’attention était une faculté d’analyse, et l’on a eu raison ; mais on n’a pas assez expliqué comment une analyse de ce genre est possible, ni par quel processus nous arrivons à découvrir dans une perception ce qui ne s’y manifestait pas d’abord. […] Une analyse complète devient ici nécessaire, qui ne néglige aucun détail, et une synthèse actuelle, où l’on n’abrège rien. […] Mais ce centre des idées s’est bien vite dissous à l’analyse. […] Notons en effet la singulière contradiction où cette théorie est conduite par l’analyse psychologique, d’une part, par les faits pathologiques de l’autre.

191. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre II. De l’amitié. »

Je ne puis m’empêcher de m’arrêter au milieu de cet ouvrage, m’étonnant moi-même de la constance avec laquelle j’analyse les affections du cœur, et repousse loin d’elles toute espérance de bonheur durable ; est-ce ma vie que je démens ? […] Quelles tristes pensées, ces analyses ne font-elles pas naître sur la destinée de l’homme !

192. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mistral, Frédéric (1830-1914) »

Homère, nous n’en avons lu aucun qui ait eu pour nous un charme plus inattendu, plus naïf, plus émané de la pure nature, que le poète villageois de Maillane — Si nous étions riche, si nous étions ministre de l’instruction publique ou si nous étions seulement membre influent d’une de ces associations qui se donnent charitablement la mission de répandre ce qu’on appelle les bons livres dans les mansardes et dans les chaumières, nous ferions imprimer à six millions d’exemplaires le petit poème épique dont nous venons de donner une si brève et si imparfaite analyse et nous l’enverrions gratuitement, par une nuée de facteurs ruraux, à toutes les portes où il y a une mère de famille, un fils, un vieillard, un enfant capable d’épeler ce catéchisme de sentiment, de poésie et de vertu, que le paysan de Maillane vient de donner à la Provence, à la France et bientôt à l’Europe. […] La grande gloire de ce siècle sera le lyrisme, fécond et fort, qui ferme l’anneau de la science et de l’art, de la tradition et de l’analyse, de la race et de l’individu, le lyrisme éperdu de leur Goethe, de notre Frédéric Mistral.

193. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 239-252

Son esprit, si capable de produire par lui-même, ne lui permit plus que d’être un Compilateur, après qu’il se fut attaché à la lecture de Bayle, dont il entreprit de donner une Analyse. Cette Analyse n’a pas même le mérite du discernement.

194. (1894) Notules. Joies grises pp. 173-184

Évoqué quelque paysage aux yeux de l’artiste, vibrée la symphonie de songe à ses oreilles, ou surgie l’Idée pure en son cerveau, les procédés matériels — intuitivement — doivent être choisis ; je dis intuitivement, car le travail formel que j’analyse ici est spontané chez le poète : sinon de la marqueterie. […] L’analyse subtile que Becq de Fouquières dans son Traité de versification française a fait des vers magnifiques de Racine : Ariane ma sœur, de quelle amour blessée, Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée.

195. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VII. Des ouvrages périodiques. » pp. 229-243

Les analyses sont longues ou courtes, selon que l’importance de la matiere le demande, & le style noble, pur, élégant, est proportionné aux différens sujets. […] Les auteurs lisoient les ouvrages avec réfléxion ; leurs jugemens étoient exacts & sans partialité ; mais sous prétexte de donner des analyses ; ils étoient un peu trop copistes : défaut qui leur est commun avec la plûpart des faiseurs de Journaux.

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