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282. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dumur, Louis (1860-1933) »

Des déclamations redondantes ou plates, exprimant la médiocre philosophie d’un mauvais élève des derniers romantiques ; des phrases d’un français déplorable, construites sans art, avec la plus absolue méconnaissance du sens des mots ; des tropes ridicules ; des comparaisons d’une désespérante banalité.

283. (1880) Goethe et Diderot « Introduction »

Et qu’y a-t-il de plus antipathique au génie clair, svelte, rapide et absolu de la France, que ce qu’on appelle — et peut-être pour l’éternité ! […] Trente-six autres depuis, et dont pas un seul ne mérite l’énorme réputation dont tous jouissent, lui valurent d’être le roi absolu — le Re netto — de l’esprit au xixe  siècle.

284. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Eugène Pelletan » pp. 203-217

Il a enfin été absolu, — ce qui estime horrible chose pour Pelletan, — absolu comme l’Église elle-même, cette autre horrible chose aussi, et Pelletan le voit toujours entre ces deux horreurs !

285. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Balzac »

À mes yeux, le talent — surtout dans l’art que pratiquait Balzac — est une question d’âme tout autant que d’intelligence… Byron, tout coupable qu’il fut parfois, était une âme magnanime, faite pour la vérité, même quand il la méconnaissait ; car il l’a souvent méconnue… Balzac, lui, est aussi grand par l’âme que par l’esprit, et c’est la grandeur absolue ! […] … « Toute personnalité grandiose est odieuse, quand elle n’a pas le pouvoir », — a écrit Balzac, dans sa Correspondance, et il entendait certainement le pouvoir matériel, politique, absolu ; le pouvoir qui a les six laquais de Pascal, multipliés par une nation, et qui empêche toute contestation insolente ; le pouvoir qui crée des chambellans !

286. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Athanase Renard. Les Philosophes et la Philosophie » pp. 431-446

Il a intitulé son livre, avec une profondeur peut-être inconsciente, mais qui n’en est pas moins de la profondeur : Les Philosophes et la Philosophie, mettant avec raison les hommes avant la chose, la Philosophie n’étant jamais un Absolu, quoiqu’elle prétende en être un, et n’ayant de valeur, comme tous les empirismes, que par les hommes qui la cultivent ou qui la professent. […] , qu’il ne lui est plus possible d’en sortir jamais, — soit pour aller aux hommes, soit pour aller à Dieu (le chemin manque), — et qu’il n’est plus capable d’inventer un criterium absolu et universel, comme doit être tout criterium de vérité.

287. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « La Fontaine »

À coup sûr, la Critique n’aurait pas mieux fait… C’est Le Bonhomme, en effet, que La Fontaine, dans le sens le plus général et le plus absolu ; ce n’est pas simplement Un Bonhomme. […] Quelle bonhomie pouvait-il y avoir dans ces dictateurs, ces absolus, ces hommes terribles ?

288. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre II. Le rôle de la morale » pp. 28-80

Et là-dessus, un nouveau despotisme social, très dur, très absolu, va se fonder. […] Certaines sectes ont pu prêcher la chasteté absolue ou même l’imposer par des mutilations. […] Le devoir est érigé en fait absolu pour nous, inconditionnel, du moins indépendant de conditions sur lesquelles nous puissions revenir. […] Les défenseurs du devoir absolu n’aiment guère les « cas de conscience ». […] Mais, toujours poussé par le même désir de faire pénétrer au plus intime de l’individu l’idée du devoir et du droit avec le caractère absolu qu’il leur a donné, l’instinct social veut présenter à l’individu comme un triomphe pour lui, la répression de sa propre nature.

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