Baudelaire aime la chair foncée, aux touchants replis de Jeanne Duval. […] Des noms de sœurs trop aimées éclatent, sans d’ailleurs tuer personne dans l’orage romantique. Les ouragans d’alors, aimaient, il est vrai, surtout jouer avec les chevelures. […] L’obsédé ne consent à prendre conscience de son obsession que pour en aimer, cultiver d’autant mieux cette chère obsession. […] Pouvait-on signifier plus clairement que les parents aiment à scier, raboter, varloper le malheur de leurs enfants.
Ce penseur a voulu dire qu’il n’aimait pas un peintre qui traitait tous les sujets avec le même style. […] Le public, qui aime passionnément sa propre image, n’aime pas à demi l’artiste auquel il donne plus volontiers commission de la représenter. […] Peu d’hommes ont plus sincèrement aimé la lumière et l’ont mieux rendue. […] Clésinger, je n’aimerais pas être loué si magnifiquement pour avoir fait l’image d’une bête, si noble et superbe qu’elle fût. […] Ils ont aimé et étudié Caffieri, Puget, Coustou, Houdon, Pigalle, Francin.
Et je le revois, son doux et triste visage, avec les changements de physionomie, que ne donne pas un portrait, dans trois ou quatre circonstances, laissant en vous, on ne sait comment, un cliché de l’être aimé, en son milieu de ce jour-là. […] Oui, maintenant j’ai une espèce d’horreur de l’œuvre imaginée, je n’aime plus que la lecture de l’histoire des mémoires, et je trouve même que dans le roman, bâti avec du vrai, la vérité est déformée par la composition. […] » Coppée parlant de Mlle Read, déclare qu’elle n’aime que les affligés, les souffrants, les malheureux, qu’elle hait les chanceux, les heureux, les gens ayant l’argent et la gloire. […] En récompense, à lui qui ne connaissait et n’aimait que Musset, Judith faisait lire du Victor Hugo et du Leconte de Lisle. […] Une danse qui est une douce oscillation des torses, s’enfiévrant peu à peu, et d’où se détache et jaillit de temps en temps, une femme devant son fiancé, devant l’homme aimé, et qui se torsionne debout, comme sous une étreinte passionnée, et passant sa main entre ses cuisses, la retire, et la montre tout humide de la jouissance amoureuse.
Et cela sera ainsi, je l’espère, car je vous jure, sur mon honneur, qu’il n’y a personne au monde qui vous persécute ou qui songe seulement à vous nuire ou à vous menacer ; mais, au contraire, chacun vous aime et désire ardemment que vous viviez…. […] Si vous le faites, nous vous chérirons et nous vous honorerons tous ; si vous ne le faites pas, vous perdrez à la fois votre santé et votre honneur ; et, malgré votre sollicitude à fuir la mort, dont vous vous croyez poursuivi, en errant comme vous faites, tantôt ici, tantôt là, il n’est pas douteux que cette vie vagabonde ne soit précisément pour vous votre perte ; croyez-en quelqu’un qui vous aime avec tant de tendresse que moi. […] Trompée peut-être par l’inconstance de son poète, elle avait tourné toutes ses pensées vers le ciel, sans cesser d’excuser et de protéger celui dont elle avait aimé au moins l’imagination et la gloire : la reconnaissance seule aurait exigé davantage. Elle mourut en réputation de sainteté parmi le peuple de Ferrare ; les médailles que nous avons sous les yeux, et ses portraits, la représentent comme le profil de la mélancolie et de la douceur ; des yeux bleus, une chevelure noire, un front sans nuage, une bouche où l’intelligence fine donne de l’agrément à un sourire naturellement rêveur, un ovale arrondi des joues, un port de tête un peu incliné en avant, comme celui d’une figure qui écoute, ou comme le buste d’une princesse qui se penche pour accueillir avec pitié les malheureux, enfin la grâce française de sa mère mêlée à la gravité pensive d’une Italienne, font aimer cette femme, que son tendre intérêt pour le Tasse associe à jamais à son immortalité. […] Tel fut le Tasse, malheureux par lui-même plus que par les autres ; mais son infortune est pour beaucoup dans l’adoration que son nom inspira aux jeunes gens et aux femmes, qui aiment à trouver dans la vie de leur poète autant de poésie que dans ses vers !
mon cher père, c’est Élisabeth que j’aime, et non sa dot ! […] Mon père et ma mère s’aimèrent du plus saint amour pendant dix-huit ans, avec le plus grand désir d’avoir des enfants. […] Cet homme était le premier de son état ; mais il aimait le plaisir et la joie : c’était le plus vieux par les années, et le plus jeune par la gaieté. […] « La nuit venue, et les ennemis entrés dans Rome, moi, qui ai toujours aimé les choses nouvelles, je me plaisais à considérer le désordre d’une ville prise d’assaut, ce que je voyais du point où j’étais, beaucoup mieux que ceux qui étaient dans le château. […] Mon premier mari, qui aimait beaucoup Benvenuto, à cause de ses talents et de ses bonnes qualités, avait raison de vouloir le retenir à Florence, et de l’empêcher de revenir à Rome ; et elle s’en alla en murmurant des paroles fort aigres.
ag Au commencement du troisième acte, après le retour de ces pèlerins, qui, cette fois, en traversant la scène, reprennent tout le thème religieux de l’ouverture, Elisabeth aux pieds de la même Madone que nous avons remarquée au premier acte, fait sa dernière prière, où paraît s’exhaler son dernier soupir, pour celui qu’elle a si souffrement aimé ! […] Mais plutôt je veux vous voir toujours l’une et l’autre, car vous êtes gracieuses ainsi que des amantes, et j’aime les onduleuses musiques de vos voix. » On raconte qu’il les fit s’asseoir, auprès de lui ; longuement il leur murmurait des paroles caressantes, tandis que les baignait l’harmonieuse ténèbre d’une nuit royale. […] Aujourd’hui l’honnête homme doit mépriser un art, lorsqu’il aime l’autre, condamner absolument les œuvres d’une école, lorsqu’il appartient à une autre. […] N’entendons-nous point la voix aimée du Maître, et qu’elle nous dit : « Tous les arts ont une fin commune : tous ne valent que s’ils y travaillent. […] J’aime le dernier d’eux, Crime d’Amour, plus peut-être qu’il ne conviendrait : la psychologie y est un peu factice, trop stendhalienne pour les âmes modernes des héros ; le personnage de la femme est pâle, ses pensées enchaînées par des liens sommaires.
Je le trouvai très-indigné de la marche que suivaient les affaires, et, comme il avait toute sa vie autant aimé la vraie liberté que détesté l’anarchie populaire, il se sentait le désir d’écrire contre la tyrannie d’un seul, après avoir combattu si longtemps celle de la multitude. Mon père aimait la gloire, et, quelque sage que fût son caractère, l’aventureux en tout genre ne lui déplaisait pas, quand il fallait s’y exposer pour mériter l’estime publique. […] Napoléon avait dit à ceux qui lui demandaient grâce pour une femme : « Cette femme monte les esprits dans un sens qui ne convient pas à mes vues ; je ne sais comment il se fait que, quand on l’a lue, on m’aime moins. » L’exécuteur impassible de ses rigueurs, Savary, ajouta, dans la lettre qu’il répondit à madame de Staël, l’humiliation à la douleur. […] « Il serait plus aisé de décrire les symptômes du talent que de lui donner des préceptes ; le génie se sent comme l’amour par la profondeur même de l’émotion dont il pénètre celui qui en est doué ; mais si l’on osait donner des conseils à ce génie, dont la nature veut être le seul guide, ce ne serait pas des conseils purement littéraires qu’on devrait lui adresser ; il faudrait parler aux poëtes comme à des citoyens, comme à des héros, il faudrait leur dire : — Soyez vertueux, soyez croyants, soyez libres, respectez ce que vous aimez, cherchez l’immortalité dans l’amour, et la divinité dans la nature ; enfin, sanctifiez votre âme comme un temple, et l’ange des nobles pensées ne dédaignera pas d’y apparaître. » Ne croit-on pas entendre la poésie elle-même devenue ce que Dieu l’a faite, la sibylle de la nature et la prêtresse du cœur humain ? […] Oui, quand ton époux t’emmènera loin de moi, des sanglots m’échapperont et mes yeux mouillés de pleurs te suivront longtemps encore, car je suis homme et père, et j’aime avec tendresse cette fille qui m’aime aussi sincèrement.