Le bonheur m’aveugla, la mort m’a détrompé ; Je pardonne à la main par qui Dieu m’a frappé : J’étois maître en ces lieux, seul j’y commande encore, Seul je puis faire grâce, et la fais à Zamore.
Donc, pour nous, le premier trait du dessin a existé dans l’idée éternelle de Dieu, et la première statue que vit le monde, fut cette fameuse argile animée du souffle du Créateur.
Dieu et la charité, voilà son texte, toujours le même, toujours inépuisable.
Et, en effet, si vous la séparez un instant des passions terribles qui s’en sont servies et qui sont prêtes à s’en servir encore, si, la regardant aux entrailles, vous lui demandez, comme aux autres spéculations de la pensée, ses titres réels à l’estime ou à l’admiration des hommes, vous serez bientôt convaincu de l’impuissance et de l’inanité de cette espèce de littérature, qui depuis le commencement du monde de la métaphysique pivote sur trois ou quatre idées dont l’esprit humain a cent fois fait le tour, qui tient toute, en ce qu’elle a de vrai, dans sept chapitres d’Aristote, sans que jamais personne en ait ajouté un de plus, et à laquelle Dieu a plusieurs fois envoyé des hommes de génie inutiles, comme s’il avait voulu par là en démontrer mieux le néant !
Ils ont cru en Dieu dans leur jeunesse, mais à fleur d’esprit. […] A la première croyance en Dieu ils substitueront la croyance, qui à la Liberté, qui à la Révolution, qui au Socialisme, qui à la Science. […] Elle voyait Dieu. […] Lorsque Jouffroy se fut démontré que le péché originel reste une injustice inconciliable pour notre raison avec la bonté d’un Dieu créateur ; que l’hypothèse de ce Dieu revêtant la nature d’un homme semble aussi étrange que l’hypothèse d’un cercle revêtant la nature d’un carré ; que les miracles offrent une dérogation aux lois de la nature contradictoire avec la perfection du Dieu législateur ; en un mot, quand il eut ramassé en un corps d’arguments tout ce que la philosophie du XVIIIe siècle a jeté dans le public d’objections logiques contre la vérité du christianisme, rencontra-t-il la certitude dont son intelligence avait besoin, comme nos poumons ont besoin d’oxygène ? […] Dieu sera un jour une injure au divin », nous nous rappelons avoir lu d’éloquentes pages sur ce texte, d’ailleurs si paradoxal, dans les livres de M.
Anne de Boleyn dit sérieusement avant de livrer sa tête : « Je prie Dieu de conserver le roi, et de lui envoyer un long règne, car jamais il n’y eut prince meilleur et plus compatissant20. » La société est comme en état de siége, si tendue que chacun enferme dans l’idée de l’ordre ; l’idée de l’échafaud. […] C’est là la pensée maîtresse du Faust, le plus grand drame de Marlowe : contenter son cœur, n’importe à quel prix et avec quelles suites50. « Un bon magicien est un Dieu tout-puissant ! […] Je puis bien donner mon âme, puisqu’elle est à moi ; et puisque je suis damné et que je ne puis être sauvé, à quoi bon penser à Dieu ou au ciel ? […] il y a une demi-heure de passée ; toute l’heure sera bientôt passée… Ô Dieu ! […] « Parmi les laïques, il y avait peu de dévotion ; le jour du Seigneur était grandement profané et peu observé ; les prières communes n’étaient pas fréquentées ; plusieurs vivaient sans rendre aucun culte à Dieu.
» Cette race, en effet, artistes et public, a si peu foi dans la peinture, qu’elle cherche sans cesse à la déguiser et à l’envelopper comme une médecine désagréable dans des capsules de sucre ; et quel sucre, grand Dieu ! […] Biard est éternel et omniprésent, comme Dieu. […] Ainsi l’industrie qui nous donnerait un résultat identique à la nature serait l’art absolu. » Un Dieu vengeur a exaucé les vœux de cette multitude. […] Cependant l’esprit du vrai critique, comme l’esprit du vrai poëte, doit être ouvert à toutes les beautés ; avec la même facilité il jouit de la grandeur éblouissante de César triomphant et de la grandeur du pauvre habitant des faubourgs incliné sous le regard de son Dieu. […] Par une association mystérieuse que les esprits délicats comprendront, l’enfant grotesquement habillé, qui tortille avec gaucherie sa casquette dans le temple de Dieu, m’a fait penser à l’âne de Sterne et à ses macarons.