Ainsi en toutes choses : il fera du Midi, de son Midi à lui, le centre de son érudition et de sa conquête ; il voudra que la vieille langue du Midi ait été primitivement la dominante et l’unique pour toute la France, même pour celle d’outre-Loire. […] En France, ce fut Corneille, Corneille seul, qui releva, comme disait Raynouard, le temple de Melpomène ; de telles locutions, sans propriété et sans goût, dérogeaient à la théorie même qu’on prétendait introniser. […] Quand il composera des ouvrages en prose, tels que son Histoire du droit municipal en France (1829), il ne fera guère autre chose que de mettre en ordre et de classer chronologiquement les notes recueillies dans ses recherches, que de vider ses sacs et de ranger ses matériaux par chapitres avec aussi peu de lien que possible. […] Guillaume de Schlegel, qui s’occupait de la même étude, « qu’il ne comptait que cinq personnes en France qui sussent le provençal classique » : M. de Schlegel, M. […] Qu’on essaye de se représenter par la pensée l’état de l’ancienne France, de la Gaule, au moment où la domination romaine qui y régnait s’y brisa de toutes parts, et où les barbares, les Wisigoths, les Burgondes, les Francs, y firent invasion.
Mais il y a si peu d’aristocratie politique en France, que tout point d’appui manquait de ce coté : il a fallu asseoir le centre de l’équilibre sur la classe moyenne, et faire un peu artificiellement la théorie de celle-ci, qui pouvait à tous moments ne pas s’y prêter. […] Contrarié dans une conférence avec les Directeurs, il offrit sa démission La Revellière et Rewbell l’acceptèrent, Barras la lui rendit, et le vainqueur de l’Italie se crut heureux de courir les côtes pour être hors de Paris, et d’être envoyé de France en Égypte, où il emmena la fleur de nos armées. […] Il s’agit, en effet, de la France et d’une vieille monarchie, d’une cour à laquelle La Fayette est lié par sa naissance, par des devoirs ou du moins par des égards obligés. […] Quand on lui fait d’abord demander quelques conseils sur l’état des choses en France, il se contente de répondre que le roi de Prusse est bien impertinent. […] — Quelle noble imprudence de cœur à rester presque la seule femme de France compromise par son nom, qui n’ait jamais voulu en changer92 !
De la France en 1789 et de la France en 1830 2 septembre 1830. […] Non, cette admirable Assemblée fît bien ; elle fut fidèle à son début, à sa mission, et il y eut un moment en 91 où presque toute la France crut que la Révolution était finie, comme Rabaut-Saint-Etienne lui-même le croyait. […] Charles X, son fils, et son petit-fils, sortirent de France à pas lents, et du passé contre lequel s’arma 89, il ne demeura plus un vestige.
L’indécence des pièces de Congrève n’eût jamais été tolérée sur le théâtre français : on trouve dans le dialogue des idées ingénieuses ; mais les mœurs que ces comédies représentent sont imitées des mauvais romans français, qui n’ont jamais peint eux-mêmes les mœurs de France. […] Mais en France, la comédie, peignant véritablement les mœurs, pourrait influer sur elles, et il devient bien plus important alors de lui imposer des lois sévères. […] Le peuple de tous les pays est amusé par des plaisanteries grossières ; mais il n’y a qu’en France où la gaieté la plus piquante soit en même temps la plus délicate. […] Nous avons parlé des malheurs qui sont résultés pour les Athéniens de leur goût immodéré pour la plaisanterie ; et la France nous fournirait un grand exemple à l’appui de celui-là, si la puissance des événements de la révolution avait laissé les caractères à leur développement naturel.
Le premier, en France, qui ait eu le courage de faire la guerre à ce mauvais goût & de vouloir amener la réforme dans le barreau, est Gabriel Guéret. […] Ils plaidèrent pour l’érudition qu’ils croyoient perdue en France, parce qu’elle ne seroit plus où elle ne devoit pas être. […] Son triomphe étoit dans Athènes & dans Rome : en France, on lui rend aussi justice. […] Tous les deux ont mis pour jamais, en France, nos avocats sur la bonne voie ; l’un par son exemple, & l’autre par la guerre qu’il fit, toute sa vie, au verbiage emphatique.
Fidèle aux traditions qui la gouvernent, cette maison, historique elle-même, a voulu que le plus beau sujet historique qu’il y eût dans l’histoire de France fût traité avec une magistralité si grandiose et un ensemble si complet qu’après ce livre il n’y eût plus à revenir sur ce sujet, et que la matière en fût épuisée. […] En attendant les miracles de son tombeau, nécessaires à la canonisation dont Rome, dit-on, s’occupe en ce moment, Wallon a posé le miracle, visible et tangible, des apparitions de l’héroïque Mystique qui a sauvé la France, et c’est ainsi qu’il aidera pour sa part à cette canonisation désirée… C’est, je crois, la première fois qu’un membre de l’Académie des Inscriptions ose, sur le sujet le plus contesté et le plus en proie aux fascinantes explications des imaginations hostiles, confirmer nettement la réalité du surnaturalisme dans l’Histoire, quand la tendance générale et presque universelle est de l’en chasser. […] Il a fait rentrer l’histoire de France, de cette monarchie fondée par des évêques — disait Gibbon — et cultivée et civilisée par des saints, dans sa vérité historique, qui est catholique autant que politique et militaire. […] recatholicisé l’histoire de France, depuis si longtemps philosophique et impie.
Ces nouvelles venues, qu’il se hasarde à introduire en Cour de France à deux ou trois reprises, et que tant de malicieux brocards attendaient d’abord, ne lui firent pas de déshonneur, bien qu’elles lui aient causé parfois de l’embarras. […] En les faisant venir en France, l’oncle n’avait pas si mal spéculé pour la grandeur de sa maison et pour l’agrément de la société française. […] On se confirma dans l’idée que la France avait envoyé du premier coup ce qu’elle avait de mieux. C’est l’opinion d’Horace Walpole, bon juge, et qui venait, de temps en temps, renouveler ses termes de comparaison en France. […] Dans un voyage en France, quelques années après (1766), Horace Walpole retrouve le duc de Nivernais et son monde ; il se loue en toute occasion de sa serviabilité, de son obligeance ; mais il le peint au vif dans sa haute coterie.