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619. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pommier, Amédée (1804-1877) »

Alphonse Daudet Amédée Pommier, un merveilleux artisan en mots et en rimes, l’ami des Dondey et des Pétrus Borel, l’auteur de l’Enfer , de Crâneries et Dette de cœur, beaux livres aux titres flamboyants, régal des lettrés, effroi des académies, et pleins de vers bruyants et colorés comme une volière d’oiseaux des tropiques… C’est en collaboration avec Amédée Pommier que Balzac, toujours tourmenté de l’idée d’écrire une grande comédie classique, avait entrepris Orgon, cinq actes en vers, faisant suite à Tartuffe.

620. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 416-419

Celui-ci a traduit, en société, avec M. l’Abbé Marie, Professeur de Mathématiques au Collége Mazarin, & Sous-Précepteur de M. le Comte d’Angoulême, un Ouvrage Anglois, fait par Bulter, & intitulé, Vie des Peres, des Martyrs & des autres principaux Saints, tirée des Actes originaux & des monumens les plus authentiques.

621. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre premier. Que la poétique du Christianisme se divise en trois branches : Poésie, Beaux-arts, Littérature ; que les six livres de cette seconde partie traitent spécialement de la Poésie. »

En effet, on peut avancer, avec quelque vraisemblance, qu’il est moins difficile de faire les cinq actes d’un Œdipe-Roi, que de créer les vingt-quatre livres d’une Iliade.

622. (1856) Cours familier de littérature. I « IIIe entretien. Philosophie et littérature de l’Inde primitive » pp. 161-239

Sa troisième pensée est de lui construire un acte de foi et un culte ; sa quatrième pensée est de déduire de cette foi, de ce culte et de sa propre conscience, une morale ou un code du bien et du mal conforme, le plus possible, à l’idée que l’homme se fait de ce qui plaît ou de ce qui déplaît à l’Être des êtres. […] J’éprouvai un de ces instincts d’acte extérieur que l’homme sincère avec soi-même éprouve rarement quand il est seul, et que rien de théâtral ne se mêle à la candide simplicité de ses impressions. […] Peu importe l’événement, que tu sois vaincu ou vainqueur : la vertu est dans l’acte, et non dans ce qui résulte de l’acte. Celui-là seul est véritablement sage et sanctifié qui a renoncé à tout fruit temporel de ses actes ; il est délivré des liens de la matière ; il vit déjà dans les régions de l’immuable félicité ! 

623. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Le supplice dura trois actes. […] Ce premier acte de la comédie de M.  […] dans ces cinq actes d’une comédie écrite en vers, nous cherchons en vain une dizaine de vers à citer ! […] Nous en sommes encore au troisième acte ; cette comédie est si longue ! […] Au quatrième acte, nouveau guet-apens, tendu à Moncade.

624. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

A partir donc du moment où il assuma cette charge, sa littérature a été tout en actes ; il n’a plus exercé qu’une imagination pratique, une critique à conséquences immédiates et certaines. […] Ecrire un roman ou le vivre, il n’y a entre les deux occupations qu’une différence musculaire, tout extérieure   : quel que soit le geste, le travail du cerveau est identique ; l’équivalence est parfaite entre l’acte et l’idée de l’acte, ce qui rend inutile leur superposition ; devenu matériellement actif, et avec surabondance, M.  […] Pour cela, rejetant toutes les idées secondes, il pose cette seule affirmation : l’adhésion à une croyance est un acte de liberté. […] Tous les grands actes naturels de l’existence humaine sont dirigés ou dominés par l’inconscient. […] La vie de l’homme est un acte de foi et un acte de confiance (ces deux mots sont presque des doublets) ; il faut que l’homme croie, sinon à la réalité, du moins à la véracité de sa vie et de la vie ; il faut qu’il ait foi dans la floraison, aux heures où il plante son verger, et foi dans la fructification aux heures où il se promène sous les fleurs.

625. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Il s’attaquait de préférence à l’abbé Lamourette, qui n’était pas seulement un évêque ridicule, mais qui, bien qu’humain et tolérant de sa personne, couvrait de son optimisme sentimental et de son silence des actes odieux, des insultes et des assauts livrés par la populace des clubs aux fidèles de la communion non assermentée. […] Le grand acte de Camille Jordan au conseil des Cinq-Cents fut en apparence un acte de pacification et de réconciliation, mais qui, tombant dans un milieu inflammable, suscita à l’instant bien des animosités et des colères, je veux parler de son Rapport sur la police des cultes (séance du 29 prairial an V, 17 juin 1797). […] Un journal avait apparemment critiqué cet acte public comme étant d’un mauvais exemple. […] — Vous feriez un acte de charité pour une personne dont l’âme est cruellement malade, et c’est un beau motif à donner. — Vous auriez jusqu’au de novembre pour aller à Paris. […] Toutes les fois qu’un ouvrage n’est point dans l’un de ces deux cas, on doit le laisser passer. » On est confondu de voir, rien qu’à deux années de distance, une décision d’un si ferme et si large bon sens qui vient juger et condamner de tout son poids l’acte exorbitant de 1810.

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