La Révolution parcourant rapidement ses phases, Mme de Flahaut quitta Paris et la France après le 2 septembre. […] Robespierre mort, Mme de Flahaut partit d’Angleterre avec son fils, et vint en Suisse, espérant déjà rentrer en France ; mais les obstacles n’étaient pas levés18. Rôdant toujours autour de cette France interdite, elle séjourna encore à Hambourg, et c’est dans cette ville que la renommée, désormais attachée à son nom par Adèle de Sénange, noua sa première connaissance avec M. de Souza, qu’elle épousa plus tard vers 1802. […] Un ami qui l’interrogeait, en 1814, sur l’état réel de la France jugée autrement que par les journaux, reçut cette réponse : que l’état de la France ressemblait à un livre ouvert par le milieu, que les ultras y lisaient de droite à gauche au rebours pour tâcher de remonter au commencement, que les libéraux couraient de gauche à droite se hâtant vers la fin, mais que personne ne lisait à la page où l’on était. […] bien, y aime-t-on la France ?
Les Œuvres de Frédéric n’ont pas obtenu jusqu’ici en France la haute estime qu’elles méritent. […] En France, en 1759, pendant la guerre de Sept Ans, on eut l’idée d’imprimer les Œuvres du philosophe de Sans-Souci (c’était le titre qu’avait pris Frédéric dans ses poésies et ses premiers essais littéraires). […] Darget (lecteur et secrétaire du roi de Prusse) vienne m’en parler, je l’assurerai fort que je n’ai nulle connaissance de cette impression, et que je vais prendre les ordres du roi pour empêcher qu’elle ne s’exécute en France. […] Enfin, s’il est permis d’entrer dans ces particularités, qui ne laissent pas d’avoir leur importance pour le lecteur, je me plaindrai, au nom de la France, qu’il n’existe pas à Paris un seul exemplaire complet des volumes jusqu’ici publiés. […] Le roi de Prusse, qui distribue cette édition magnifique, a oublié notre Institut de France dans ses largesses.
Célèbre et populaire en Bourgogne, ce nom n’a pas pris dans la mémoire de tous en France le rang qui lui est dû. […] Le président n’a pas vécu à Paris ; il a été l’un des derniers grands représentants de l’érudition et de la littérature provinciale de l’ancienne France. […] Les Italiens modernes eux-mêmes, quand ils s’en mêlent, lui paraissent entendre le faste mieux que les Français : Ce que nous appelons le plus communément en France, dit-il, faire une grande figure, avoir une bonne maison, c’est tenir une grande table. […] Il n’y a point d’étoffe là-dedans. » En architecture, en sculpture, il est contre le contourné, qui était alors à la mode : Les Italiens nous reprochent qu’en France, dans les choses de mode, nous redonnons dans le goût gothique ; que nos cheminées, nos boîtes d’or, nos pièces de vaisselle d’argent sont contournées et recontournées, comme si nous avions perdu l’usage du rond et du carré ; que nos ornements deviennent du dernier baroque : cela est vrai. […] Dans un temps où ces provinces s’effaçaient de plus en plus et où il fallait que les hommes éminents fissent acte d’adhésion et d’hommage à la vie de Paris et, pour ainsi dire, à la politesse générale et convenue de la France, il resta hardiment fidèle à sa Bourgogne.
On sait la question qu’il se pose, dans son livre sur l’Ancien régime et la Révolution ; Pourquoi la France a-t-elle été le porte-parole de l’égalitarisme ? […] — Or la réponse que se donne Tocqueville se réduit à peu près à ceci : la France était, de tous les pays d’Europe, le plus unifié. […] » En ce sens, il n’y a pas de solution de continuité entre les deux parties de notre histoire : la monarchie, en unifiant la France, la prépare pour la démocratie. […] Par là s’explique la politique classique des rois qui firent l’unité de la France, « rois niveleurs », ennemis des grands et amis des petits. […] Flach, Les origines de l’ancienne France, I, 55.
Les momies étaient ensuite transportées en Italie, de là passaient en France. […] Or rien de nouveau, en France surtout, ne peut surgir que de l’étranger, de l’exotisme. […] La culture littéraire de la France s’élabore plus que jamais en dehors de l’Université. […] On peut dire de la terre, de la France même, ce qu’on a dit de l’art. La France est vaste et la vie est brève.
Sans la France, , sans la voix de la France, ce clairon du matin qui éveille les peuples, sans la langue française et sans madame de Staël, qui la parlait si bien, Gœthe n’aurait fait que son bruit allemand, — un glouglou dans une bouteille d’encre ! […] La France, la trop hospitalière et trop badaude France, crut à cette voix qu’elle aimait. […] Si la France met souvent son génie à être dupe, — ce qui n’arrive que rarement au génie, — le succès, elle l’obtient toujours ! […] Déjà La Motte, en France, le ridicule La Motte-Houdard, avait eu l’idée d’une tragédie en prose avant Gœthe. […] Ses Voyages de Suisse, de France et d’Italie, ne classent pas très haut Gœthe comme voyageur.
La société les sépare : Virginie est appelée en France par une parente riche, donc égoïste. […] Avec une philosophie moins niaise, il représenterait moins bien un moment décisif de l’évolution du goût en France. […] Il va servir à Malte, puis en Russie, d’où il passe en Pologne, manque d’aller en Sibérie, revient en France assiéger le ministère de sollicitations. […] Écriv. de la France, in-16, 1891 ; F.