Ce n’est plus qu’un exercice littéraire, un jeu de société, où il ne s’agit que de passer adroitement par les conditions convenues. […] Mérope est « la mère » ; et Polyphonie, Egisthe, Narbas, tous les autres personnages ont pour fonction d’exciter « la mère » à développer toutes les agitations, toutes les douleurs, les espérances, les puissances de souffrir et d’agir d’une âme maternelle.
C’est l’indépendance de l’individu dans sa vie privée ; c’est la libre disposition de sa personne et de ses biens ; c’est la liberté des relations, des faits et gestes de chaque jour : c’est le pouvoir de vivre et d’agir à sa guise sans être en butte à une inquisition perpétuelle, à une police minutieuse et tyrannique de la part de l’autorité publique. […] Un pays où il y a beaucoup de ces associations permet aux individus d’agir sur la législation de l’État sinon directement comme le citoyen de la cité antique, du moins indirectement par le moyen de l’association dont il fait partie et sur laquelle il peut lui-même exercer une action.
Il s’agit de savoir si la conscience en restera là, même chez le plus humble des animaux. […] L’existence ne se mesure pas seulement pour nous au pâtir, mais encore et surtout à l’agir.
Pour la connaître pleinement et exactement, la notion de son mécanisme, de ses parties, de sa genèse, ne sera pas plus importante que celle de la manière dont elle existe, dont elle se comporte, dont elle agit sur la matière vivante, du choc harmonieux, saccadé ou lent dont elle frappe les esprits, un esprit, une âme individuelle et figurée. […] Il s’agit de comprendre l’acte créateur en le rejouant, une fois débarrassé de toute forme de « mystère » ou de transcendance.
Il ne s’agit ici ni d’utopie, ni de doctrine, ni de préférence. Il s’agit d’un fait.
II J’ai dit que je voulais le faire connaître, non qu’il soit inconnu pourtant ; mais la notoriété de ses travaux, très comptés dans les hauteurs de l’art et de la science, diminue quand il s’agit de ce public dont les mille échos font surtout la gloire. […] Le créateur, lui, a fait ce qu’il a voulu ; il a agi en Dieu, car on est le dieu de son œuvre.
Le xixe siècle diffère trop essentiellement du xviie pour bien comprendre et pour apprécier toutes les manières de sentir, de penser et d’agir, d’un temps si dissemblable à lui-même ; il en diffère trop… et il n’en est pas assez loin. […] Obligé, par le sujet même de son livre, de parler d’hommes qui n’eurent jamais nulle part, à l’exception de quatre ou cinq d’entre eux peut-être, ce haut pavé historique qui agit tant et tout d’abord sur l’imagination du lecteur, il n’a pas, selon nous, assez contenu son récit entre ces quelques hommes vraiment dignes du regard de l’histoire, et il est tombé dans les infiniment petits d’une longue suite de biographies.