/ 2831
397. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

Stendhal aimait l’amour et les histoires d’amour, et connaissait un assez grand nombre de manières d’aimer. […] Stendhal connaît et distingue quatre sortes d’amour : l’amour physique, l’amour-passion, l’amour-goût, l’amour de vanité. […] Un livre sur l’amour est toujours une autobiographie. […] Je dis sur l’amour une fois né ; car l’amour naissant de l’imagination, l’amour de tête, c’est précisément celui dont Stendhal, dans le livre de l’Amour, n’a point traité. […] Mais cependant l’amour ne vit que d’exagérations.

398. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

L’amour de la patrie ne les aveugla point, comme il arrive quelquefois chez les nations modernes. […] Les amours de Didon sont d’après les amours de Circé & de Calypso dans l’Odyssée ; la descente d’Énée aux enfers est imitée de celle d’Ulysse. […] C’en seroit un de moins de ne pas connoître les amours de Didon & d’Énée ? […] Racine avoit voulu traiter ce sujet : malheureusement il préfera les amours de Bérénice. […] Ils semblent préconiser le vice, en rendant inutile l’amour de la vertu.

399. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

. — Les Amours de Leucippe et Clitophon 41; les contes de M.  […] L’exemple fut suivi : le roman poétique nous est revenu, avec Pour l’amour du laurier de M.  […] Le chapitre où les deux femmes, à la campagne, se confient leurs amours est trop étendu et trop en dehors du sujet. […] Néanmoins Grève d’Amour et Le Prince Narcisse nous paraissent caractériser mieux ses goûts et sa manière discrète, souriante, voluptueuse, affable et compliquée. […] La partie psychologique de la Petite Angoisse paraît faible à côté des évocations savantes de Pour l’amour du Laurier.

400. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

. —  Niaiserie de l’amour […] Simplement par amour de la vérité et par devoir public. […] Isabelle, mon amour ! […] Son honneur insulté et son amour outragé éclatent d’un élan superbe et terrible. […] Avoir possédé un tel amour est la bénédiction unique.

401. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

N’est-il pas vrai que le destin de l’empire ottoman y dépend de savoir si Bajazet acceptera l’amour de la sultane ? […] Dans quels aveuglements l’amour jeta ma mère ! […] Non, ce n’était pas ainsi qu’ils concevaient l’amour ! […] Il leur paraissait, si je puis ainsi dire, que ce poète leur surfaisait la tragédie de l’amour. […] Je ne la mis dans cet état qu’après l’avoir embrassée mille fois avec toute l’ardeur du plus parfait amour.

402. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Tallemant et Bussy ou le médisant bourgeois et le médisant de qualité » pp. 172-188

Le roi passait les étés à la frontière, où l’on se battait rudement ; il revenait ensuite d’ordinaire passer les hivers à Paris, et tous les divertissements étaient alors de saison, jeu, billard, paume, chasse, comédie, mascarade, loterie, tout ce qu’engendre une entière oisiveté, mais surtout l’amour. On dira que c’est plus ou moins l’histoire de tous les temps ; mais l’amour alors avait son cachet particulier. […] La vanité dans l’amour, et comme principe de l’amour, c’était bien la marque du moment, et qui est celle en général de la galanterie française, où la passion, à l’origine, entre pour peu. […] Dans les préceptes et maximes qu’il donne de l’art d’aimer, il n’a rien non plus de cette agréable facilité d’Ovide, et rappelle plutôt, par le subtil des cas et des questions, un reste des cours d’amour ; c’est un voisin de Benserade. […] Ce n’était pas la peine d’introduire Mme Cornuel, cette personne de tant de sel et de mordant, pour lui faire professer un code d’amour honnête et débiter une sorte de sermon en trois points.

403. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Daphnis et Chloé. Traduction d’Amyot et de courier »

L’amour vient à Chloé d’avoir vu Daphnis au bain, un jour qu’étant tombé dans une fosse à loup, il a dû, au sortir de là, se laver et montrer, sans y songer, son beau corps. Un peu après, l’amour vient à Daphnis lui-même d’avoir reçu de Chloé un baiser pour prix de la victoire, dans une dispute qu’il a avec un bouvier rival, qui contestait de beauté avec lui. […] L’impression qu’elle fait est celle que nous a rendue si souvent le pinceau de Prud’hon : grâce, vénusté, une douceur un peu moelleuse ; innocence et amour, une émotion poétique et nullement sensuelle. […] Ce joli livre est tout un hymne à l’Amour enfant. […] Lycénion, qui donne à Daphnis sa première leçon d’amour, est une voisine et non une « courtisane » ; c’est une jeune femme alerte et fringante, qui vit avec un vieux cultivateur et qui a l’œil aux jeunes gens.

/ 2831