/ 2694
1564. (1909) De la poésie scientifique

Catulle Mendès de s’écrier : « Quelle admirable France qui ne cesse de produire des poètes, encore des poètes !  […] (Dans le domaine scientifique même, alors que cette partie était étudiée à titre exceptionnel, n’est-ce point de l’apport de « l’Instrumentation verbale » que date une étude multipliée, en France, en Angleterre, en Allemagne, en Italie, du phénomène de « l’audition colorée », qui désormais apparaît normal ? Et surtout, n’est-ce point de là que vient en reprise des travaux de Helmholtz et d’autres, l’étude de plus en plus suivie de la graphophonie où se distinguent actuellement, en France, MM.  […] Hors de France et de la langue Française, où si nombreusement lors de la parution de ma Méthode et continuement depuis, ma pensée a été exposée, reproduite et commentée et a mérité d’occuper l’attention et la méditation d’hommes à l’œuvre plus que notoire : pour saluer l’ardente réplique de leurs auteurs nous daterons deux décisions poétiques et nous en exalterons la signification. […] Pareilles réponses venues de la pensée Etrangère se rapprocher des constatations d’une tendance progressive et de réalisations plus ou moins caractérisées en France, suscitent peut-être un avertissement de sanction… Et, c’est hier qu’en son discours de réception à l’Académie, M. 

1565. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Il y a dans l’histoire de la France et de sa littérature beaucoup d’autres Arnault orthographiés plus ou moins diversement, mais prononcés de même. […] Serait-il vrai qu’en France nous soyons, en poésie comme en religion, exclusifs et négatifs ? M. de Narbonne, causant avec Napoléon qui, dans une heure de mécontentement, avait parlé d’établir une église nationale, disait ce mot : « Il n’y a pas assez de religion en France pour en faire deux. » Serait-il vrai aussi qu’il n’y a pas en France assez de poésie pour en admettre deux et trois et plusieurs ? […] Dans cent ans, la France comptera trois ou quatre littératures superposées. […] Car la France possède assez de critiques brillants, et l’Allemagne assez de philosophes nuageux.

1566. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Mais, à mon retour en France, il était en pleine gloire. […] M. Anatole France, et M.  […] M. France sait ; M.  […] France et Loti, par exemple, école qui confesse un dilettantisme exagéré. […] Desramé a envahi le midi de la France.

1567. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

— L’Histoire de France […] — Il n’a pas fait d’histoire de France. — Alors, l’Histoire d’Angleterre. — Il n’a pas fait d’histoire d’Angleterre. » Là-dessus le quidam s’en est allé avec un grand désappointement sur la figure. […] * * * — Songe-t-on au sort d’un curé d’une de ces paroisses de France où l’on fait six liards à la quête de la grand-messe, le dimanche ? […] C’est plein de noms de la vieille France, les Condé, les Conti, Molé, Samuel Bernard et jusqu’à Sophie Arnould qui y eut son prieuré. […] Ils ne fabriqueront jamais que les monstres du récit de Théramène, le vrai monstre au goût de la France classique et tragédique.

1568. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

En France, crier : « Vive quelqu’un » implique l’idée : « À bas Machin. » C’est absurde et bon pour des politiciens. […] — À tous les poètes qui ont fait la gloire de la France dans le siècle qui vient de finir et qui sont morts maintenant, Lamartine, Victor Hugo, Musset, de Vigny, je préfère infiniment Leconte de Lisle pour l’admirable concision de ses poèmes, l’abnégation de sa personnalité et cette parfaite adaptation de notre langue poétique qui fait que l’on ne pourrait changer une strophe ni un mot de ses beaux vers. […] Nulle corde n’a manqué à la lyre de celui qui, à la veille de mourir, put, devant la France entière, être salué, à l’antique façon romaine, du nom vénérable de Père ! […] — Je crois bien que Victor Hugo est, en France, le poète souverain du xixe  siècle, et cela au moins autant par réflexion que par enthousiasme. — Mais il n’est pas « toute la poésie du siècle », il s’en faut de beaucoup. — Encore moins en est-il la pensée entière, et l’on ne saurait lui demander les mêmes plaisirs qu’à Ernest Renan où à M.  […] Et j’ose penser que, si toutes les œuvres des autres poètes étaient détruites, la France aurait encore, en conservant celles du seul Hugo, une moisson poétique aussi admirable que celle de n’importe quelle nation.

1569. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LIV » pp. 209-212

Ce sont là des objections qu’on ne lui fait pas en France et (chose singulière !)

1570. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Autran, Joseph (1813-1877) »

Le moment était bien choisi pour se donner le plaisir d’une réaction, et l’on sait que dans tous les genres, les plus sérieux comme les plus frivoles, la France se refuse rarement ce plaisir-là.

/ 2694