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577. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VIII. De l’éloquence » pp. 563-585

Examinons cependant pourquoi, depuis les premières années de la révolution, l’éloquence s’altère et se détériore en France, au lieu de suivre les progrès naturels dans les assemblées délibérantes ; examinons comment elle pourrait renaître et se perfectionner, et terminons par un aperçu général sur l’utilité dont elle est aux progrès de l’esprit humain et au maintien de la liberté. […] Dans ce chaos de sentiments et d’idées qui a existé pendant quelque temps en France, aucun orateur ne pouvait flatter par son estime, ni flétrir par son mépris, aucun homme ne pouvait être honoré ni dégradé. […] Les individus des mêmes partis, liés entre eux par des intérêts d’une importante solidarité, se sont accoutumés en France à ne regarder les discours que comme le mot d’ordre qui doit rallier des soldats servant dans la même cause. […] Mais en France, la force, en recourant à la terreur, a voulu cependant y joindre encore une espèce d’argumentation ; et la vanité de l’esprit s’unissant à la véhémence du caractère, s’est empressée de justifier par des discours les doctrines les plus absurdes et les actions les plus injustes. […] Personne ne contestera que l’éloquence ne soit tout à fait dénaturée en France depuis plusieurs années ; mais beaucoup affirmeront qu’il est impossible qu’elle renaisse et se perfectionne.

578. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

Les Gelosi ne sont pas sans doute, ainsi que nous l’avons dit, la première troupe d’artistes italiens qui visitèrent la France. […] Les Comici Confidenti, avec leur célèbre actrice Maria Malloni detta Celia, étaient aussi venus en France un peu avant les Gelosi. […] 1578 2 Pour toutes les serrures à fermer les loges… 70 » À Sauvage, pour la menuiserie faite à Saint-Germain… 266 8 À Ducreux, pour fourniture de 80 aunes de toile pour boucher les fenêtres des musiciens, comédiens, etc., et autres frais… 180 3 À Paysan, pour la poudre, pommade, y compris ses peines, celles de ses garçons, et les frais de leur voyage à Chambord… 210 » Pour toutes les voitures généralement quelconques… 9008 » Pour trois bannes qui ont servi à couvrir les charrettes où étaient les habits… 50 8 Pour tous les Suisses qui ont servi, tant à Chambord qu’à Saint-Germain, à garder les portes du théâtre… 153 » Au sieur de Lulli, pour ses copistes, leur entretien et nourriture, la somme de… 800 » Pour les ports, rapports et entretiens d’instruments… 196 » Pour les dessins et peines du sieur Gissez… 483 » Pour les peines d’avertisseurs, huissiers et autres gens nécessaires… 300 » Aux concierges de Chambord et de Saint-Germain, à raison de 100 liv. chacun… 200 » Pour tous les menus frais imprévus, suivant le mémoire ci-attaché… 403 » Somme totale du contenu au présent état… 49404 18 Nous, Louis-Marie d’Aumont de Rochebaron, duc et pair de France, premier gentilhomme de la chambre du roi, certifions avoir ordonné la dépense contenue au présent état, et l’avoir arrêtée pour Sa Majesté à la somme de quarante-neuf mille quatre cent quatre livres dix-huit sous. […]   À partir de 1668, nous voyons les pièces suivantes composées en France : 1. […] C’est là ce qui constitue le répertoire authentique du Théâtre italien en France, jusqu’à la fin du dix-septième siècle.

579. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Chefs-d’œuvre de la littérature française (Collection Didot). Hamilton. » pp. 92-107

Après tout, on n’a jamais tant d’efforts à faire en France pour revenir à cette netteté, car elle n’est pas seulement de forme chez nous, elle constitue le fond de la langue et de l’esprit de notre nation ; elle en a été la disposition et la qualité évidente durant des siècles, et, au milieu de tout ce qui s’est fait pour l’altérer, on en retrouverait encore de nombreux et d’excellents témoignages aujourd’hui. […] Nourri de bonne heure en France, ayant vécu ensuite à la cour à demi française de Charles II, de tout temps élève de Saint-Évremond et du chevalier de Grammont, avec une veine en lui des Cowley, des Waller et des Rochester, il ne fit que croiser ce qu’il y avait de plus fin dans les deux races. L’Angleterre, qui avait pris Saint-Évremond à la France, le lui restitua en la personne d’Hamilton, et il y avait de quoi la consoler. […] Venu en France à la révolution de 1688, à la suite de son roi légitime, il y vécut dans le meilleur monde, se dédommageant des ennuis de la petite cour dévote de Saint-Germain par des séjours chez les Berwick et chez les Grammont. […] Je passerais encore que le président Tambonneau, venu en Angleterre pour briller, et voyant qu’il y perd sa peine, retourne en France aux pieds de ses premières habitudes, c’est-à-dire de sa première maîtresse ; mais c’est trop que le fat Jermyn ne soit dans toute sa personne qu’un trophée mouvant des faveurs et des libertés du beau sexe.

580. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

La branche d’étude qui est comprise sous le titre de littérature comparée ne date en France que du commencement de ce siècle. […] Tout ce qui se passe en France depuis quelque temps excite vraiment l’attention et donne des pensées que l’on n’aurait jamais conçues. […] L’Allemagne aussi était plus loin, plus séparée de la France que l’Angleterre ; le contact, le conflit des deux gloires n’avait pas eu lieu. […] Le séjour de la France lui était devenu comme insupportable ; l’Italie l’attirait chaque jour davantage. […] Henri Martin pour son Histoire de France.

581. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 305

Tout le monde sait que son Histoire de France, & l’Abrégé de cette Histoire, ont été, jusqu’au P. […] Cet Ouvrage est écrit du même ton que l’Histoire de France ; ton, après tout, plus supportable que celui qui substitue la déclamation & l’appareil de l’Eloquence, à la noble simplicité qui convient à la narration.

582. (1864) Cours familier de littérature. XVII « Ce entretien. Benvenuto Cellini (2e partie) » pp. 233-311

Je m’en aperçus en France, où l’air est plus dégagé de brouillards qu’en Italie. […] Je commençai par le bassin d’argent que j’avais promis en France au cardinal, et que je retrouvai ébauché ; car l’aiguière m’avait été volée, avec quantité d’autres objets précieux. […] Et il me montra des lettres de François Ier, qui l’engageait à retourner au plus tôt en France, et d’y amener Benvenuto. […] Je suis venu d’Italie en France, lui répondis-je, pour servir votre grand prince, et je n’ai pas peur de mourir, parce que tôt ou tard il faut le faire. […] Cependant il pensait à retourner en France au service de François Ier.

583. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXIX » pp. 277-278

— La politique, à tort ou à raison, est de plus en plus morte en ce moment en France. […] Tout ce qui peut remettre en question l’union de la France et de l’Angleterre et envenimer la fameuse entente cordiale un moment si compromise, est directement selon le cœur et le jeu de la Russie.

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